Depuis maintenant un mois, ma vie a changé. Vraiment. Un vrai virage. Une page qui se tourne.
C’est que mon petit dernier, mon bébé à croquer, a mis le pied à l’école. Dans MON école, comme les deux autres.
Ma vie a changé parce que le matin, nous embarquons tous les quatre dans la voiture et nous rendons tous au même point !
Sept minutes. C’est ce qui sépare ma maison de l’école. Plus de détour à la garderie. Je suis aux anges ! C’est presque trop facile.
Les enfants jouent vingt minutes de plus le matin et le niveau de stress est à son plus bas. Nous sommes tous plus reposés, plus heureux !
Et le soir ! Le soir ! Moi qui vivais toujours avec le stress de quitter l’école à temps pour arriver à l’heure à la garderie. Le deadline a disparu… Emportant avec lui mon angoisse.
Je reste à l’école jusqu’à ce que mon travail soit terminé. Plus besoin de m’interrompre en plein milieu d’une planification et de rentrer chez moi le stress au ventre en me disant que j’aurais dont aimé pouvoir la terminer !
Oui, je quitte l’école beaucoup plus tard. Mais quand je rentre chez moi, je suis sereine. Je suis bien. Ma mission est accomplie, mes dossiers sont fermés.
J’ai été tellement occupée à être contente, que je n’ai pas eu conscience de ce qui venait se passer.
Trop centrer sur mon soulagement.
Et voilà qu’un mois plus tard, en regardant mon petit, haut comme trois pommes, porter son sac à dos et sa boite à lunch, je redescends sur terre et je réalise que la page vient de se tourner.
Je n’ai plus de bébé. C’est une saison de ma vie qui ne repassera jamais. Une saison qui donne l’illusion d’être éternelle, mais qui nous surprend en s’achevant bien plus vite qu’on ne l’aurait cru.
La prochaine fois que je promènerai un bambin en poussette, je serai grand-mère…
Je tourne la page sur les grossesses, sur les biberons.
Sur la chaleur unique d’un bébé qui se colle contre ma poitrine. Sur la sensation spéciale de tenir une petite main potelée en marchant dans la rue. Sur les nuits à veiller. Sur les jours à courir derrière une petite fripouille.
Je regarderai avec tendresse les nouvelles mamans de mon entourage accueillir leur poupon, prendre vie à l’arrivée de leur petit. Puis, se maquiller à outrance pour cacher les cernes que la fatigue fera naître sur leur visage. Traverser avec courage des tempêtes et des doutes, des premières fois et des premiers pas.
Je tourne la page, prête à le faire, mais non sans avoir regardé une dernière fois derrière. Juste pour dire merci à la vie de m’avoir fait vivre ce chapitre si fort en émotions et si grand en beauté, qui m’a métamorphosée.
J’entre dans cette nouvelle ère où les enfants sont grands, où leurs besoins sont différents. Où leur identité se définit, se précise.
J’entre dans cette nouvelle ère, assurée d’y trouver d’autres grandes émotions, d’autres belles aventures.
Je regarde mon petit, fier de faire comme les grands, mais dont les joues trahissent l’âge. Et je sais que même si je ne dois plus le dire tout fort, il est encore, et sera toujours, mon bébé.
Marie-Josée dit
xxx
Celine Julien dit
Tu sais, ta grand-mère Juliette me présentait encore comme son bébé aussi longtemps qu’elle a vécu.
Mom