Il m’a vue me tourmenter. M’a entendue en débattre. M’a écoutée, maintes et maintes fois me vider le coeur. Alors, mon Adonis m’a dit : Tu devrais écrire un article là-dessus! Aussitôt, j’ai eu un grand frisson dans le cœur. D’abord parce que je savais que je pourrais écrire aisément sur ce sujet et que le processus serait grandement libérateur. Mais j’ai aussi frissonné de peur…. Ai-je suffisamment de cran, de courage, de solidité pour me lancer? Je sais que c’est un sujet fragile, difficile… Voire douloureux. Je sais aussi qu’il est très périlleux pour un enseignant de s’exprimer publiquement sur son vécu.
Mais ce soir, tisane à la main et passion dans le cœur, je sens le courage se pointer le bout du nez. Et je me lance…
Je les aime ces enfants colorés. Ces enfants dont l’esprit chevauchent un autre monde et le nôtre. Ces enfants, éclatants, qui nous font revisiter l’univers par l’unicité de leur structure cognitive! Autisme, déficience intellectuelle, syndromes de toutes sortes, trisomie, dysphasie, chocs post-traumatiques…..
Depuis plusieurs années, je les côtoie dans ma classe. Ils se joignent à leur 21-22-23 camarades et on leur demande, gentiment, de prendre le rythme, de se mettre au pas. Et surtout, d’être le plus possible, COMME LES AUTRES. On veut les intégrer. Oublier la différence. La nier aussi, parfois.
Comme tous les autres enfants, ils ont chacun leur couleur, sont uniques et spéciaux. On s’y attache si rapidement, c’est presque automatique! Ils ont parfois d’étranges tics qui nous font sourire. Léon se gratte le front, en permanence. Amanda chante constamment. Fabien ne parle pas. Tristan ne vit que pour Bob l’Éponge. Il le voit dans sa soupe, dans chaque page de ses cahiers, dans tous les jeux imaginables. Quand il raconte sa fin de semaine, il énumère chaque moment où il a été en contact avec sa figurine de Bob. Quand on lui demande de lire, tous les noms deviennent des « Bobs ». Quand il doit écrire, ou dessiner, Bob est là, partout, tout le temps.
Au début, ça nous fait sourire! Toutes ces particularités étonnantes… Et puis voilà que vient le temps d’enseigner. Après tout c’est notre métier! L’apprentissage, les connaissances, les compétences… Le gardiennage, le nettoyage, les relations humaines, la psychologie, les techniques informatiques, l’éducation et les communications, ce sont des à côté, non? Bien sûr, il y a longtemps que j’ai compris que, malgré ce que notre formation universitaire veut nous faire croire, notre métier va bien au-delà des apprentissages…
Mais voilà que vient ce moment, moment prémédité et organisé avec ardeur et passion. Les 24 petites frimousses sont réceptives, on a travaillé fort pour capter l’attention de chacun, s’assurer d’être intéressante, de préparer leur cerveau à recevoir l’information, à se l’approprier. Mais voilà que Léon a le front qui saigne : il s’est trop gratté. À 7 ans, le sang, c’est la panique!
– Il saigne madame! Il saigne!
Alors, on calme tout le monde, on soigne Léon et on tente, non sans peine, de recréer le moment pour afin communiquer l’information importante qui est l’objectif de l’activité! Mais quelques mots plus tard, Amanda est déchaînée! Les petits fredonnements ont pris de l’ampleur et toute la classe n’a plus d’yeux que pour elle. Une vraie vedette! Avec amour, on prend la main d’Amanda, on la reconduit à l’écart et retour à la case départ!
Quand on aura pu, tel qu’on le souhaitait ardemment, enseigner aux enfants ce qu’est une phrase, il ne sera pas possible de savoir si Fabien a compris. Il ne parle pas. Il ne sait pas écrire. Il hoche à peine de la tête. Et quelques semaines plus tard, il faudra rendre compte, sur un bulletin « chiffré », de ses apprentissages….
Quand, après plusieurs jours de cette routine, Amanda, incapable de rester à son bureau, prendra constamment des petites marches dans la classe, empêchant ainsi tous ces petits collègues de se mettre au travail. Quand Tristan ne nous lâchera pas d’une semelle pour nous parler de son ami Bob. Quand nous tenterons d’aider un enfant à découper pendant que 10 autres attendront, la main levée, que Roger fera une belle œuvre d’art au feutre directement sur son bureau et que Lili aura fait pipi dans son pantalon, il se peut, que Tristan et son Bob l’éponge ne soient plus aussi mignons….
La vérité, c’est qu’on ne peut pas, à nous seule, offrir à ces enfants ce dont ils ont besoin. Je rêverais d’un monde où j’aurais le temps de faire des exercices avec Léon pour lui apprendre à gérer son corps. Avec un peu de musique, un ballon d’exercice et un tapis! Je rêverais d’une classe où Amanda pourrait prendre librement des marches sans être constamment réprimandée. Être applaudie par ses collègues pour ses talents de cantatrice! D’un monde où je pourrais rassurer mon Fabien. Lui faire d’innombrables câlins, lui dire, à chaque étape, que tout ira bien. Loin des commentaires blessants de ses camarades « normaux ». Loin du stress de la vie de groupe, où tout va vite et où chacun marche au pas. Je rêve d’un monde où Bob l’éponge irait en voyage, faisant découvrir à Tristan plein de nouveaux horizons!
Mais dans ma classe de 1ère année, avec mes 24 élèves, mon programme à éplucher et mes bulletins à livrer, j’ai le regret de vous annoncer que ce monde n’existe pas… Chaque année, à chaque nouvel enfant particulier, je dois faire mon deuil de ce monde que je n’arrive pas à créer.
Je vois alors, devant mes yeux, leur estime de soi s’amoindrir. Et je me demande pourquoi. Pourquoi a-t-on cru bon de les « intégrer » sans leur offrir aucun soutien? Pourquoi les a-t-on catapultés dans une classe « normale » sans prendre la peine de se demander si c’était la meilleure chose pour eux? Pourquoi cette pensée générale qu’un enfant « spécial » sera toujours mieux dans une classe « normale »? Pourquoi le ministère, qui jamais au grand jamais, ne met le pied dans nos classes, a-t-il pensé qu’il était à l’avantage de ces enfants d’être chaque jour réprimandés, retirés des activités, sous-évalués? Leur bulletin chiffré leur donnera 45%…. Mais moi je connais leur véritable valeur!
Bien sûr, le bulletin ne tient pas compte de la grande créativité de Tristan, des qualités vocales d’Amanda ou du courage de Fabien le survivant…
Parfois, quand ils ont le privilège d’être accompagnés par une éducatrice, certains enfants vivent une intégration harmonieuse et en tirent profit. Mais les éducatrices sont trop rares et les budgets trop petits.
Les classes d’adaptation scolaire et les écoles spécialisées existent . Mais elles sont en voie d’extinction et peut-être pas aussi populaires ou aussi « idéales » qu’elles devraient l’être.
Qu’est-ce qu’on veut pour ces enfants? Des maths et du français à tout prix? Et au détriment de quoi?
Mettons les choses en perspective. En classe spéciale, les enseignants et intervenants, contrairement à nous qui n’avons aucune préparation à ce niveau, ont été formés et ont les connaissances nécessaires pour prendre soin d’eux. Ils sont valorisés dans leur cheminement parce qu’il leur est propre. La différence s’estompe, l’écart disparaît. Pourquoi les en priver? Par déni? Par manque d’argent?
À chaque année, je les accueille avec les meilleures intentions. À chaque année, j’effleure à peine leurs besoins réels et je culpabilise….
Je ne veux pas faire partie de ce système rigide qui magane nos petits marginaux. Mais je n’ai pas le choix. Le seul choix que j’ai, c’est de prendre mon courage à deux mains et d’écrire cet article… Parce que j’aime mon métier. Parce que j’aime les enfants.
Et si quelqu’un m’entendait? Et si les choses changeaient?
J’ai envie de rêver…
Voir aussi:
Mimi dit
Wow! merci, je suis touché en lisant votre acrticle, je retrouve mon fils.. dans vos propos.. je capote un peu en lisant votre article, comme pleins d’autres parents je vis aussi une bataille sans fin.. Mon fils, primaire, 2ième année, TDAH avec opposition sévère et touret léger. Problème, il est pas assez normal pour sa classe, il est comme la petite Amanda de votre histoire, des bruits de bouche, des cris, il se lève sans arrêt et se fait réprimander. car il dérange tout le monde. . mais il n’est pas ASSEZ malade pour être dans une classe d’aide, qui est réservé au cas plus sévère.. mais il passe sa journée à se faire chicaner, pointer du doigt.. je suis en constante communication avec la prof, elle fait son possible je sais, ainsi que la direction, mais on est pas capable d’avoir 2 jours consécutifs, avec des bonhommes sourires.. il ne veux pas participer au séances de ZUmba le matin.. mais on le répriande au lieu de lui donner un livre ou l’envoyer bricoler.. pourtant il est très vif, intelligent et connais les réponse.. il oublie de faire ces démarche en math..(réprimande) parce qu’il a toujours la bonne réponse, mais son cerveau fonctionne a 100 milles à l’heure donc écrire une démarche dans un livre c’est une perte de temps à des eux.. . même avec la médication (qui m’as pris un bout a accepter) il ne focus pas toujours..oui j’ai un plan d’intervention, oui j,ai fais 12 milles tests avec rapports et preuves, psychologue, neuropsy, ergo.. et j’en passe, et sa cote à l’école.. mais même là, il ne peux cheminer comme tout le monde dans une classe de presque 30 enfants.. il ne peux même plus participer aux activités de sa classe, sans que moi ou mon conjoint on y soit, car il est trop difficile à gérer…OMG quel genre d’adulte tout croche il va faire si on ne trouve pas de ressources pour l’aider à l’école! J’aurais le goût de le garder chez moi, mais il a besoin de ses quelques amis.. il en a genre 2 et demi..et le social, et de se sentir un peu comme les autres. A qui on peux demander de l’aide! J’ai trouvé votre article en tapant dans Google, (enfant trop normal pour classe spécialisée, mais pas assez normale pour une classe régulière)… c’est triste.. lui et tant d’autres comme vous le dîtes si bien tellement de potentiel non exploité, et pourquoi.. PARCE QUE IL NE RENTRE PAS DANS LE MOULE… sais plus quoi faire. il va a 3 portages en Outaouais.. ouf.. ca fais du bien.. bonne chance a tous ceux dans le même bateau!
Julie dit
Oui, c’est pour des enfants comme le vôtres qu’il faut se donner la peine de repenser notre système d’éducation. Et ils sont tellement nombreux ! Bon courage Mimi, je souhaite vraiment le meilleur pour votre garçon.
elodie dit
Les commentaires sont étranges. Il y a des commentaires de parents français (qui mentionnent des sigles d’ailleurs qu’on ne comprend pas). Julie est québécoise et ce qu’elle raconte se passe au Québec. Je suis binationale. Les enjeux des deux pays ne sont pas les mêmes. En France, ce qui est problématique, c’est l’intégration des autistes en général et des enfants ayant des troubles d’apprentissage graves. La bonne chose, c’est que l’avis des parents est primordial. On peut difficilement pousser un enfant en classe spécial sans l’accord des parents. Au Québec, c’est vraiment différent. L’intégration est plus ouverte, c’est le bon point. Le mauvais point, c’est qu’une garderie ou une école peut « encourager fortement » un diagnostic. En tout cas, dans l’école où était mon fils, pour mon fils également, c’était le diagnostic d’autisme ou il ne serait plus accepté à l’école. Pour d’autre, c’est le TDAH. Nous avons eu raison de nous battre parce que mon fils n’était pas autiste, qu’il avait un gros problème visuel (qu’il a toujours, mais on le sait maintenant)… La seule différence, c’est qu’on a perdu 3 ans pour sa vision dont une partie ne sera pas récupérable probablement. Le parent n’avait pas son mot à dire dans cette école (je crois que ça dépend des commissions scolaires ou même des écoles apparemment…); donc nous sommes partis. On nous a menacés. J’ai atterri à Ottawa et je fais l’école à la maison depuis (enfin un cours par correspondance). Avec le recul, je me dis que nous avons dû nous battre d’abord pour sa santé (Dieu merci, nous avons trouvé LE médecin qui a beaucoup aidé notre fils) au lieu de nous battre avec une école et des gens qui ne voulaient pas nous croire. La discussion était impossible. L’autisme avait heureusement été écarté deux fois (encore une fois, c’était à nous de prouver quelque chose qui n’avait pas lieu d’être), mais je ne comprends toujours pas comment des gens qui ne sont pas médecins se permettent de faire des diagnostics (enfin, c’était comme cela dans son école). A force de côtoyer les parents faisant l’école à la maison, je m’aperçois que les écoles y vont un peu vite en évaluation ou suggestions de diagnostics. Je comprends également que des enseignantes comme Julie se retrouvent avec d’une part des tracasseries administratives (un diagnostic est nécessaire apparemment pour obtenir un peu d’aide) et d’autres part avec des enfants qui sont probablement diagnostiqués sans accompagnement (on traite le TDAH avec un médicament alors que le pauvre petit est dans un environnement social dont on ne tient pas compte). Je sais aujourd’hui que si j’étais tombée sur une école qui privilégiait le dialogue, ça aurait été autrement. Conclusion : un enfant autiste est sûrement mieux au Québec (sauf s’il est de haut niveau et intégré en classe spécialisée); pour mon fils, comme pour de nombreux enfants en zone « no man’s land », le système nord-américain est une véritable catastrophe (il n’est pas assez « mal-voyant » pour obtenir de l’aide).
elisa dit
Je lis votre article et ayant un coco trisomique de 4 ans en pré-maternelle et qui commence la maternelle en septembre en école spécialisée…..j’ai le coeur gros gros gros……parce qu’on m’a avertis que probablement qu’en première année il irait en école régulière dans une classe spéciale selon son évolution….Mon coco ne parle presque pas, n’est pas propre, ne reconnait pas le danger, fugue, a encore de la misère à s’habiller et se déshabiller, mange très mal avec une fourchette et choisis encore les doigts par moment…Je ne vois pas comment il pourrait s’épanouir et optimiser son potentiel dans une école où seul le rendement académique et les budgets comptent….comment un professeur ayant 20-30 élèves pourra réserver un petit moment extra pour lui expliquer la consigne alors qu’il ne tiens pas encore un crayon correctement…qu’il a besoin d’aide pour ouvrir son sac et ne différencie pas ses couleurs, ne sait pas dire son nom, le jour, la saison, les chiffres, la animaux…on travaille encore la classification primaire des animaux-nourriture et vêtements et c pas acquis on le fiat depuis 2 ans…Je vais me battre pour qu’il puisse continuer dans son école spécialisée où il fait d’énormes progrès avec les pictogrammes et le langage des mains animées…Parce que nos enfants sont des petites fleurs exotiques qui ont besoin d’un peu plus d’engrais pour pousser…mais si vous leur donner tout ce qui faut vous aurez des fleurs épanouis et très spéciales qui vont égailler vos journées….le gouvernement coupe dans tous les services essentiels alors que si l’on veut devenir prospère nous devons permettre aux gens de vivre en santé et bien éduqués…si je dois quitter mon emploi d’infirmière à 43 ans pour avoir mon fils à temps plein à la maison car il n,aura pas eu la chance de parler, d,écrire, de compter et de développer sa confiance en soi pour trouver un emploi…combien d’argent auront-ils gagner en perdant mes généreuses contributions retirées de mes paies chaque deux semaines….je n’aurai plus le même pouvoir d’achat si je me retrouve sur l’Aide sociale non plus….et si mon fils doit vivre sur l’Aide sociale….au bout du compte, je ne sais pas si le gouvernement a échoué leur cours d,économie et de mathématique de base mais investir pendant 15-16 ans en offrant tous les services à ces enfants c’est éviter de payer env 40 ans d’aide sociale et se priver de 25 ans supplémentaire de retour d,impôts pour les parents…
Voilà mon opinion, en espérant que le gouvernement soit renversé au pc parce que là ça suffit vraiment…on couper des millions dans tout ce qui est service essentiel mais quand hydro-québec vend des truc squi valent 90M$ à 900 000$ ça c’est pas grave, quand on débloque des sous pour faire la guerre ou inviter un pape avec tous les coûts de sécurité et de blablabla d’honneur quand on est une société laic depuis plus de 50 ans c’est une peut du n’importe quoi…je suis sure que si les libéraux vont fouiller dans les enveloppes brunes qui ont circulé et qui circulent encore ils vont trouver des sous pour offrir tous les besoins en éducations pour les enfants qui ont besoin de plus et alléger vos tâches….
Je me souviens………ceux qui ont voté libérale devait faire partie d’une classe spéciale…
Julie dit
Votre message est extrêmement touchant. Du fond de mon coeur, je souhaite le meilleur pour votre petit coco. Accrochez-vous à cette belle image de fleur exotique qui a besoin d’un engrais particulier, je pense que c’est une façon saine de voir les choses. En espérant que d’autres puisse le voir ainsi aussi!
isabelle turgeon dit
bonjour à vous moi ma fille est autiste et est dans une classe de difficulté d’apprentissage avec aucun service et je peux vous dire que ce n’est vraiment pas rose non plus la comission scolaire à décidé qu’elle était trop forte pour etre dans une école pour enfant autiste malgré qu’elle est en secondaire 2 et qu’elle fait de la troisième année, qu’elle subit de l’intimidation, qu’elle ne réussit pas à se faire des amies et quand elle s’en fait elle ne les garde pas, elle à énormément de difficulté avec les interactions sociale, elle ne sait pas s’orienter dans le temps,etc etc. je me bat comme un diable dans l’eau bénite pour avoir le meilleure pour elle mais tout est tellement compliqué. alors voila.
Julie dit
C’est n’est vraiment pas évident… Je vous souhaite sincèrement le meilleur pour vous et votre fille.
chantal dit
pourquoi lecole abus de pouvoir contre enfant dyslexie pour le faire doubler quand il ne veut pas et que les parents payent tout les soins et….. et apres le jeune est decrocher de la mauvaise foi du rejet de lecole comme parentson se sent intimider par leurs foutu prejuger
Annie dit
Cet article écrit avec douceur révèle en effet cette triste réalité dans notre réseau scolaire. J’ai étudié l’enseignement en adaptation scolaire et sociale et à ma sortie de l’université, on prônait encore les écoles et classes spécialisées. Selon mon expérience pour avoir vécu aussi les classes d’élèves intégrés, il est plus sain pour tous les participants à l’année scolaire (élèves en difficulté ou pas, enseignante etc…)
POurquoi retire t-on ces classes spéciales où les enfants sont encadrés à presque 100% selon leur besoin ? POurquoi retarder l’apprentissage des autres élèves et amener une multitude de problématiques diverses ? Tous y gagneraient à se sentir mieux, moins stressés, plus épanouis voir même plus heureux !
J’ai travaillé dans une école qui est de passée de 11 classes d’adaptation scolaire à 21 pour maintenant en avoir moins de 2. Est-ce normal ? Le besoin est la pour le bien-être de tous les élèves mais les coupures budgétaires et les choix gouvernementaux sont vraiment discutables.
Je souhaite bon début d’année à tous les élèves et enseignants et PNE.
jevous dis les 5 lettres dit
Bonjour;
Julie votre article à est à l image de notre pauvre France qui a besoin d’un sérieux coup de pied au derrière pour avancer un peu!
Votre article respire l incompétence, la sauvagerie. Vous n avez que du mépris pour la différence.
Si un jour un brin d’humanité s’éveille en vous, allez voir ceux que les enseignants et d’autres professionnels compétents font de bien pour nos enfants différents!
Je pourrais argumenter des heures mais le travail m attend et de toute façon vous n êtes pas capable de comprendre..
Alors désolée pour tous mais j’ai envie dis que je vous em…de profondément au non du respect que j’ai pour la différence
Julie dit
Pour vous répondre en 2016, j’espère que vous avez récupéré votre esprit!
Fleur2806 dit
Oui, vous avez raison. Parquons tous les enfants porteurs d’un handicap entre eux. Ca ralentit la progression des enfants normaux qui n’ont pas à subir ça!
Et puis en tant qu’enseignants non formés à l’autisme, vous êtes les plus à mêmes de juger si la scolarisation en classe ordinaire est profitable ou pas à ces enfants!
Et en tant qu’enseignante non formée aux TSA, vous savez parfaitement que ce n’est pas le cas puisque vous, vous n’y arrivez pas.
Moi, je remercie chaque jour les enseignants volontaires qui ont aidé mon fils. Cette maîtresse de CP qui préparait à la main les fiches de devoirs du soir pour mon fils.
Cette enseignante de CE1 qui n’est plus son enseignante cette année mais qui a demandé à ce qu’il suive encore son cours de maths cette année parce qu’il n’a pas encore le niveau CE2.
Je ne remercie pas les enseignantes de maternelle, ni la directrice qui, comme vous, trouvaient que « ces enfants n’avaient rien à faire à l’école »
Je ne remercie pas la médecine scolaire et le psy scolaire qui essaient de faire « dégager » mon fils depuis 6 ans, malgré tous les progrès qu’il a accomplis!
Bref, même si je peux comprendre votre impuissance, votre article me dégoûte (et les commentaires, je n’en parle même pas)
Lise dit
Ah et si vous connaissiez vraiment les établissements spécialisés « made in France » je doute que vous y mettiez vos enfants. Le conseil de l’Europe a condamné la France pour défaut de soin à leur sujet en 2004. Donc quand on ne connait pas un sujet…. Je pense que vous devez faire beaucoup de mal aux familles en Equipe de Suivi de Scolarisation, beaucoup de mal entre ce que vous pensez d’elle et ce que vous pensez d’où doivent terminer leurs enfants….. Je pense que vous vivez très bien ainsi, avec votre conscience mais entre votre volonté d’exclure les enfants handicapés et celle d’orienter ces enfants dans des centres souvent pas du tout en phase avec leurs besoins, vous êtes vraiment de mauvais conseils et certainement devez bien enfoncer psychologiquement les parents. Vous n’êtes pas la seule mais heureusement il y a des gens comme Christine Philip (INSHEA) pour aider constructivement familles et équipes pédagogiques.
Colette dit
J’ai connu les deux cadres (l’enseignement spécialisé comme « éducatrice scolaire » puis l’enseignement public comme professeur des écoles). Je me reconnaît à 100% dans ton billet. Le cadre scolaire « normal » n’est à mon avis pas du tout adapté aux enfants souffrant d’un handicap cognitif ou comportemental, par rapport aux IMP ou IRP où je les ai vus au contraire évoluer à leur rythme, en petits groupes, encadrés par des éducateurs spécialisés. En outre, un effet secondaire négatif de l’intégration dans une classe « normale » (et dont on ne parle jamais) , c’est généralement le déni par les parents des difficultés de leur enfant: ils mettent beaucoup plus de temps à faire leur deuil de l’enfant idéal… Et si je les comprends tout à fait en tant que moi-même parent, je suis persuadée que ce n’est pas leur rendre service (ni à leur enfant, d’ailleurs). Je n’ai pas de solution-miracle, mais je crois que la loi d’intégration devrait être évaluée sérieusement (en tenant compte des observations des professionnels de terrain) et totalement remaniée.
Lise dit
les parents d’enfants handicapés ne sont pas en déni, il faut arrêter de les prendre pour des gens déraisonnables avec un ton paternaliste ! Vous ne savez rien de comment ces parents vivent et comment ils se battent, alors respectez les au moins. De nombreux enfants handicapés peuvent être intégrés en classe ordinaire, comme c’est le cas dans les autres pays et sans souci (et pourtant bien mieux classés que à la France au rapport PISA comme c’est bizarre). Parqués entre eux ces enfants ont bien moins de chance d’apprendre les codes sociaux et de s’intégrer plus tard en société. La France a été condamnée sur le sujet par le Conseil de l’Europe en 2004, la charte des droits de l’enfant est bafouée en France en toute bonne conscience…..Si de nombreux enfants handicapés quittent l’école (80% en cas de handicap mental ou cognitif en France contre à l’inverse 80% d’inclusion en Angleterre, Espagne, USA, Pays Scandinaves, même Italie, Canada, Australie etc.) . Il n’y a pas de quoi se réjouir de voir une telle violation de leurs droits…..Au moins le faible niveau de l’enseignement ne peut pas être mis sur leur dos vu qu’ils sont exclus très très vite….
Colette dit
En me répondant aussi agressivement sans vouloir m’entendre, vous confortez ce que j’ai retenu de mon expérience professionnelle: il est extrêmement difficile pour un enseignant de parler sans langue de bois aux parents de nos élèves handicapés. Il est certes beaucoup plus reposant de leur dire ce qu’ils ont envie d’entendre. Je persiste et signe cependant: les établissements spécialisés sont souvent mieux adaptés à certains handicaps mentaux et comportementaux, et pour mes propres enfants, je les choisirais. J’ajoute que les termes « déni » et « travail de deuil » ne sont pas des « jugements paternalistes », mais font partie du vocabulaire professionnel employé couramment au sein des équipes pédagogiques pour cerner une situation familiale (le « travail de deuil de l’enfant idéal » n’est d’ailleurs pas propre aux parents d’enfants handicapés, tous les parents sont amenés à le faire un jour).
Lise dit
Chère madame
Confortez ce que vous voulez. Vous manquez de respect dans vos paroles et c’est aussi très sain que les familles se défendent face à cela et ne se soumettent plus. J’ai personnellement du me battre pour obtenir un diagnostic pour ma fille (comme des centaines de familles tellement « dans le déni » qu’elles ont parfois dû aller à l’étranger obtenir un diagnostic et à leurs frais)….. alors entendre des gens me parler comme s’ils me regardaient de haut en m’infligeant leurs certitudes sur le « déni » des familles non merci. C’est un manque de respect pur et simple de votre part. Prenez le bien ou mal, confortez vos certitudes, peu m’importe: je conforterai les miennes. L’Education Nationale sera obligée d’évoluer, avec des mentalités excluantes et discriminatoires comme les vôtres, cela se fera dans la douleur pour les gens comme vous. C’est dommage mais c’est ainsi, l’histoire est en mouvement, les droits de l’enfant aussi, que vous le vouliez ou non. Je ne vous salue pas
Colette dit
Votre souffrance en tant que parent ne vous donne pas le droit d’insulter les gens qui ne sont pas d’accord avec vous. C’est en discutant ensemble, parents, éducateurs et enseignants, que l’on trouve la meilleure solution pour chaque enfant. Ce n’est certes pas en se fermant à ce que dit l’autre.
Lise dit
Vous êtes extra ordinaire, vous manquez de respect aux gens, vous me parlez de souffrance (qu’en savez vous si je souffre ou pas, vous interprétez une fois de plus). Discuter avec quelqu’un comme vous qui de toute façon pense qu’en face d’elle a elle quelqu’un en déni, en souffrance et incapable de raisonner pour le bien de son enfant est juste impossible. Quand on a des préjugés et un gros manque de respect pour son interlocuteur, cela coupe court à toute discussion constructive. Or vous exhalez vos préjugés déjà par écrit, je n’ose imaginer en face à face. La discussion implique 1- de respecter les gens, 2- de connaitre les sujets (notamment celui des adaptations pédagogiques, comme celles proposées par l’INSHEA, et 3- si malheureusement même ainsi l’enfant est en difficulté + des orientations constructives pour l’enfant (pas juste pour que l’EN s’en débarasse) en accord avec la famille (qui sera la 1è je vous rassure à ne pas vouloir mettre en échec son enfant). Moi ce qui m’interpelle c’est que tout ce qui est impossible à l’EN en France semble possible ailleurs (en Europe, Asie , Amérique du Nord) pour le handicap. Cela ne vous interpelle pas ce retard français? En 1983 j’ai dû être descolarisée 2 ans à cause d’une maladie des os (« il y a des institutions pour les handicapés madame » a t’on dit à ma mère à l’époque. Cela doit faire écho à ce que vous dites aujourd’hui, exclusion , préjugés. Mes parents (en déni évidemment eux aussi ) on vendu leur maison et ma mère m’a fait l’école à domicile sans aucune aide de l’EN pendant les 2 ans de ma maladie. J’ai passé un bac général à 17 ans avec mention bien. Mais ce n’est pas grâce à l’éducation nationale (je suis partie dans le privé ensuite ma famille dégoutée de l’EN). Cet argent perdu, ce refus de trouver des solutions ont coûté cher à ma famille. En 2013 (30 ans après) l’éducatrice de ma fille me dit que le directeur de son école refuse de mettre la classe au RDC pour sa fille en fauteuil….Heureusement le service scolarité de la mairie a plus de coeur et comme l’école est dans les locaux de la mairie l’EN sera obligée d’accueillir cette petite. Je pense que malheureusement les personnels de l’EN trouvent normal d’exclure les enfants différents quels qu’ils soient. Ce sont les familles (en déni évidemment) qui permettent des avancées et des changements de loi. En France il ne faut pas être un enfant différent car il n’y a plus de droits. Je ne parle pas de ma fille (qui pouvait continuer à l’école selon l’ESS même sans faire appel mais vu l’accueil qui lui est fait, pitoyable, j’ai choisi de l’en retirer). Sauf que moi j’ai eu les moyens de le faire. Beaucoup de familles hélas subissent l’exclusion, les préjugés et n’ont pas le choix. Regardez les autres pays et je pense (enfin j’espère) qu’un sentiment de honte vous gagnera. Ce sera alors bon signe humainement….
Colette dit
Pour parodier Boris Vian, « on n’est pas là pour se faire engueuler, on n’est pas là pour se faire piétiner… » Et si vous nous disiez pourquoi ce que je dis provoque chez vous une telle crise d’angoisse et d’agressivité? Vous vous imaginez quoi ? Que je suis le diable en personne, qui va s’en prendre à votre enfant ? Je ne le connais pas et serais bien en peine de faire un diagnostic. Chaque enfant est un cas différent et son affectation mérite une concertation de l’équipe pédagogique, avec les parents. Vous semblez tout voir en noir et blanc: le Bien / le Mal, les Gentils / les Méchants, le Paradis (= inclusion dans une classe « normale ») / l’Enfer (placement dans un établissement spécialisé). Où mettre la classe d’adaptation: au Purgatoire ? Ce n’est pas comme ça que cela se passe: il faut faire des bilans réguliers, et les frontières sont poreuses. Un même enfant peut être dirigé à un moment vers un établissement spé et à un autre vers une classe d’adaptation ou une classe ordinaire. En tout cas, je ne pense pas que l’agressivité entre parents et enseignants serve en aucun cas l’enfant: si vous n’avez pas confiance envers les autres adultes qui s’occupent de lui, c’est sûr que cela va mal se passer. Les enfants sont de véritables éponges qui s’imprègnent des émotions des adultes. Bon, j’arrête là, sans grand espoir de vous convaincre pour le moment. Mais sait-on jamais ? Vous pourriez y réfléchir après coup, quand l’émotion sera retombée. En tout cas, le grand mérite de cet article aura été de dire pour une fois que les enseignants reçoivent ce qu’on appelle en jargon psy des « injonctions contradictoires », en clair que leur boulot est impossible à réaliser correctement (mais ça, Freud l’avait déjà dit…).
Lise dit
ok si Freud est votre référence je comprends votre mépris des familles et votre manque de rationnalité. Pour conclure: rapport Fuentes 2006 (Joaquin Fuentes pédopsychiatre émérite de l’Association Internationale de Pédopsychiatrie car c’est certain si vous vous référez encore à Freud vous devez ignorer les études médicales récentes ): la psychanalyse a injustement condamné les familles (comme vous elles sont cataloguées) et comme et c’est la plus grande erreur de la pédopsychiatrie au 20è siècle. Si contredire vos certitudes fausses et défendre la cause des familles et la chance des enfants est une agression à vos yeux (relisez nos échanges celle qui transpire du mépris c’est vous) alors préparez vous à vous faire secouer les plumes de + en + et c’est tant mieux. Je pense en effet qu’il vaut mieux couper là nous ne nous convaincrons pas mutuellement. Ceci dit si des gens lisent ils verront l’enfer que des gens comme vous font vivre aux familles et comment, par manque de connaissances (postulats théoriques battus en brèche comme référence à la psychanalyse dénoncée de partout, non usage des ressources pour les adaptations scolaires etc) et de bienveillance, ils trahissent leur mission éducative : un enfant handicapé demeure un citoyen, et sa famille (en déni forcément à vos yeux) un contribuable qui paie votre salaire. Liberté Egalité Fraternité pour tous, quelque soit sa condition sociale, sa couleur de peau ou son état de santé. Des valeurs républicaines à défendre même contre les corporatismes et les préjugés que vous véhiculez.
Colette dit
Je me refuse fermement à vous répondre sur le même ton et à polluer par des invectives un blog des plus intéressants…
Lise dit
Comme l’a dit VGE « Au Revoir »
En espérant que vous fassiez le moins de dégâts possibles auprès des familles et des enfants à l’avenir.
berkani dit
Bonjour à tous,
Texte trés émouvant et réaliste. Je suis AVS depuis 7 ans dans des différentes niveaux, j’ai pu voir des classes et des éléves trés différents dans les classes. Ses enseignantes ne sont pas formés ou trés peu formés pour les handicaps malgrés que nous intervenons dans les classes ( pas assez heures par éléves.) Aprés il faut étre réaliste certains enfants peuvent continuer dans des écoles dites normales avec des adaptations soit humaines soit une pédagogie diiférenciée mais certains ne peuvent pas .
N oublions pas l’objectif prioritaire de tout les acteurs (parent enseignant…), le bien etre des enfants (estime de soi ).Je comprends le désarroi de ses enseignants qui souhaitent donner du savoir et qui aiment leur métier . Je comprend le coté des parents qui souhaitent que leur enfant fasse comme les autres qui ne soit pas catalogué.En vu de mon expérience professionnelle, tout les enfants ont leur place maintenant à nous de les aider, orienter le mieux possible.
voila juste un petit mot car le texte de Julie m’a beaucoup ému
Marianne dit
Bonjour Julie, j’aime beaucoup vos textes et je suis par hasard tombée sur cet article…
Présentement j’étudie en adaptation scolaire à l’Université et lire de tels articles me font réaliser dans quel milieu je vais baigner dans quelques années… de façon positive, ne vous en faites pas! Enseignez-vous dans une classe régulière ou tous vos élèves sont en difficulté? Quel âge ont-ils?
Je compte me diriger vers le primaire et ça m’allume de lire quelqu’un qui fait ce que je désire faire et qui exprime ses sentiments face à ce que la vie lui apporte!
Bonne chance à vous! 🙂
Julie dit
Bonjour Marianne.
Je suis contente que mon article vous motive, ça prend une relève bien motivée!!! J’enseigne en 1ère année dans une classe régulière. Depuis quelques années, les besoins et les défis sont grandissants! Bonne continuité!
Ana dit
J’aimerais seulement ajoutér que, malgré mon opinion different sur le sujét, votre tèxte est touchant, êcrit avec beaucoup de sensibilité, et on sent votre devotion pour ce metier, si sensible et important pour l’avenir de nos enfants. Merci!
Ana dit
Mon fils est un « spécial« , un TED, sans déficiences intellectuelles. Il a suit l’école primaire publique. Les derniers trois années ont été infernaux. Des enseignantes jeunes, remplaçantes la plupart de l’année, débordées et ne maitrisant pas la classe. Mon fils, le « spécial« était toujours parmi les plus tranquilles de la classe. Pourtant, comme un marteau sur nos têtes, les recommandations de la direction, toujours vers la classe spéciale.
Désespères sur les chois de secondaire, on l’a fait passé l’examen d’admission en privé, au fin de son cinquième.
Les commentaires de la directrice « ils vont rire de lui« « il ne fonctionnera pas sans accompagnement (faut mentionner que le dit accompagnement est souvent utilisé par les enseignants au but de les aider avec la classe, et non pas pour les enfants qui ont diagnostique);
En sa sixième, l’enseignante a couru toute l’année pour le faire couler la classe, et perdre sa place au collège privé. Son moyen en math de sixième : 46%, dans une école da cartier ou les enfants ont rempli la polyvalente de cartier, à la limite d’un cartier défavorisé à Rive Nord, championne au décrochage.
Des années de malheur et inquiétudes sur son avenir; des penses de quitter le Québec même, pour son avenir, pour éviter les bullies des écoles secondaire polyvalente, et pour éviter les classes spéciales où les enfants sont mis ensemble avec et sans déficiences intellectuelles, et les enfants perdent toutes leur chances d’être diplômés dans un jour, l’aide sociale étant le seul avenir…
Accepté conditionnellement par la direction du collège privé bien situé en classement 2010 selon Fraser Institute, mon fils est aujourd’hui dans son deuxième secondaire. Ses notes en math : 96%-90%-88%. Trois méritas l’année passée sur son diplôme, il est heureux, intégré, et sur la bonne voie.
Grace à Dieu que les écoles privés existent!
Ana
Lise dit
Ce que je constate est que ce qui semble difficile, impossible, peu souhaitable dans l’éducation nationale française (intégrer en classe ordinaire des enfants différents) est la routine dans les autres pays (Espagne,Italie, USA, Royaume Uni). Certes il y a des formations et des ressources, ceci dit la profession n’a pas non plus la réticence qu’il y a en France et les états d’âmes métaphysiques. L’approche est pragmatique. J’ai choisi de retirer ma fille de l’école car les instituteurs m’ont fait vivre un enfer, ils ne parlaient que de leurs évaluations, ne voulaient rien adapter (c’est pas mon job) mais ne voulaient pas non plus me donner les supports en avance pour que j’adapte. Je pense que de manière générale l’école publique ne va pas bien en France et j’en ai eu assez qu’elle malmène ma fille. Moi même enfant précoce diagnostiquée j’ai détesté chaque minute à l’école, malgré un bac avec mention bien à 17 ans. Ma fille autiste ne mérite pas ce système. Mais c’est un scandale en ce qui concerne ses droits humains. Elle serait espagnole elle aurait plus de droits qu’en étant française. J’ai honte pour l’institution, et non pas d’elle. Quand l’école devient une broyeuse et que ceux qui la forment cautionnent alors pauvres de nos enfants différents. Les parquer dans des classes spécialisées avec au final des profs souvent peu spécialisés, en marge au sein de l’école, le groupe des « noeud-noeud » de service, non merci c’est juste indigne et c’est un modèle honni à juste titre chez nos voisins pratiquant l’inclusion. Donc non mon avis sur le système français demeure négatif ….ma fille méritait une chance mais ces profs ne la méritaient pas elle. Le respect est à double sens.
Lucila Guerrero dit
Et juste pour ajouter une petite chose: je voudrais JAMAIS devenir « normale », je suis fière de moi, je veux pas que mon enfant devienne « normal », il est merveilleux comme il est.
Donc je vois le titre plutôt comme un préjugé mais c’est bien de l’avoir publié parce que ça nous donne l’occasion d’en parler.
Ma position pour l’inclusion des enfants n’est pas pour qu’ils changent et qu’ils se transforment, l’inclusion est pour vivre tous avec nous différences.
Lucila Guerrero
la retardée dit
Bonjour,
Merci pour ce texte, je vous apporte mon témoignage d’ex enfant colorée, aujourd’hui adulte coloré. J’étais une de ces enfants spécial, au comportement dérangeant, nombre d’enseignant me croyait retardée malgrès de bon résultats sur les fameux bulletins a remplir. Non suivi, non diagnostiquée, non reeduquée sauf pour une dysorthographie. J’ai fais toute ma scolarité en classe « régulière », tant bien que mal, j’ai du affronté la haine de certains enseignants qui souhaitaient me voir disparaitre de leur classe, entrainant dans son sillage les petits camarades « normaux » pleins d’empathie pour les enfants différents. (c’est ironique , heureusement que le manque d’empathie n’est pas un handicap sinon on pourrait tous les mettre en classe spécialisé les fameux enfants « normaux »). Bref, ça n’a pas été évident, mais j’ai appris à trouver ma place et a me faire accepter avec ma différence dans le monde des « normaux », par ce que j’ai baigné dans ce monde. Aujourd’hui je suis diplômées du supérieur, je fais de la recherche, je suis mariée, j’ai deux enfants colorés comme moi. Ou serais je si j’avais été orientée dans une classe spécialisé ou plutôt rejetée des classes régulières? Aurai je réussi a trouvé ma place parmi les « normaux » si j’en avais été exclue toute mon enfance?
Valérie Roy dit
Dans ma classe d’adaptation scolaire au secondaire, mes élèves fonctionnent comme les autres du secondaire. Ils ont de l’éduc, des sciences, de l’anglais et des arts plastiques avec un autre prof mais font histoire, français et maths avec moi. Ils ont le même horaire et les mêmes pauses que le reste de l’école. Leur case est au même endroit et ils se tiennent avec les autres ou non, en dehors des cours, selon leur choix. Entre secondaire 1 à 5, c’est comme si cette classe de 7 élèves était en secondaire 6e-sec1. Ils ne sont pas ostracisés ni mis à part pour les sorties de classes ou autres activités spéciales.
Je ne comprends pas pourquoi les classes d’adaptation scolaire sont vus par plusieurs comme un centre de torture et d’enfermement. Mes élèves ont une classe plus grande, changent un peu moins souvent de local que les élèves du régulier. Ils ont aussi des casiers qui leur permettent de ne pas toujours traîner leurs livres. Ils ont un coin de lecture avec une grande variété de livres et revus pour les périodes où ils ont besoin de travailler ailleurs qu’à leur bureau. Ils ont aussi une table de travail pour les travaux de sous-groupe ou simplement pour leur permettre de travailler ailleurs quand le pupitre devient insoutenable. Comme ils ne sont que 7, c’est toujours calme. Mes TDAH peuvent mieux se concentrer. Ils ont un prof plus disponible et des corrections rapides. Ils peuvent bénéficier de mini-cours privés. Ils avancent à leur rythme mais ce rythme est plus rapide qu’avant parce qu’ils ont un environnement plus adapté. Ils ne se sentent pas intimidé de ne pas comprendre quelque chose, de poser des questions ou de devoir faire une page d’exercices de plus pour consolider une notion avant de faire un examen. Ils ne vivent pas d’intimidation en classe et comme leur sentiment d’appartenance est fort, ils ne se font pas achaler en dehors de la classe non plus! Ces ados sont heureux, ils acceptent leur différence plus facilement parce qu’ils n’y sont pas confrontés à toutes les minutes de la journée. Des fois, ils se sentent ordinaires en classe ordinaires.
Lucila Guerrero dit
C’est surement plus facile de dire « envoyez loin de nous ceux qui nous dérangent », c’est qui n’est pas « dans la norme » dérange bien sûr. Combien d’injustices se font sous le nom de l’amour.
Je suis Asperger et j’ai suivi l’école régulier. Heureusement et par chance avec des enseignants qui croyaient en moi et qui voyaient mes talents.
Dans les classes spécialisés nos enfants sont souvent sous estimés, c’est le problème.
Je sais des écoles alternatives qui font très bien l’inclusion et ces petits moments qui « dérangent » servent pour en faire une leçon.
Il faudrait peut être reformuler le système éducatif que je trouve très fermé et l’ouvrir à la diversité d’intelligences. On n’est pas tous pareils.
D’un autre côté, pour quoi on laisse pas les parents s’impliquer ? Si vous ne savez pas si votre élève a compris peut être la maman le sait et si vous seriez en communication fréquente avec elle ça serait plus facile, peut être les parents des autres enfants pourraient vous donner des trucs pour que leurs enfants ne vous « dérangent » pas.
Je suis dessolée mais comme personne autiste et mère d’un enfant autiste je trouve votre article décourageant même s’il est décoré avec plein des beaux adjectifs. Discours comme le votre ne font que aller contre l’estime de soi des personnes qui n’agissent pas comme vous.
Lucila Guerrero
artiste et co-fondatrice de Aut’Créatifs
http://www.lucilaguerrero.com
http://www.autcreatifs.com
Julie dit
Bonjour Madame Guerrero.
Je suis désolée pour tout ce découragement! Ceci dit, je pense que ce découragement est dû davantage au système (qu’il faudrait mieux adapter), au manque flagrant de ressources et de formation, qu’aux enseignants qui font déjà bien plus que leur possible… Je ne souhaite pas « éloigner » les enfants à besoins spéciaux, je souhaite que leurs besoins soient répondus, par moi ou par d’autres, ce qui n’est pas possible actuellement.
Pour ce qui est de la collaboration avec les parents, c’est bien sûr nécessaire et, pour ma part, j’ai toujours recherché une collaboration étroite avec ceux-ci, qui sont souvent malheureusement à bout de ressources eux-mêmes…. Bien sûr que nous communiquons. Mais ça ne nous permet pas plus de suffire à la tâche…
Plusieurs enseignants sont d’avis qu’il faut de grands changements dans la mentalité scolaire et les façons de faire. Malheureusement, notre voix n’est pas entendue et rarement prise en considération. Et ce sont les enfants qui payent en bout de ligne….
Bon courage à vous!
Valérie Roy dit
Je trouve cette réponse très appropriée. L’enjeu ici n’est pas celui d’éloigner ou non les enfants qui apprennent de façon différente. L’enjeu est de trouver dans la structure la plus appropriée pour eux dans l’immédiat. La réalité des 200 jours d’école de l’année 2013-2014, moi je la vis tous les jours, je suis dedans.
Le manque de budget et de ressources font que l’intégration des certains enfants qui ont une problématique n’est pas une réussite. Ils en souffrent plus qu’ils en bénéficient pour l’instant. Quand on étudie l’organisation qui réussit à certains, on se rend compte que ce n’est pas possible partout.
Une classe régulière de 5e année de 24 élèves, sans éducateur spécialisé avec 7 TDAH, 2 La Tourette, 2 dysphasiques et un trouble de comportement, c’est pas ce que j’appelle de l’intégration appropriée. Rien à voir avec le fait qu’on aimerait voir ces enfants différents ailleurs. Pensez-vous qu’ils sont heureux dans cette classe?
Lucila Guerrero dit
Je comprends que ça doit être pas évident pour les enseignants et certainement c’est pas généralement leur faute.
Ce que j’essaye d dire c’est que d’après moi l’exclusion n’est pas la solution, la solution peut venir après avoir fait un analyse de la structure du système et corriger. La solution pourrait se voir quand on traite chaque enfant comme un individu avec des particularités uniques et ne pas comme un numéro de côte. Là on se guide par le numéro de côté et tous vont ensemble dans le même groupe.
Je me demande si j’avais été exclue et envoyé à une petite classe, j’aurais peut être fini pour croire que j’étais une personne « défectueuse » et je serais resté à regarder les autres filles s’amuser dans la recréation en me disant que je ne le mérite pas de faire part de ces groupes. Je suis pas certaine qu’avec ce bagage négatif j’aurais pu avancer dans la vie et devenir professionnelle.
Mais si c’est le système et on dit rien, rien ne changera. Ce sont aussi les écoles qui doivent demander des changements ou les faire s’ils ont une certaine autonomie.
C’est vrai que pour certaines enfants ça sera mieux de rester dans un petit groupe pour un certain temps mais pas tous, chaque enfant est différent et il faudrait le voir comme ça.
Si vous avez établie une relation avec les parents je vous félicite mais c’est pas tous les enseignants qui le font. Ça ne devrait pas être l’exception, ça devrait être la règle.
Lucila Guerrero
Marie B. dit
Ma fille a un TDAH mais ça ne paraît pas. Elle a un suivi formidable et une médication légère appropriée. Elle est plus lente mais réussit assez bien à l’école. Elle est aussi musicienne car on lui a fait suivre des cours de musique en continu depuis qu’elle a 3 ans. Ce qui lui a donné une flèche de plus à son arc et aidée à intégrer une école à vocation musicale. tous les jours, elle sort de l’école en chantant sa partition de chorale ou un air de piano appris. Oui, nous nous sommes battus souvent et oui elle a été intimidée à cause de ses différences Parfois, dans ce monde, il n’en faut pas beaucoup pour que d’autres enfants s’attaquent aux autres par manque d’éducation à ce niveau . J’ai été enseignante et quand j’ai vu les besoins de plusieurs enfants ainsi que leur détresse, je me suis recyclée en travail social… On a aussi aidé notre fille à ne pas mettre les oeufs dans le même panier et elle fait aussi du sport de compétition ce qui lui ouvrira d’autres portes . Tout ceci est fait avec ses goûts, ses talents, ses points forts. je déplore le manque de spécialistes dans les écoles afin d’aider les situations d’enfants plus difficiles. Je comprends la détresse de certains professeurs. Le manque de volonté politique au Québec en matière d’éducation et le trop grand pouvoir des commissions scolaires font que ce sont les enfants surtout qui payent pour ces lacunes inacceptables. Pourquoi ne pas suivre le modèle scandinave? La vie est dure pour tout le monde. Je crois que de la tolérance est nécessaire mais que les bons services sont d’une nécessité criante aussi ! C’est à nous de pousser les gouvernements , de former des associations, de se mobiliser. Il y a plus de 1 millions d’analphabètes au Qc. C’est inacceptable . Le primaire est très important. On doit y voir, ne pas laisser pourrir une situation où plusieurs générations d’enfants seront sacrifiés. Il n’ya pas que les enfants à besoins particuliers Il y a tous les autres qui n’apprennent pas assez de français, ne lisent pas assez, ne voient presque rien en histoire et en sciences, ne savent plus écrire. Ça presse. Venons-leur en aide et ne laissons pas nos jeunes sans ressources.
Léopold Brassard dit
C’est le fameux système en cascade qu’on n’utilise pas à bon escient.
La solution: des classes de maximum quinze élèves et une éducatrice spécialisée pour toutes les classes qui accueillent des élèves HDAA.
Mais comme vous l’avez si bien dit: les éducatrices spécialisées sont rares, et les budgets trop petits.
Mélissa dit
Des éducatrices il y en a mais ce n’est pas avec des postes de 15 h qu’on les attire … Il faut bien qu’on vive !
Valérie Roy dit
Oui, des éducatrices il y en a mais elles ont trop d’élèves pour une seule tâche ou certaines sont utilisées pour faire de l’appui académique et ce n’est pas leur rôle.
Les vraies classes d’adaptation scolaire et sociale avec enseignants qualifiés en adaptation scolaire et sociale sont plutôt rares. On a mis ces enseignants en poste d’ortho après la fermeture de ces classes dans les années 90. C’est souvent le monde à l’envers! Les profs d’adapt font de l’ortho et les TES font de l’appui!
Mélissa dit
Je ne sais pas dans quelle commission scolaire vous êtes mais dans la mienne il y a beaucoup d’enseignant en adaptation scolaire, il arrive rarement qu’un enseignant non spécialisée ait une classe mais c en dernier recours … Et il y a beaucoup de classes spécialisée aussi… Classe teacch, classe ted, csp, t.c ….
Valérie Roy dit
Oui, évidemment… C’est surtout le problème des régions. Les bassins sont petits. Pas assez d’enfants à problématique particulière pour les regrouper. L’intégration est donc vendue comme la solution magique alors qu’elle n’est souvent que la seule solution possible. Je ne suis pas radicalement contre l’intégration. Pour certains enfants, cela fonctionne bien. Mais lorsqu’on a 4-5 intégrations dans une classe, quelques TDA et un ou deux TC en devenir… C’est franchement trop!
Chez nous, les petits qui ont une déficience légère ou moyenne doivent souvent être intégrés, les TED aussi. De plus, la situation géographique de notre territoire est particulière. Elle s’étend du nord au sud sur 120 km. Il y a quelques fois impossibilité de regroupement à cause de la distance…
Mélissa dit
Oui effectivement, je suis dans une région assez peuplée, les Laurentides alors je crois que ça change la donne… :/
France Brisson dit
.Bonjour. Mon petit-fils est un enfant différent qui apprend différemment et il est en classe régulière. Malgré toute la bonne volonté de ses enseignantes, il ne suit pas le programme et sa motivation ainsi que son estime de lui sont à zéro. Ce n’est pas sa place. Ho…il y a bien l’option de la fameuse « classe spéciale » multi-diagnostique, qui est la classe ou l’on « parque » tous les handicaps confondus et qui n’est certainement pas sa place non plus. À mon avis…sa place serait en classe spécialisée ou en classe langage et ou les enseignants sont formés à ces troubles d’apprentissage. Mais il n’y en a pas par ici.
J’aime écrire. C’est ma façon à moi d’évacuer un trop plein. L’an passé, j’ai écris un petit texte qui reflète assez bien ce que je pense de cette situation. Je vous le joint.
Un intervenant qui voit *au-delà des apparences, et qui a la capacité d’entrer dans la tête d’un enfant dysphasique, pour ressentir et comprendre ses difficultés au quotidien, qui est capable de décoder ses besoins non exprimer, et ses demandes non verbales. Un intervenant qui garde à l’esprit qu’un enfant dysphasique demande de l’aide, mais comme il a de la difficulté à traduire en mots, son incompréhension, sa tristesse, sa peur et sa colère, cette demande peut se traduire par des comportements qui ne sont pas toujours adaptés. À cet intervenant seulement, on peut dire qu’il a su développer une véritable et réelle *relation d’aide avec cet élève, et qu’il peut beaucoup plus facilement faire émerger tout son potentiel et ses capacités.
Mais, je suis réaliste, et je sais que ça demande des efforts et du temps pour entrer dans ce genre de *relation d’aide*, et même si les intervenants pivots qui oeuvres auprès de mon petit investissent énormément d’efforts, le temps leur manquent.
Le ministère de l’Éducation, tout en vantant le mérite de cette relation d’aide, n’a pas réellement prévu ce *temps* dans son programme d’éducation. Ça me frustre et ça doit frustrer beaucoup d’enseignants. Car, même un élève qui a toutes ses facultés académiques adéquates, a, par moments, certaines difficultés à suivre le programme éducatif.
Alors, imaginez le désarroi d’un enfant dysphasique, avec des troubles d’apprentissages sévères, que le ministère de l’éducation essaie d’insérer de force dans son *entonnoir* standard de scolarisation, en connaissant très bien *les tenants et les aboutissants.* Alors, de grâce, que le ministre de l’Éducation arrête d’insulter mon intelligence, en nous posant encore la question ; -Que peut-on faire, en tant que collectivité, contre le décrochage scolaire ?> Moi, j’en ai quelques-unes, en tête, que je lui poserais volontiers.
J’espère pour ces enfants, qu’ils ne sont pas inclus dans le *déficit* de la province, dans la colonne des *pertes*, sous l’appellation ; *déficit neurologique* (ironie)
France Brisson
Valérie Roy dit
Bonjour madame Brisson,
Je ne sais pas si vous avez lu ma réponse précédemment mais elle faisait beaucoup référence à ce que vous racontez.
Dans ma classe de 5e année regulière, j’avais 2 enfants dysphasiques, 2 avec le syndrôme de Gilles La Tourette, un enfant avait des problèmes de comportement, 2 autres avaient une lenteur intellectuelle avec troubles langagiers associés. Dans cette classe, 7 enfants avaient un décicit d’attention et prenaient une médication. J’avais aussi une petite, arrivée en cours d’année, un placement de la DPJ, et qui n’avait pas la disposition psychologique pour rattraper les années qu’elle venait de manquer en absentéisme et en maltraitance. Une vraie joke!
On penserait qu’une telle chose n’est pas possible mais elle est réelle! Je l’ai vécue! Une année entière, un contrat en plus! Heureusement, j’avais de l’expérience (j’avais perdu ma première permanence en suivant mon conjoint en région) et un bacc en adaptation scolaire et sociale. Mais ce contrat aurait très bien pu être donné à une jeune enseignante précaire de peu d’expérience…
Ensuite, on se demande pourquoi les enseignantes débutantes changent de carrière!
C’est après cette année particulière que ma direction a travaillé à l’ouverture d’une classe d’adaptation scolaire. L’année suivante, ces enfants ont été placés dans une classe qu’on a simplement nommé « la p’tite 6e » pour prévenir les risques d’octracisation.
On a jumelé mes 2 La Tourette, mes 2 dysphasiques, mes 2 lenteurs intellectuelles avec troubles de langage et on a aussi rajouté un TED, un enfant avec une psychopathologie et une TDAH maganée de la vie et placée par la DPJ.
J’en avais 9 et ils étaient heureux. Du jour au lendemain, ces enfants se sont épanouis. Les enseignants qui les avaient vus évoluer depuis la maternelle n’en revenaient pas. Même leur visage étaient plus lumineux!
Ça fait maintenant 6 ans que je leur enseigne. On a ensuite transféré ma classe (non-financée par le ministère) au secondaire qui chez nous, est dans le même édifice. J’en ai perdu et regagné au cours de ces années mais j’en ai encore 6 à l’heure actuelle.
Un de mes élèves dysphasiques fait du sec. 1 en français et en maths. C’est mon élève le plus avancé et aussi le plus ambitieux. Il travaille déjà depuis 2-3 ans pendant l’été et maintenant, après l’école et les fins de semaine, en horticulture. Il s’entraîne. L’an dernier, je lui ai fait découvrir la course à pied et il a couru avec moi un 5km et un 10km dans différentes courses locales.
Il est heureux. Il termine présentement un programme FPT. Il pourra aussi faire un FMS s’il le veut après car l’école secondaire pour lui est permise jusqu’à l’âge de 21 ans à cause de sa dysphasie et il continuera aux adultes ensuite car c’est un ambitieux et il en a la capacité. Seulement, il avance à son rythme!
Je suis une enseignante en adaptation scolaire et sociale. Mon travail, c’est ça et je suis enfin utilisée là où ça compte vraiment. C’est ça qui fait la différence.
On peut ouvrir ses classes si les gens autour se sentent concernés. Ça prend un minimum de 6 élèves et un prof d’adaptation scolaire et une direction qui a une bonne oreille ET des couilles!
Bonne chance!
Valérie Roy dit
Un résumé de ce que je pense depuis mes premières années d’enseignement, il y a 20 ans. Quand j’ai gradué en adaptation scolaire en 1991, le ministère de l’éducation, dans sa grande connaissance des choses, a déclaré qu’il fallait désormais intégrer les enfants qui apprennent différemment dans les classes régulières afin de cesser l’étiquetage de groupe. Moi qui venais de graduer, j’ai vu les classes d’adaptation scolaire fermer les une après les autres. Ensuite, j’ai vu naître les enfants étiquetés dans les classes du régulier. Bien mieux! Avant, ils étaient un groupe de 15 à se tenir les coudes et à cheminer ensemble. Ils étaient peut-être étiquetés, mais ils étaient en groupe, ils avaient des semblables. Maintenant, ils sont étiquetés seuls, à l’intérieur d’un groupe qui ne chemine pas comme eux. Pensez-vous que les autres enfants ignorent leur différence? Ils n’osent pas poser de questions, pas dire qu’ils ne comprennent pas, ils ne veulent pas empirer leur cas! Ils sont souvent isolés, inhibés ou développent des troubles de comportement afin de protéger leur estime!
J’ai enseigné à ces enfants en classe régulière. On les perdait dans la masse. Je me sentais continuellement coupable de ne pas être en mesure de leur offrir ce dont ils avaient réellement besoin. Je savais, j’étais formée pour eux… Mais un jour, une direction qui avait le bien-être de ces enfants à coeur et écoutait les propositions de ses enseignants, les considérant comme les professionnels les mieux placés pour avoir une opinion intéressante sur ce sujet, a réussi à faire ouvrir une classe d’adaptation scolaire dans notre école. La directrice des ressources humaines, qui était aussi formée en adaptation scolaire, avait bien compris l’enjeu.
Il y a maintenant 5 ans que cette classe est ouverte. Nous avons vu ces enfants devenir des ados épanouis. Des ados qui cheminent et aiment l’école. Des jeunes qui ont repris confiance en eux et se sont enfin sentis à leur place. Des jeunes qui ont maintenant 16 ans et qui n’ont pas décrochés. Cependant, cette classe est continuellement menacée de fermeture car le ministère n’a jamais accepté de la financer. Cette classe existe depuis 5 ans par le soutien unique de la CS.
Avec les coupures qui s’en viennent l’an prochain, le trop-perçu des taxes scolaires qui sera peut-être à rembourser, où croyez-vous que la CS va devoir couper en premier?
Je continue, dans mon milieu de travail, de rencontrer des directions qui ne pensent qu’au mot intégration. Moi, ce que j’entends derrière, c’est le mot compression. On ferme les yeux et les oreilles, on ne veut pas entendre l’histoire de ces jeunes que j’ai vu évoluer, on ne veut pas savoir qu’ils sont mieux depuis qu’ils ont une classe à eux. On veut simplement les intégrer, founir un support à temps partiel de TES et on répète ensuite aux enseignants, TES et à ces élèves: « J’ai confiance en vous, vous êtes professionnels (entendre ici: magiciens naïfs), vous allez y arriver, je vous fais confiance! »
Amen !
Christine Tourangeau dit
Bonjour Julie,
j’Aime beaucoup votre plume. Sans vous connaître, j’ai envie de vous tutoyer. C’est que j’enseigne moi aussi. C’est que je suis maman d’un enfant différent intégré dans une classe régulière. Un joyau. Un trésor. Un spécimen rare. Qui, avec une mémoire fulurante, un vocabulaire étoffé, une soif de lecture, n’arrive pas à écrire, à se repérer dans l’espace et dans la vie… Ne reconnaît pas le sens d’une page, est le premier à être éliminé dans tous les sports, le dernier à être choisi lors des travaux d’équipe. Mon fils est dyspraxique. Avant d’être sa maman, d’Avoir un diagnostic, je ne connaissais même pas ce mot… ni en tant que maman, ni en tant qu’enseignante, ni en tant qu’être humain. Aujourd’hui, je revois dans mon sillage de prof toutes ces petites frimousses merveilleuses qui ne savaient pas non plus lacer leurs chaussures ou faire du vélo en même temps que tout le monde. Toutes ces frimousses qu’avec mon expérience de maman, je sais maintenant aider et détecter…. mais vous-ai-je dit que, malgré toute mon expérience et mon bagage, je suis totalement démunie en classe, mais aussi quand mon fils, épuisé, ouvre son sac d’école le soir et que je n’arrive pas à le lire ? Merci de ce si beau, puissant et authentique partage. Ça fait du bien de lire. Je pense à tous mes cocos qui m’effleurent le coeur chaque année et y laissent leur empreinte indélibile. Je pense aussi à mon impuissance que la passion ne peut pas toujours dépasser. Merci,
Christine
Sandra dit
Et moi qui avait une certaine culpabilité de vouloir que ma cocotte sois en classe adaptée! Et bien de te lire ce soir me fais du bien 🙂 Elle y est pour une première année et je crois que c’est pour le mieux.
Merci 😀
Stéphanie dit
Tout d’abord merci pour d’avoir écrit ce texte avec délicatesse et affection. Il a une grande raisonance en moi à plusieurs niveaux. Je suis une professionnelle non enseignante dans les écoles publiques et depuis toujours cette clientèle a une place privilégiée dans mon coeur. Depuis une dizaine d’année, je suis aussi la maman de 2 garçons extra-ordinaires. Extra-ordinaires dans le sens qu’ils me comblent et m’inspirent tellement. Mais aussi dans le sens que leur rapport au monde, et donc leurs besoins, se distinguent de la norme. La niveau de vison de mon aîné est minime, tandis que mon benjamin a reçu une diagnostique TED.
Très tôt nous avons investis toute notre énergie et l’argent nécessaire au privé car nous croyons à l’intervention précosse et à la prévention. Notre soucis premier est de prévenir la baisse d’estime personnel, ce qui a des effets tellement catastrophiques a plusieurs niveaux. Ils sont devenu des enfants équilibrés, sains, agréables parce que leurs besoins étaient comblés et qu’on leur permettait d’avoir accès à leur plein potentiel. Cela n’efface pas leur différence, mais qui n’est pas différent? N’est-ce pas la norme d’être différent? J’ai croisé des enfants bien plus « handicapés » que les miens et dont les besoins ne portent pas d’étiquette. J’ai donc vu mes enfants faire des pas tout au long de la petite enfance, parfois en géant, parfois en souris, parfois en avant après avoir fait 3 pas en arrière. Arrivée à l’entrée à la maternelle nous pensions avoir accompli notre devoir de parents car nos enfants avaient suffissamment de support pour intégrer la classe régulière. Nous pensions que les moyens que nous avions établis pendant la petite enfance seraient une base sur laquelle nous pourrions nous appuyer pour leur scolarité. Malheureusement, ce ne fût pas le cas.
L’intervention précosse a permis de diminuer les manifestations les plus dérangeante de leur différence. On se retrouve alors dans la zone grise où les besoins ne semblent pas urgents (dans un contexte budgétaire limité, on comprend les besoins non prioritaires dont on ne s’occupera pas car il y a des enfant en plus grande souffrance). L’école conclu donc qu’il n’est pas nécessaire de leur offrir un support puisqu’il ss’en sortent plutôt bien. Difficile de faire passer le message qu’ils sont à ce niveau PARCE qu’ils ont eu le support dont ils ont besoin, et non l’inverse. Mes enfants se débrouillent et ne sont pas en échec. Depuis je comprend le slogan « La réussite pour tous » bien différemment. C’est le niveau de réussite qui détermine la priorité des ressources. Tant que je compense pour répondre le mieux possible aux besoins de mon enfant pour lui permettre d’être heureux et fier de lui à l’école, je camoufle l’ampleur de ses besoins et le support dont il aurait besoin pour compéter le nôtre. Si nous cessons d’y mettre autant d’énergie pour rendre visible les besoins à l’état brut, ils seront suffisamment visible pour justifier un budget pour l’accompagnement nécessaire. Mais nous qui avons tout misé sur la prévention précosse, sommes-nous prêt à laisser notre enfant en chute libre au niveau des notes, de l’estime personnelle, de la motivation scolaire pour prouver l’importance de ses besoins? Nous avons tellement travaillé pour leur épargner cela et la côte est si longue à remonter ensuite… La réponse est non… Je n’arrive pas à m’y résoudre… alors je suis une maman épuisée qui accompagne un petit qui est constamment en surcharge et qui ne comprend pas pourquoi il pleure le soir dans son lit. Un petit qui aime l’école même s’il fait deux fois plus long de devoirs que les autres pour y parvenir (aimera-t-il longtemps l’école?).
On est encore loin de pouvoir offrir aux enfants le soutien dont ils ont besoin pour pouvoir se réaliser pleinement. L’intégration, c’est un bel objectif mais il ne sera pas atteint sans y mettre la réflexion, l’expertise, le temps et le budget. Il faut arrêter de soigner le symptôme et traiter les besoins sous-jacents. Et oui, cela impliquera encore plus de travail et d’enfants à prendre en compte… mais c’est le seul travail valable et qui perdurera longtemps.
Je travaille dans les école et je sais comment les directions, les enseignants et les autres intervenants ont nos enfants à coeur. Nous avons d’ailleurs eu certains professeurs qui ont pris soins des besoins particulier de nos enfants… sans aucune ressource supplémentaire. J’aimerais que tous puissent en faire autant mais comment avoir d’aussi hautes attentes envers un prof qui a toute une classe à gérer avec tout ce que ça implique et qui ne peut pas s’appuyer sur les ressources nécessaire pour le faire? Je sais que lorsque je clâme haut et fort que les besoins de mes enfants ne sont pas comblés et qu’on me dit qu’il n’est pas possible pour l’école de s’y attarder parce qu’il y a des cas plus urgent, le mur auquel je me frappe n’est pas celui de la dureté du coeur. C’est le mur du budget qui oblige à prioriser les besoins selon l’impact sur les résultats et sur le climat de classe plutôt que selon l’impact sur son bien-être et son plein potentiel personnel.
Je suis heureuse que mes enfants évoluent en classe régulière, qui est proche du monde dans lequel ils devront vivre à la sortie de l’école. Je crois aussi que certains enfants ont de grands besoins qui sont beaucoup mieux répondu en classe adaptée. Pour les enfants dont les besoins sont plus petits et qui ont suffisamment d’aptitudes pour suivre en classe régulière en compensant certaines de leurs différences… parfait, à condition de ne pas nier ces besoins, de leur donner les moyens de compenser et de tenir compte de l’épuisement et du stress qu’implique cette compensation constante. Oui, certains peuvent faire ce saut vers la classe régulière, mais on ne pousse pas quelqu’un en bas sans fournir un harnais ou un parachute… Le professeur est un partenaire essentiel dans cette réussite… mais soyons conscient de ce qu’il porte déjà sur le dos car sinon c’est aussi lui qu’on pousse au grand saut sans parachute.
De plus en plus, nous sommes en éducation dans une phase de rédition de compte où tout doit être évaluée et chiffrable. Oui on peut mesurer la réussite des éleves, mais malheureusement on ne peut pas mesurer le bien-être ou la détresse des enfants engendré par ce niveau de réussite.
On ne va nul part sans volonté réelle de s’y rendre et sans sensibilité aux besoins des enfants. Cela ne s’impose pas dans une tâche. Je pressent que vous avez cette sensibilité et au nom des enfants qui sont dans votre classe merci. Malheureusement, la bonne volonté n’est pas tout lorsqu’on fait face aux contraintes de la réalité.
À quand le moment où volonté et réalité pourront s’appuyer l’un sur l’autre?
Julie dit
Merci, vous avez expliqué, probablement encore mieux que moi, cet écart volonté-réalité!
Chantal dit
Bonjour,
J’ai lu votre article rapidement et jeté un coup d’oeil ici et là sur les différents commentaires apportés par vos lecteurs et lectrices.
Je suis mère de trois enfants et j’ai eu la grande opportunité d’avoir dans une même famille des enfants qui me mettaient face à des dynamiques très différentes. Ainsi pour faire une présentation rapide et très superficielle de ceux-ci, l’un a eu des troubles de comportement, l’autre a toujours eu des moyennes fort enviables et s’est avéré une élève hors du commun, et pour finir un autre présente un trouble de langage écrit (ici, je désire mettre en lumière l’importante nuance entre trouble de langage écrit, trouble à l’oral ainsi que trouble de comportement, ce qui n’est pas du tout la même chose). Ainsi, est-ce que j’aurais eu un enfant normal pour deux anormaux?
Vous avez, Madame, une très belle plume et nul doute que votre texte laisse transparaître l’affection que vous avez pour les jeunes. Cependant, je me méfie des emballages beaucoup trop colorés et des flux de mots qui finissent par endormir le lecteur, j’aime particulièrement lorsque l’on en vient droit au but. Dans votre texte, je n’arrive pas à établir où vous tirez la ligne entre un enfant normal et ce que vous appelez un enfant que l’on voudrait normal. Je vous ferai donc part de mes pensées un peu comme une participante aveugle qui n’est pas certaine de l’objet du débat…
Tout d’abord, un fait m’interpelle beaucoup, celui de la discrétion et de la confidentialité. Je suis une personne très sensible quant au respect de ces points et si l’enseignante de mon enfant étalait ses particularités sur la place publique, même en changeant son nom, j’en serais dévastée… De fil en aiguille, je me questionne donc sur la fidélité de la transposition de votre quotidien sur papier… Est-ce romancé? Est-ce accentué? Est-ce la réalité? Bref, passons… Vous avez cependant toute mon admiration; trois enfants, un travail si éreintant et la capacité de tenir un blogue de si grande qualité? Je n’y arriverais pas…
Comme parent et jusqu’à un certain point, je suis d’avis que les classes dites spéciales pourraient être considérées (ne le sont-elles pas?). Si vous englobez cependant dans votre ligne de pensées tout ce qui touche aux troubles de langague (oral, écrit) et de comportement, à la lumière de notre réalité ne venons-nous pas retrancher une grande partie, voire la plus grande partie, de votre classe et par ricochet de votre travail?
Je crois tout à fait nécessaire que les ressources adéquates soient mises en place mais je ne crois pas que ma façon de voir les choses soit en lien avec vos aspirations. Face à la présente réalité et aux défits qu’elle apporte, je me questionne sur la pertinence qu’entrent en jeu des experts directement et en permanence dans les écoles, j’entends ici des orthophonistes, des orthopédagogues de formation. Cependant, ceci impliquerait une grande réduction de tâches pour les enseignants et les enseignants ressources. Ici, je ne remets nullement en question leurs compétences et leur dévouement (je leur lève mon chapeau d’ailleurs), mais la conjoncture actuelle que me laisse entrevoir l’actualité combinée aux discussions avec d’autres parents, m’amènent à penser que nous ne devons peut être plus parler d’enseignement de base (celui que nous connaissons actuellement). Bénéficiant de support privé en orthophonie (quatre ans) et également en orthopédagogie (deux ans), je peux voir le bénéfice de l’un comme de l’autre sur mon enfant. Je me questionne sur une refonte complète du système d’éducation afin de faire face aux défits d’aujourd’hui. Cependant, est-ce qu’une telle refonte mettrait en danger les postes actuels d’enseignants? Ceci demande réflexion, ne trouvez-vous pas?… Vous savez, les outils octroyés par notre orthophoniste sont appliqués à la maison et notre fils n’est pas le seul à en bénéficier, nous perfectionnons, tous dans la maison, la connaissance de notre langue comme nous ne l’avons jamais fait auparavant. N’est-ce pas inquiétant?
Si nous tenons compte du fait que la seule et banale dyslexie toucherait, selon la croyance populaire, environ 5 % de la population (diagnostiqué par un professionnel tel un orthophoniste (devrions-nous ajouter un autre 5 % non diagnostiqué?)) et si nous ajoutons à cela d’autres troubles de langagues banals et de comportement, votre classe serait pratiquement vide… Mais encore ici, je ne suis pas certaine de l’endroit où vous tracez la ligne….
Votre blogue ayant éveillé ma curiosité, j’ai procédé à une petite enquête auprès de ma fille qui a toujours été considérée comme un des meilleurs éléments de ses classes à savoir si le fait de partager son quotidien pédagogique avec des enfants faisant face à diverses difficultés (tous types confondus) l’avait ralenti dans son développement scolaire. Je cite: ¨ Pas du tout… au contraire, cela nous a permis à moi et aux autres qui avaient davantage de facilité, de faire du tutorat et lorsque l’enseignante devait passer plus de temps auprès des élèves en difficulté, nous avions des problèmes à résoudre plus élevés pour notre niveau. Nous ne nous rendions pas vraiment compte à l’époque que certains avaient des difficultés¨. Elle est donc convaincue que ce mélange fut une richesse pour son développement. Dois-je ajouter que le fait d’évoluer avec les forces et faiblesses de chacun lui a ouvert l’esprit et fait d’elle une jeune adulte très ouverte sur le monde en général? Ses échanges avec les autres, tous les autres, sont marqués par un profond respect de l’être humain. Nous pouvons vous et moi dire ce que nous voulons : qu’ils sont ralentis, qu’on nuit au développement de l’élite; il reste que les mieux placés pour le mentionner, c’est ceux qui composent cette élite. L’élite me dit qu’elle n’a nullement souffert, bien au contraire, elle en est sortie gagnante. Et pour ma part, nonobstant la fierté engendrée par ses résultats scolaires, je suis davantage fière d’elle pour le respect qu’elle démontre pour l’humain et ses différences… c’est précisément là que je vois ma réussite parentale, dans la façon dont elle traite les autres.
Si je fais un rapide parallèle avec un autre travail, c’est un peu comme si un employé demandait à son patron de travailler seulement sur les dossiers aisés qui permettront au final d’entrevoir son propre succès, est-ce pensable? Dans tout travail Madame, il y a des volets faciles, agréables, le fun et en contrepartie, il y a ces dossiers que nous aimerions relégués aux oubliettes, qu’inconsciemment nous remettons toujours sous la pile. Cependant, lorsque nous attaquons de front ces fameux dossiers et que nous parvenons à les faire avancer favorablement et parfois même à les régler, alors nous nous couchons le soir fatigués mais gonflés de fierté.
Je comprends globalement Madame votre quotidien mais pour une néophyte comme moi, l’objectif de votre blogue n’est pas très clair. Voulez-vous seulement l’élite? Vous savez avec la tendance actuelle, le nombre d’enfants arrivant avec un bagage qui ne plait pas nécessairement à l’enseignant sera toujours grandissant… Votre blogue apporte à mon avis des questionnements sous-jacents beaucoup plus fondamentaux : la carence du genre masculin dans les écoles primaires (enseignants); la tendance pour l’être humain de remettre en question l’environnement dans lequel il évolue et sa difficulté (incapacité?) à se remettre lui même en question face aux nouvelles réalités; est-ce que la formation actuelle des enseignants serait désuète et ne permettrait pas de faire face à notre réalité? Moins d’enseignants dans les écoles et d’avantages d’experts ciblés? Est-ce que l’enseignement doit être vu comme un travail ou comme une vocation?
En final, selon notre présente réalité et les moyens actuels mis à notre disposition, je crois que l’intégration doit être maintenue dans la mesure du possible et lorsque tous les intervenants se mobilisent, incluant les parents. Il est à mon avis du devoir du parent d’aller chercher certaines ressources privées afin de venir complémenter le travail de l’enseignant. Évidemment, ce dernier doit voir les actions parentales comme un complément à son travail et non comme une menace. Je crois qu’il est du devoir de la direction d’assurer la mise sur pied d’un plan d’intervention réaliste, viable et du devoir de l’enseignant d’en assurer scrupuleusement l’application sur le terrain. Pour leur part les parents se doivent d’assurer la continuité à la maison et d’apporter l’extraordinaire, le petit plus…
Votre témoignage m’a remplie d’une grande tristesse… est-ce une forme de rejet très habilement déguisée, enveloppée de coeurs et de fleurs?… une couleuvre enrobée de plasticine rose et verte pour mieux la faire passer? Si les enseignants adoptent cette façon de voir les différences, quand nous en sortirons-nous? Que devrais-je dire à mes enfants? Un tel peut pas être dans ta classe, y’é pas normal!
Vous semblez être une personne choyée, vous avez un travail parfois difficile, j’en conviens… L’horaire de ce travail vous permet cependant de souper avec vos enfants et votre conjoint probablement quotidiennement…, vous bordez les êtres que vous aimez chaque soir, ce qui n’est pas le cas du commun des mortels. Vous avez même la chance d’avoir le temps de pouvoir transposer vos griefs par écrit aux moments qui vous conviennent. Vous avez une confortable sécurité d’emploi, un salaire probablement décent, vous aurez une retraite enviable que vous prendrez environ 8 ans avant la moyenne des gens… Vous savez Madame, dans la vraie vie, nous ne pouvons demander le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière. Vous avez l’opportunité d’évoluer dans un monde merveilleux et si vous en avez la volonté, vous ferez la différence pour un enfant ou plus (et croyez moi ce ne sera pas un représentant de l’élite, loin de là). Lorsqu’arrivera cet enfant dans votre parcours professionnel, vous saurez alors que les efforts que vous avez faits pendant toutes ces années, n’auront jamais été vains… Vous constaterez alors que des deux, c’est votre élève qui vous aura apporté le plus.
Julie dit
Bonjour Chantal.
Vous n’avez pas le temps d’écrire un blogue mais je suis convaincue que la rédaction de votre réponse vous a demandé plus de temps que l’écriture de mon article! Merci d’avoir pris le temps.
Ceci dit, je serais bien triste d’être la personne que vous décrivez, insatisfaite, égoïste et fermée. Je tiens à vous dire que ce n’est pas le cas. Il est très difficile, de l’extérieur, de bien comprendre la réalité scolaire actuelle. J’accueille (et je souhaite continuer d’accueillir) dans ma classe tous les élèves qui pourront en BÉNÉFICIER. Tous les élèves qui, chacun à leur manière, à leur rythme, indépendamment de qui et comment ils sont, tirent profit de faire partie du groupe. Par contre, ce que je dénonce, c’est lorsque je vois des enfants qui ne sont pas aptes (pour différentes raisons) à faire partie d’un grand groupe et pour qui cette expérience est une nuisance évidente. Plusieurs d’entre eux seraient en mesure de bien vivre une intégration À CONDITION d’avoir du soutien, soutien presque toujours inexistant ou insuffisant pour des raisons de budgets et de structures. Je peux, sans problème, enseigner à un élève même s’il me demande plus de temps, d’énergie ou d’idées géniales. Mais je ne veux pas regarder des enfants « s’auto-détruire » sur les bancs de ma classe quand leurs besoins sont tout autres.
Est-ce que cela est plus clair? J’espère que vous avez pu me comprendre mieux. Je vous encourage à visiter mon dernier articles « 10 choses que j’aime de mon métier » ainsi que les différents témoignages de parents en réponse à l’article.
Bonne journée à vous.
Chantal dit
Bonjour,
Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire et d’y apporter des précisions, me voici mieux située. J’espère que les choses qui vous tiennent à coeur pourront un jour aboutir au meilleur résultat possible et pour le mieux-être de tous. Votre blogue est intéressant et permet de voir votre passion, je viendrai y jeter un coup d’oeil de temps à autre.
Bonne journée!
Annie Bélanger dit
Votre texte est fort touchant pour la mère d’un enfant différent que je suis. J’ai toujours grandement admiré les professeurs en classe régulière de mon fils à essayer tant bien que mal d’adapter leur enseignement à tâton, à comprendre la façon de penser de mon fils, la façon dont pourrait comprendre son cerveau et dans la mesure du possible, déployer patience et tolérance à son égard. Les professeurs ne sont pas formés pour ces enfants là. Ici, nous sommes chanceux, il existe une classe spécialisée dans notre région où mon garçon est enfin accepté pleinement, aimé et accueilli chaque matin dans sa façon d’être né. Il évolue beaucoup plus rapidement à cet endroit, s’est enfin lié d’amitié avec ses camarades de classe et enfin, il lui arrive parfois d’être le meilleur de sa classe !!! Son estime personnel se bâtir en ce sens. Mais effectivement… il y a encore beaucoup de chemin à faire. Pas assez de classes spécialisées sont disponible et une fois qu’ils les fréquentent, encore faut-il s’assurer que l’enseignement reçu est adéquat, qu’il pousse notre enfant à se dépasser et repousser ses limites. Car malheureusement, il arrive que ces classes soient davantage un endroit où l’on retire nos enfants qui dérangent les classes régulières, d’un semblant de garderie qu’une école… C’est aux parents à rester vigilant et à voir quels sont les objectifs que se fixe le professeur envers notre enfant pour l’étape en cours. Non, il ne faut pas s’obstiner à garder les enfants avec des problèmes d’apprentissage en classe régulière, mais il faut aussi des endroits où ils puissent vraiment apprendre et constamment évoluer.
Élisabeth dit
Je trouve très intéressant de lire les différents points de vue, que ce soit ceux des enseignants, techniciens, professionnels, étudiants-stagiaires ou parents. Le ressenti des uns rejoint presqu’unanimement la réalité des autres. La majorité s’entend pour dire que la priorité réside dans les besoins spécifiques de chaque enfant, dans la »normalité » ou la »différence », dans leur unicité ainsi que dans le respect de leurs faiblesses et de leurs forces.
Là où le bât blesse, c’est souvent dans les solutions prônées par chaque commission scolaire, dont un des mandats administratifs est de gérer les fonds alloués par le gouvernement, en attribuant les ressources humaines et matérielles visant à répondre adéquatement aux besoins de sa clientèle.
Est-il possible de faire autrement ? Dans un monde idéal, on souhaite du »cas par cas », offrir à chaque enfant le support d’un technicien à temps plein, alléger le nombre d’enfants dans les classes régulières où sont inclus ou intégrés des enfants différents, créer plus de classes spécialisées regroupant des enfants vivant des problématiques similaires, et je pourrais continuer la liste…
Dans la vraie vie, dans la réalité quotidienne du monde scolaire tel qu’il est aujourd’hui, les contraintes financières, matérielles et humaines nous forcent à nous interroger sur ce que nous pouvons faire maintenant pour améliorer et optimiser nos approches pédagogiques et modes de fonctionnement. La différenciation pédagogique à partir des divers styles d’apprentissage et des intelligences multiples, la flexibilité, le bulletin adapté ne sont que quelques-uns des moyens à s’approprier et à appliquer en classe.
Je me questionne sur le nivellement par le bas. Ne devrait-on pas plutôt cibler les forces de chacun et tout mettre en œuvre pour les valoriser et les pousser vers le haut ? Bien sûr qu’on n’ignore pas les faiblesses, mais en misant sur les forces ne développe-t-on pas la confiance, la fierté, l’estime de soi, la reconnaissance par les pairs ?
J’aurais tant à écrire, j’y reviendrai plus tard pour expliciter davantage.
Abygael Williams dit
Je suis maman de 4 enfants, 6.5, 4.5, 2.5 et 9 mois. Mes 2 plus vieux sont a l’ecole et c’est tres difficile.
Ma fille (6.5ans) qui est Asperger avec un TDA est dans une classe reguliere, ils me disent qu’elle va tres bien en classe, maislors du reotur a la maison c’est l’horreur totale 🙁
Mon fils (4.5 ans) qui est autiste modere avec un retard global de developpement de 2 ans (il n’est pas encore propre et est presque non verbal, mais il parle un peu en anglais), est dans une ecole specialisee. Bien que je vois qu’il est heureux la bas, je les trouve tres brusques dans leurs demarches. Il a debuter l’ecole mi septembre, et ils viennent de « m’ordonner » de lui acheter des culottes par ce qu’ils veulent qu’il soit propre le plus vite possible pour l’envoyer dans une ecole reguliere avec soutien l’an prochain! Je trouve ca brusque, et quelque peu mechant envers nous, les parents. Comme si on nous disait qu’on faisait pas notre job vu qu’il n’est pas encore propre!
Mon fils de 2.5 ans est egalement autiste, son evaluation finale est fin octobre, et nous allons savoir (finalement) ce qui se passe avec lui.
J’en suis rendue a me demander si l’ecole a la maison ne serait pas preferable, meme si je sais que ma plus vieille a besoin de beaucoup de socialisation, je me pose beaucoup de questions. Il y a un manque d’appui de la part des ecoles, de la commission scolaire et encore plus au niveau du gouvernement!
C’est bien beau vouloir integrer les enfants le plus vite possible dans la societe « normale » pour ne pas qu’ils se sentent marginaliser, mais etant moi meme Asperger avec un TDAH, et n’ayant eu ZERO support au court de mon enfance/adolescence, je peux vous garantir que parfois, la meilleure methode est la plus simple, d’y aller par ce qu’ils aiment, pour vraiment les preparer au monde futur. Les math, le francais et tout, c’est bien beau, mais le reste est important, sinon plus important lorsqu’on parle d’un enfant special.
Une maman de 4 amours, qui souhaiterait grandement trouver une solution miracle.
Mélissa dit
Je travaille dans une école spécialisée et oui nous prônons l’apprentissage à la propreté … Si l’enfant et sa famille sont prêts ! Je comprends qu’avec le contexte dans lequel tu vis ça peut être difficile … Habituellement nous commençons par le faire a l’école … Seulement à l’école .. Et quand c’est acquis, les parents peuvent s’y mettre .. Ça enlève beaucoup de pression aux parents de cette façon
Amélie dit
Merci! Je suis mère d’une maintenant grande fille de 16 ans atteinte de déficience intellectuelle et quand elle est entrée à l’école j’ai énormément culpabilisé car je ne souhaitait pas qu’elle soit intégré au régulier. Je voulais qu’elle connaisse d’autres enfants comme elle, qu’elle puisse apprendre à son rythme qui est lent, mais présent. Et surtout je ne voulais pas m’inquiéter de me faire téléphoner par l’école pour que j’aille la chercher car elle dérange les copains de son groupe qui font un examen. Je voulais que son enseignante puisse avoir l’aide nécessaire (même si parfois il n’est pas suffisent) pour qu’elle ait le temps de découvrir ses forces et qu’on puisse en équipe travailler à les développer. Bref je ne voulais pas d’intégration en classe régulière. Nous avons eu le meilleur des 2 mondes car elle était dans un secteur adapté dans une école régulière et ils faisaient beaucoup d’activités avec les autres élèves. Notre cocotte a bien grandit et en bonus nous avons pu rencontrer d’autres parents qui vivaient la même réalité que nous. Car dans une classe régulière, les parents des enfants intégrés sont eux aussi intégré aux parents d’enfants dit normaux et doivent encore une fois faire le constat que leur enfant ne sera jamais comme ses copains de classe.
En guise de conclusion je crois que je dois l’admettre que moi aussi j’avais besoin d’être intégré dans une groupe de parents comme moi avec des enfants qui ont chacun leur couleur et leurs particularités.
Natacha dit
Meme avec un cote souvent l’enfant n’a pas le soutien adéquat, ce qui a été le cas avec mon fils, tant de bataille pour récolter si peu, je souhaite depuis tres longtemps une enquete sur l’argent de la cote d’un jeune en besoin…
Mia M dit
Bien mince alors, moi qui croyais que de l’autre côté de l’Atlantique, c’était mieux pour l’intégration de ces enfants colorés.
Super article qui rejoint un peu le mien.
http://empreintedemesmots.wordpress.com/2013/10/03/une-classe-coloree/
On vient de me faire découvrir votre blog que je vais suivre désormais.
Bonne continuation.
Claude dit
Pas facile d’enseigner à ces enfants « éparpillés » … mais est-ce que c’est le plus important … les suivre dans leur cheminement individuel et les aimer … il y a des moments difficiles, mais les récompenses sont nombreuses … le grand sourire de Philippe qui vient de nous apercevoir, Pierre qui vient me donner la main et qui ne la laisse plus … Quelques années passées à Champagnat … les plus belles de ma carrière …
Nathalie dit
Je viens de lire ce que vous avez écris et je suis très touchée de voir ce que vous ressentez par rapport à la situation. Malheureusement, pour travailler en adaptation scolaire en me promenant d’une école à l’autre, je peux vous dire que les élèves n’y sont pas nécessairement bien! Cela dépend beaucoup du bon vouloir de l’enseignante et de la TES! Mais aussi de savoir si l’élève de retrouve bien dans la classe qu’il doit être ce qui n’est pas toujours le cas. Parfois les enseignantes se retrouvent dans des classes qu’ils ne veulent pas être…. C’est juste triste 🙁
Adèle dit
Ton texte m’a beaucoup touché.
Je ne suis ni parent, ni enseignante. Je suis une étudiante qui a travaillé huit ans dans les camps de jour et qui est la sœur d’une petite fille, plus si petite que ça, très spéciale.
Ma sœur est née avec une quantité impressionnante de défauts de fabrication. Elle a fait sa maternelle à six ans en raison de ses problèmes de santé. Elle était alors incapable de s’alimenter par elle-même et avait une gastrostomie, mais mis à part ça, elle avait l’air d’une petite fille tout à fait comme les autres, plus des cicatrices, mais plus elle avançait dans son parcours scolaire, plus on voyait poindre des difficultés.
Outre les difficiles rapports avec les autres, en raison notamment de sa petite taille et de sa voix faible dut à des problèmes à la gorge et aux poumons, il a été « déterminé » qu’elle avait un problème de la mémoire à court terme, une difficulté d’apprentissage et un déficit d’attention. L’aide qui lui a été proposé à l’école primaire? Une orthopédagogue.
Pendant ce temps, mes parents ont commencés à dépenser des centaines de dollars par année pour payer une aide au devoir qui l’aidait tout juste à réussir. En raison de sa bête noire, les mathématiques, elle aurait dut redoubler sa cinquième année, mais l’école ont décidé de la faire tout de même passer en sixième.
Et puis est arrivé le secondaire. Elle a eut de la chance. Elle a put faire son secondaire un dans une « classe ressource ». Même professeur pour les matières principales et nombre d’élèves réduits. Elle continuait naturellement à voir son aide au devoirs et travaillait très dur pour garder la tête hors de l’eau. Durant ce temps, on se moquait d’elle et on la harcelait en raison de ses différences. Mes parents se sont battus pour réussir à ce qu’elle soit changée d’école. Elle a donc fait son secondaire deux, toujours en classe ressource, mais dans une autre école. Elle se faisait encore un peu intimider, il a toujours été difficile pour elle de se faire des amis la traitant comme une égale, mais ça allait plutôt bien en classe. Elle échoue ses maths de secondaire deux, ce n’est pas grave, elle chevauchera et les refera l’an prochain. Bref, ainsi se termine le secondaire deux… et la classe ressource!
Il n’y a pas de classe ressource en secondaire trois. On vous tape sur l’épaule et on vous lâche dans le « monde normal ». Les professeurs ne sont pas mis au courant des difficulté de ma sœur et l’école ne lui offre pas les services d’une orthopédagogue. Elle est laissé comme ça, à elle-même. Avec toutes ses difficultés, vous, vous douterez qu’elle n’a pas une confiance en elle à toute épreuve. Elle sait qu’elle a de la difficulté à l’école et elle travaille très fort pour réussir. Elle veut réussir. Mais lorsqu’on l’a laissé à elle même, sa volonté et l’aide au devoir (qui avait changé entre temps, l’autre étant professeur au primaire) n’ont pas suffit. Le premier bulletin? Des 30%, des 45%… et ma petite sœur en larmes, affirmant qu’elle n’est pas du tout intelligente. Mes parents fâchés qui appellent l’école. Les professeurs sont informés et elle voit une orthopédagogue. L’aide au devoirs intervient également. Elle est enseignante au pré-dep et elle voit ma sœur dans ce programme. Bien sur, il faudra faire une croix sur le diplôme de secondaire 5, le cégep et l’université, mais ce deuil est fait depuis longtemps.
Alors voilà ma sœur qui refait son secondaire trois dans le pré-dep. Ouf! Ça va mieux. Elle a faillit ne pas être acceptée, car elle avait de nouveau échoué ses mathématiques de secondaire deux et on ne peut pas chevaucher au pré-dep. L’école veut qu’elle prenne des cours d’été. Mes parents conscient qu’il y a des chances qu’elle ne réussisse jamais ses mathématiques de secondaire deux, peu importe le nombre de fois qu’on les lui fera reprendre, l’inscrivent tout de même au cours d’été, sous la recommandation de l’école. Elle échoue. Heureusement, après des négociations avec l’école, mes parents obtiennent qu’on lui fasse passer virtuellement ses mathématiques afin qu’elle puisse intégrer la classe. Tout ceci à condition qu’elle n’échoue pas ses maths de trois…
Le pré-dep est bien pour ma sœur. Bien-sûr, elle ne « fit » pas tout à fait dans la classe. Beaucoup de ceux qui sont là le sont plus pour des problèmes de comportement que d’apprentissage, elle détonne dans cet environnement où elle est l’une des seule à avoir eut des parents pour la supporter, certains jeunes dans sa classe viennent de centres jeunesse et ont vécu des choses difficiles. Elle souffre encore d’intimidation et encore plus dans cette classe qui, bien que plus petite et favorable à l’enseignement aux élèves en difficulté, accueille des petits « toughts ».
Le secondaire trois se termine, et on s’attend à ce qu’elle intègre la classe de pré-dep quatre. Elle a encore coulé ses maths et l’école veut encore l’inscrire à des cours d’été. Cette fois mes parents refusent. Elle a droit à un « break » la pauvre enfant. Et puis durant l’été, je réponds au téléphone. C’est pour ma mère, au sujet de ma sœur. Je lui passe le téléphone, elle écoute et se met à pleurer. Il n’y aura pas de classe de pré-dep quatre à l’école de ma sœur. On a redirigé tous les pré-dep vers un autre établissement. Cet établissement est une ancienne école primaire reconvertie en école secondaire où aboutissent tous ceux qui ont été éjecté du système « normal ». Les décrocheurs, les problèmes de comportement, etc. Lorsqu’un élève est renvoyé de l’école « normal », on le met à cette école-ci. Quand on passe devant, on peut voir que les jeunes qui s’y retrouvent ne l’ont pas eut facile. Ils fument, ils ont de l’attitude, ils se bagarrent et ils ont l’air vieux. Ma petite sœur a maintenant 17 ans mais à l’air d’en avoir 13… Nous sommes terrifiés, il est hors de question qu’elle aille à cet endroit, ils vont la détruire… Alors mes parents entreprennent des démarches et partent à la recherche des programmes de pré-dep.
L’aide aux devoirs de ma sœur enseigne dans une école où il y a un tel programme. Génial, mes parents se battent et obtiennent qu’elle intègre cette école. Elle est à trente minutes de chez-nous et ce sont mes parents qui devront assumer le transport, mais au moins elle sera dans un environnement sécuritaire. Mes parents réussissent tout de même après un mois où deux à lui faire prendre le transport scolaire, ayant découvert qu’un autobus se rendant à cette école passe juste à côté de chez nous!
Cette année ara été, je crois, la plus belle qu’elle ait eut depuis qu’elle a intégré l’école. Elle a eut un professeur compréhensif, elle s’est fait un copain et des amis, pour la première fois depuis longtemps, nous avons vu un véritable sourire illuminer son visage, elle qui est passé au travers de tant d’épreuves et qui fait preuve de beaucoup de détermination et de résilience.
Aujourd’hui elle a 18 ans, elle essaie présentement de terminer son secondaire quatre aux adultes et a l’ambition d’ensuite faire son cinq. Mes parents vont ensuite la supporter et l’aider à choisir et réussir un D.E.P.
La morale de cette histoire? J’ai des parents merveilleux qui ont tout fait et font encore tout pour que ma sœur différente trouve sa place et soit heureuse. Si elle n’avait pas eut de tels parents, je ne sais pas où elle serait aujourd’hui, elle aurait probablement décroché.
Comme rien n’est fait pour ces enfants aux besoins particuliers, c’est aux parents à se battre pour obtenir ce qui est bien pour leur enfant. L’intégration à tout prix? Ça ne fonctionne pas, lorsque ma sœur a été replacée dans une classe « normale », elle n’avait pas les outils pour réussir et ça l’a démolie. La vrai intégration, la vrai égalité passe par l’acceptation de la différence. Chaque enfant a des besoins particuliers et il est essentiel de répondre à ces besoins. Ce n’est pas en plaçant un enfant handicapé dans une classe ordinaire qu’il deviendra comme les autres. Au contraire, on risque d’augmenter l’écart en ne fournissant pas à cet enfant l’aide approprié. Ma sœur n’était pas si Handicapée que ça et les choses ont commencées à bien aller pour elle quand ont l’a traité différemment.
Et n’oublions pas les enfants « normaux ». J’étais personnellement assez douée à l’école et mon frère et ma sœur ont tous deux des difficultés d’apprentissage. Je me revois en première année, assise à la table de la salle à manger entrain de faire mes devoirs seule alors que ma mère aide mon grand frère de quatrième année à faire les siens, ma petite sœur connectée à sa bombonne d’oxygène sur les genoux. Je n’ai pas manqué d’affection ou d’attention, mais j’étais bien placé pour voir à quel point un enfant au besoins particuliers demande de l’attention et de l’énergie. Mes parents n’avaient pas l’énergie de me pousser à me dépasser, tant ils devaient concentrer leurs efforts sur mon frère et ma sœur. C’était la même chose en classe. Combien de fois mon professeur a feint de ne pas voir que je ne l’écoutais pas, mais que je lisais le livre que j’avais posé sur mes genoux alors qu’il était occupé à réexpliquer un principe que j’avais déjà compris ou à ramener à l’ordre un autre enfant particulièrement .
Alors qu’on essaie d’intégrer les enfants aux besoins particuliers en classe régulière, on monopolise l’attention des professeurs qui ne peuvent donner aux enfants « normaux » l’attention requise. C’est ne rendre service à personne que d’agir ainsi. Tous sont perdant.
Je ne sais pas qu’elle est la solution, mais je souhaite à tous les enfants différents d’avoir des parents aussi dévoués que les miens. Grâce à leurs efforts et leurs encouragement, mon frère après avoir terminé son secondaire aux adultes a passé son D.E.P. en plomberie, je suis étudiante en droit et je suis persuadé que ma sœur réussira à passer un D.E.P. dans un domaine qui lui plaît, peu importe le temps que ça prendra.
Alors en attendant, merci à tous les enseignants qui font de leur mieux et aux parents qui se dévouent pour leur enfant.
Isabelle dit
Bonjour,
Premièrement, je voudrais vous féliciter pour votre bel article. Je suis ravie que votre texte ait pu susciter des discussions. En tant que professionnelle, on me demande très souvent d’évaluer des enfants pour «déterminer quel type de classe serait le mieux pour eux». Il n’y a pas de règle absolue; tout dépend de chaque enfant et de chaque situation. Je crois que cela dépend aussi d’où habite l’enfant. Je crois effectivement qu’il est préférable pour certains enfants d’être intégrés à des classes spécialisées car je pense que cela leur permet de mieux progresser à leur rythme, de se sentir compétent et d’avoir une meilleure estime de soi. Cependant, dans certaines écoles ou régions, c’est encore plus compliqué car il y a souvent peu de classes dites «adaptées». Par exemple, il peut y avoir une seule classe adaptée pour accueillir tous les enfants présentant des difficultés particulières. Est-ce nécessairement dans le meilleur intérêt des enfants dysphasiques, troubles d’attachement, dyspraxiques, etc. d’être intégrés dans une classe avec des enfants présentant des troubles graves de comportement? Le contraire est vrai aussi… Est-ce dans le meilleur intérêt des enfants présentant des troubles graves de comportement d’être mélangés à d’autres types de problématiques? Personnellement, je n’en suis pas convaincue…
Tout ce que je sais, c’est que les institutions, gouvernements et société devront se pencher sur les manières d’offrir les meilleurs services à ces enfants et familles dans un contexte où on n’a pas nécessairement les moyens comme société d’offrir un accompagnement individualisé à temps plein à chaque enfant dans le besoin….
Marie-Claude dit
J’ai lu votre page avec un grand intérêt et je vous trouve honnête dans vos propos. Je suis maman d’un enfant « à syndrome » qui, j’ose le dire, a la chance d’être assez « handicapé » pour avoir été directement dirigé vers une école spécialisée. Je suis grandement soulagée de voir que mon fils ne s’est justement pas perdu dans les maillons bureaucratiques et ministériels du système d’éducation actuel. Je suis une maman très dévouée et je m’implique au niveau du conseil exécutif de l’école et j’agis en tant que représentante au comité de parents de la commission scolaire pour « notre » école. Je suis fière que mon fils fréquente une école où il peut dormir quand il ne peut plus rester éveillé, où il peut prendre le temps d’apprendre à manger avec ses mains avec une préposée ou son professeur, où il peut jouer avec la même auto pendant une vingtaine de minutes parce que pour lui, cette auto, eh bien, elle représente un monde de possibilités. Je suis fière de voir mon fils pris en charge par les physio-ergo-ortho qui travaillent sur place. Je suis fière de lire dans son agenda, chaque jour, les petits progrès qu’il fait, les émotions qu’il partage avec son « langage-à-lui ». Je suis fière de rencontrer ses « amis » de classe qui sont bien installés dans leur fauteuil roulant et qui trouvent, justement, que mon fils, est vachement marrant à se promener à quatre pattes et à chatouiller les pieds de ses amis immobiles. Je suis fière d’avoir pu connaître ce monde des « invisibles », d’avoir accès à une micro-société que l’on cherche à éviter, voire à cacher. Je n’ai aucunement honte de dire que mon fils fréquente une telle école et je ne souhaite pas que mon fils soit « intégré à tout prix ». Je ne nivelle justement pas par le haut. Mon fils a des besoins si particuliers que sa présence dans une classe régulière demanderait trop d’attention et bien que sa personnalité ajouterait du soleil dans le cœur de sa classe, les nuages prendraient trop de place et feraient de l’ombre sur l’apprentissage académique des autres élèves. Je crois que les professeurs au régulier ont une tâche déjà assez complexe et je souhaite que justement, les ministères-commissaires-têtes-haut-placées trouvent enfin les ressources nécessaires pour ouvrir des classes spéciales, pour ouvrir des « périodes d’ouverture sur la différence » au lieu de « caser » les inclassables et de les laisser choir dans un marasme inqualifiable.
Avoir un enfant « différent-handicapé-appelez-ça-comme-vous-voulez » demande une adaptation constante de la part du parent. On parle d’adaptation pour l’enfant, mais c’est au parent qu’il faut s’adresser. Faire son deuil d’un enfant qui va « être comme les autres », c’est un loooong processus. Malheureusement, certains parents préfèrent garder leur visière et nivellent par le haut en espérant qu’au fil des ans passés dans une école régulière, leur enfant « sera normal ». Il y a des réalités très difficiles à accepter. Je ne me qualifierais pas de pro-du-deuil (j’en aurai à affronter toute ma vie), mais je crois que lorsque la fierté de voir notre enfant heureux dans un monde « à part », lorsque la fierté de voir ce que notre enfant accomplit, même si sa réussite ne se chiffre pas, prime sur la volonté de le normaliser, le bonheur trouve sa place dans le cœur de l’enfant et du parent…
Sandrine dit
Bonjour,
À la lecture de votre article et à la lecture des nombreux commentaires, il n’est pas évident, pour une « simple mère » comme moi ,de se faire une opinion. Mon petit garçon débutera prochainement l’école. Il est dysphasique, plus particulièrement, il souffre de dyspraxie sévère. J’espère de tout coeur qu’il réussira à intégrer une classe régulière, car autour de moi, c’est ce qu’on me suggère. Mais honnêtement, je n’arrive pas à avoir la certitude de ce qui est le mieux pour lui. On se fie à ce que les autres racontent, mais au fond, on ne sait pas. Donc, dans mon ignorance, je me croise les doigts pour qu’il puisse s’intégrer à un groupe régulier, car j’ai la vague impression que c’est ce qui est le mieux pour lui. Mais je n’en ai aucunement la conviction, encore moins aujourd’hui… J’aimerais avoir la certitude de faire le bon choix, mais je crois que les parents font simplement ce qu’ils croient être le mieux pour leur enfant.
Julie dit
J’espère que tout se passera bien pour vous. Essayer de faire en sorte qu’on lui offre des services et du soutien, c’est le secret de la réussite! Bonne chance.
Philippe garneau prof adapt dit
Ca fait longtemps que j,aurais aime ecrire exactement comme tu l,as fait… Je suis prof d,adapt depuis 17ans 10 en tc primaire et 7 au secondaire avec des classes de cheminement. Jai toujours ete contre l,integration a tout prix. Jai tellement vu de jeunes souffrir de ces integrations mal orchestres.
La plupart de ces enfants acceptent bien leurs difficultes et preferent etre dans une classe speciales… Mais les parents ne l,acceptent pas et ils font pression sur les commissions scolaires… De plus, pour justifier leurs salaires plusieurs conseilles pedagogique inventent de nouvelles raisons et vont meme chercher des etudes dans d,autres pays pour justifier leurs idees d,integrer dans les classes normales. Si seulement qqun de haut place pouvait redescendre sur le plancher pour venir demander notre avis, nos suggestions… Mais non cest toujours une question d,$$$$$$.
Maya Goodrich dit
Est-ce que j’aurai ta permission pour afficher ta lettre sur notre page Facebook (nous sommes un organisme en alphabétisation et nous recevons tous les adultes qui sont tombés entre les mailles du système à l’enfance. Et dans la page Facebook de l’école Primaire de mon fils? Merci pour ton courage, Je voudrais aussi l’envoyer directement au ministère, et à notre députée fédérale, qui en serait très favorable, elle a été elle-même prof, il y longtemps! le tout avec ta permission!
Julie dit
Bien sûr, tout ce qui peut faire avancer les choses! Peux-tu me donner le nom de ces pages facebook? Merci.
Mélissa dit
Je suis éducatrice spécialisée dans une école spécialisée en autisme et d.i profonde … Je suis heureuse que ces services sont offerts a ces enfants car des besoins ils en ont ! Oui a l’adaptation a ceux qui en sont capables mais arrêtons de forcer a tout prix… Même dans une classe spéciale dans une école régulière, avec une prof en adaptation et une t.e.s on a de la broue dans le toupet dans compte qu’ils ont peu de services ! Dans mon école, nous sommes deux t.e.s pour 7 ave la prof et nous n’arrivons pas a tout faire ce que l’on voudrait ! Sans compter notre psy, notre orthophoniste, notre technicienne en langage et notre ergo … Nous avons des salles de psychomotricité, salle snoezelen, salle d’intégration sensorielle et salle noire… Malgré tous les bienfaits, des parents sont craintifs face à notre école … Ils ont peur de la différence de leur enfants … Non a l’integration sauvage !
Marie-Claude B. dit
Bonjour Julie, je viens de terminer de lire votre billet sur ces enfants que l’on voudrait normaux. J’ai moi-même un petit garçon « spécial »…Vous avez pris votre courage à 2 mains pour écrire votre article, et bien moi je prend le mien présentement pour « affirmer publiquement » que j’ai un enfant « spécial ». Nous sommes en pleine démarche pour notre 2ième garçon et ce n’est pas facile. Après une première évaluation avec une psychologue, on nous a dit que notre fils avait une intelligence limite. Ouf! le choc! -« Mais non, ne vous inquiétez pas il ne présente pas de déficience intellectuelle! » … Je ne savais pas si je devais être soulagée: mon fils atteindra un plateau intellectuel éventuellement. Il n’a pas de déficience intellectuelle mais n’est pas très loin de cette fameuse limite. Nous allons devoir envisager « un moment donné » de le retirer des classes pour enfants dits normaux, pour l’envoyer dans une classe spécialisée. Depuis le mois d’avril je porte un poids sur mes épaules. J’ai beau me dire que toute cette situation n’est pas de ma faute ni de celle de mon conjoint, je ne peux m’en empêcher. Mon fils, mon minou, la chair de ma chair, le fruit de notre amour n’est pas comme les autres, ni comme ses propres frères. Tout plein de questions se bousculent dans ma tête et j’en suis étourdie. Mais aujourd’hui vous avez su apaiser certaines de mes appréhensions, vous m’avez fait réaliser (et pourtant je savais!) que d’enseigner avec ces petits êtres spéciaux ne doit pas être très facile, mais surtout vous m’avez donné le sentiment que lorsque mon fils sera retiré de l’école normale, je serai rassurée de lui permettre de poursuivre son cheminement à SON rythme. Merci d’être auprès de ces petits cocos et de leur transmettre votre passion, mais surtout aujourd’hui je vous remercie pour votre billet qui était comme un léger baume sur mon coeur de maman.
Marie-Claude B. maman de Nathan 8 1/2ans.
Mélanie F. dit
Bonjour Julie,
je viens de découvrir votre blog par l’heureux partage d’une amie et votre texte m’a profondément touché. Je tenais à vous dire après avoir été interpellé par tout le débat plus qu’essentiel qu’il a engendré, que j’admire votre courage face à vos convictions. Car ces dernières reposent de toute évidence sur l’Amour avec un grand A face aux besoins de chacun. Même vos réponses à ceux qui ne le comprennent pas sont imprégnées de cette acceptation de la différence, de respect et de votre désir d’améliorer les choses, simplement. Très inspirant.
J’anime des ateliers dans les écoles primaires et secondaires et ce dans différents « types » de classe.
J’ai aussi une enfant de 9 ans qui présente des troubles d’anxiété depuis la garderie. Elle a une intelligence supérieure à la moyenne et s’ennuyait beaucoup dans le système traditionnel qui n’arrivait pas à stimuler tout son potentiel, ayant justement à répondre à trop de besoins diversifiés pour les ressources disponibles. J’ai enfin réussi cette année à lui trouver une place dans une école alternative. Elle y baigne comme un poisson dans l’eau. Pourquoi? Entre autre parce qu’il y est possible de respecter SON rythme. Quel qu’il soit, dans ses difficultés comme dans ses forces. Il y a aussi dans ses classes des enfants avec différents besoins qui y sont intégrés. Et je crois que la principale sinon unique question à se poser demeure: est-ce que le milieu dans lequel évolue mon enfant lui permet vraiment d’évoluer à SON rythme et ainsi de vivre des réussites et des dépassements en fonction de ses capacités uniques? Ensuite c’est une question de ressources et de cas par cas. Et de mobilisation pour que les choses changent, car ce que vous vivez et voyez doit être très frustrant. Merci de faire votre part de par ce blog, votre vocation et votre belle âme! Bonne poursuite!
Julie dit
Merci beaucoup Mélanie! J’espère tout le temps que l’amour que j’ai pour les enfants transparaisse dans mes textes, j’aime savoir que vous l’avez senti!
Katy dit
Bonjour, je trouve votre texte très intéressant et oui il serait préférable que les enfants avec des besoins particuliers soient bien encadrés dans des classes adaptées à leurs besoins, mais avant tout il faudra changer la mentalité des parents qui croient que leurs enfants bien que différents méritent d’être placé à égalité avec les enfants dit « normaux ». Ayant un enfant TDHA et dyslexique, j’ai mis du temps à accepter que mon fils soit transféré dans une école adaptée à ses besoins, et je dois avouer que la première fois que j’ai vu la classe j’ai eu un choc, mais après quelques jours seulement, j’étais convaincu d’avoir fais le bon choix, puisque mon fils est maintenant un enfant plus heureux avec beaucoup d’amis ce qu’il n’avait pas avant, puisque étant différent il subissait continuellement les agressions verbales de ses camarades, j’ai pleuré à maintes reprises de ne plus savoir comment régler ce problème, aujourd’hui je peux vous dire que le fait que mon fils soit aujourd’hui dans cette classe adapté de 11 élèves avec un intervenant à mi temps en plus de l’enseignante, a été salutaire, pour mon fils et ma famille. Là où j’émettrais un Bémol, c’est le moment où vous dites que vous n’avez pas le choix de suivre le moule, je crois que si les enseignants, intervenants et parents, convaincus de la nécessité d’avoir des classes adaptées, marchaient main dans la main et s’unissaient afin de mettre en place un système centré sur les besoins et les forces de ces enfants, on pourrait créer un monde où les enfants, enseignants, intervenants et parents seraient plus heureux et épanouis……..Malheureusement notre société a tendance à abdiquer plutôt que de faire en sorte que les choses changent, il est plus facile de dire « nous n’avons pas le choix…….. »
Nancy dit
Juste en réponse à Katy, car bien que ce soit surement uniquement une formulation maladroite de votre part, la phrase suivante m’a fait grinché des dents « faudra changer la mentalité des parents qui croient que leurs enfants bien que différents méritent d’être placé à égalité avec les enfants dit « normaux ». »
Oui tous les enfants méritent une égalité de qualité d’enseignement et de réponses à leurs besoins…et c’est le cas aussi pour les enfants « différents ». Mais être à égalité avec son petit voisin qui entre plus dans les normes, ça ne veut pas obligatoirement dire être dans la même classe, ni avoir les mêmes devoirs, etc. L’égalité, c’est recevoir ce qui est le mieux pour répondre à nos besoins et à nos droits. Pour l’un, ça peut être de l’accompagnement bien formé en classe régulière, pour un autre, une classe spécialisée à petit effectif. Les deux enfants n’en sont pas moins égaux, n’en sont pas moins bons, moins « normaux » non plus.
Si la société revisait sa vision de la « normalité » et de ses attentes envers les enfants, peut etre que l’orientation vers les besoins réels des enfants seraient plus facilement acceptée… autant par la société elle même, que par les parents, les enseignants, puis enfin les enfants eux même.
Marie-Noelle dit
Bravo!! C’est courageux comme texte. Et bouleversant. Pour moi qui est seulement maman la réalité de la classe reste une grande inconnue. Mon petit lutin, 8 ans, est celui qui a besoin de prendre une petite marche une fois de temps en temps, celui qui fait entendre sa voix, chantant un texte que souvent lui seul comprend, celui qui apporte chaque jour sa peluche en classe, celui qui a une dérogation pour la gomme a mâcher… Sa réalité est différente de celle des autres, son monde est merveilleux, rempli de câlin et de difficultés.
Il est dans une classe régulière. C’est pas facile. Il a repris la maternelle et est maintenant en 2ième année. Chaque nouvelle année scolaire est un nouveau défi, une nouvelle réalité. A chaque changement d’enseignante c’est la panique, le branle-bas de combat… Un changement en cours d’année, c’est encore pire…
Selon notre expérience des classes régulières, l’enseignante fait toute la différence: entre réussite ou échec, entre bonheur ou tristesse, entre bien-être ou malaise. J’aurais aimé qu’il fréquente une classe spécialisée mais il n’entre pas dans les barèmes. Pour moi le plus important n’est pas le français ou les maths, l’important, c’est son bonheur présent et futur.
Merci de partager votre expérience et votre point de vue, ne pas se sentir seul a dénoncer le manque de ressources…
Guylaine dit
Bonjour Marie-Noëlle, votre situation ressemble beaucoup à la nôtre lorsque notre fils était au primaire en classe régulière. En 4e année, nous sentions que notre fils n’était pas heureux du tout et son estime de lui était réduite à presque nul. Nous sommes allés visiter ces classes dites « spéciales » et à la première rencontre nous étions convaincu que notre fils avait sa place dans ce genre de classe ou il n’existe aucun moule, où chaque enfant est différent, où chacun à ses forces et ses faiblesses. Nous nous sommes battu avec la Commission scolaire pendant des mois à nous faire dire: votre enfant à de très bonnes notes, il n’est pas violent donc ce n’est pas nécessaire de le transférer. Et que dire de la psychologue de l’école lorsqu’on lui a dit: pour nous, l’important ce n’est pas les notes mais son bien-être et son estime de lui! On nous a même dit: Savez-vous le stress que vous allez occasionner à votre enfant en le changeant d’école? Une seule personne était de notre côté: l’assistante directrice de l’école et c’est elle qui nous encourager en nous disant: savez-vous, c’est VOUS qui décidez de l’école de votre enfant! Écoutez votre coeur! Bref, ne vous laissez pas décourager et gardez en tête que c’est VOUS qui décidez! Pour notre garçon, ça été la meilleure décision qu’on a prise! Aujourd’hui il a 16 ans, en classe TED au secondaire et il sera diplômé comme tout autre jeune de son âge et il aura pu vivre toutes ces années heureux à l’école en étant accepté et aimé pour ce qu’il est! Je pourrais même vous laisser mon adresse courriel personnelle si vous voulez des conseils ou simplement parler.
Nadine dit
Premièrement bravo. Sujet difficile hein!
Je suis très touchée par les témoignages, de tous les points de vue.
Je tiens à dire ici que je ne travaille pas dans le milieu scolaire, je ne suis qu’une maman de 2 belles filles brillantes et en santé.
J’ai côtoyé des personnes « colorées » jeunes et moins jeunes, certaines que j’ai adoré, d’autres moins (comme pour les humains « normaux »!!) et je pense qu’ils ont leur place comme tous les autres.
Mais à mon avis la « recette » unique et magique pour tous, c’est utopique.
Chaque situation est particulière et nécessite les moyens adaptés que ce soit classe régulière ou accompagnée, adaptée, spécialisée, et tous ces autres qualificatifs administratifs ou bureaucratiques.
Là où je veux en venir par contre, c’est bien qu’à mon avis, qui vaut ce qu’il vaut, à l’école CHAQUE ÉLÈVE a droit a un enseignement de qualité, lui permettant de se développer à son plein potentiel…
Je ne veux pas mettre le feu aux poudres, mais je poursuis bravement. Voilà:
Est-ce « politically incorrect » d’oser dire que cela inclut AUSSI le droit des enfants dits « normaux » ou doués de se développer à leur plein potentiel?
Une année ma plus vieille, en 3e année à ce moment, était dans une classe avec 4 élèves intégrés ayant des problèmes de comportements et/ou autisme ou autre (je ne peux utiliser les noms exacts de leur « cote » je ne sais pas). Certaines journées, elle arrivait et me disait qu’ils n’avaient rien fait à l’école, car l’enseignante avait perdu le contrôle de la classe et avait dû gérer la classe. Elle disait : « ça criait tout le monde se levait et personne n’écoutait ». Ce n’est pas quotidien, mais quand même il y a régulièrement des moments où l’enseignement passe en 2e plan. Comme nous restons en campagne, il n’y a souvent qu’une seule classe par niveau (quand ce n’est pas des classes doubles) et ils sont dans la même classe parfois pour tout leur primaire. Il y a de bonnes journées et de moins bonnes.
On pourrait dire : quelle mauvaise enseignante! Moi je pense simplement que c’est quelques fois ingérable. Et c’est encore pire quand on n’a pas toujours les ressources requises… Je comprends bien cela.
Oui, ma fille apprends à accepter, respecter, aimer la différence. J’en suis contente; ça fait partie de nos valeurs.
Mais je ne peux m’empêcher de penser que j’aimerais bien que ma fille puisse apprendre plus… Elle en a le potentiel… Est-ce tabou de dire qu’elle en a aussi le droit?
Une réaliste dit
Beau courage madame! Vous activez le mien. Effectivement, on parle sans arrêt de ce que les élèves « pas tout à fait normaux » doivent subir mais jamais de l’impact de ces classes hétéroclites où aujourd’hui, plus de 50% des élèves de la classe ont des problèmes de comportement ou d’apprentissage. Les enseignants sont supposés réussir à tout gérer et surtout à enseigner à tous et CHACUN de ces beaux élèves. Et bien c’est une lubie! Impossible de donner un enseignement de qualité à chacun de ces élèves ayant des besoins et des capacités différentes. Alors tout le monde paye! Ceux qui ont des besoins particuliers mais aussi les enfants dits « normaux ». Je connais la réalité des classes régulières (en particulier au secondaire) parce que j’y enseigne. J’ai 4 enfants et j’ai refusé catégoriquement que ceux-ci soient dans les programmes réguliers: « tu es en Citoyen du monde, en Langue et cultures internationale ou autres programmes dont les groupes sont surtout composés d’enfants doués ou qui fonctionnent bien en classe ou bien je t’envoie au privé ». Comme mes enfants sont heureusement pour moi tous « normaux », il n’était pas question de les laisser « mariner » dans les classes régulières à payer le prix de tout ce que les enseignants ne peuvent pas faire parce que ce ne sont pas des Avengers! Entre les 5 jeunes avec un TDAH, les deux dyslexiques, les deux TED et les 4 troubles de comportement (13 jeunes sur 27), comment voulez-vous enseigner correctement pour tout le monde! Je suis triste pour notre système d’éducation, triste parce que rien ne va plus. Personne n’y trouve son compte dans nos groupes réguliers.
Catherine dit
Merci Julie d’avoir eu le courage d’écrire ce texte. Je crois que le manque de ressources que vous dénoncez a un impact dans la vie de beaucoup de personnes au Québec. Les professeurs, les intervenants, les enfants et les parents sont directement touchés par cette réalité. Unissons nos forces pour dénoncer cette situation, pour faire bouger les choses.
Mélanie dit
Bonjour Julie,
J’ai vraiment aimé ton message qui reflète bien la réalité que vivent les écoles de nos jours. De mon côté, j’ai un enfant handicapé(déficience motrice cérébrale, côte 36) et nous nous sommes battue pendant 2 ans pour qu’il puisse fréquenter une école spécialisée avec des enfants qui lui ressemble et qui ont les mêmes besoins. Nous sommes sur la « black list » de notre commission scolaire (car l’école est ds une autre CS) mais ça en valait la peine. Mon grand garçon de 9 ans adore l’école et il s’est fait des amis comme lui. Je suis psychoéducatrice scolaire et l’intégration au régulier à tout prix, je n’y crois pas. Même les enseignantes les plus dévouées ne peuvent pas, faute de temps et de ressources apporter toute l’aide nécessaire à des enfants dits normaux et en même temps aux enfants avec des besoins particuliers. Le mot le dit, particulier. Bref, un jour, lorsque les dirigeants iront vous voir dans vos classes et réaliseront ce que ça donne l’intégration…..j’espère qu’ils auront au moins la décence de dirent qu’ils se sont trompés. Ils sont tellement dans le champs que de notre côté, on reçoit à chaque année un bulletin correspondant au niveau que mon garçon devrait fréquenter en regard de son âge (obligation du ministère de l’éducation). Donc imaginer ce que ça donne pour la géo, l’histoire et tout le reste lorsque dans sa classe réel, il travaille sa motricité fine, le développement de son autonomie et un peu de français et de maths. Le bulletin à chaque année est brûler dans le foyer lors des journées froides d’hiver! Nous on voit ses progrès et on garde précieusement le » bulletin maison » fait par son enseignante. Bon courage avec tes petits cocos différents.
Julie dit
Faire un bon feu pour se réchauffer avec un absurde bulletin…quelle bonne idée! Imaginez quand on doit les faire ces absurdes bulletins et qu’on aurait nous-mêmes envie de faire un feu!!! Merci beaucoup pour votre témoignage…
Milène dit
Très beau texte, poignant et troublant… Une situation où il y a personne qui a raison ou tord. Je suis éducatrice spécialisé au CLSC, je travaille avec les familles et bien souvent je fais le pont entre eux et l’école. J’aide les parents à bien exprimés leurs inquiétudes et l’école à bien expliquer leur réalité. Souvent nous arrivons à travailler en équipe pour chercher le meilleure service pour l’enfant. Le problème est là, les services ne suivent pas et le choix du parents est déchirant. Soit qu’ils envoient leurs enfants dans une classe spécialisée avec d’autres enfants ayants des problématiques parfois très lourdes soit qu’ils tentent l’intégration mais ce sont leurs propre enfants qui sont différents des autres et qui ont l’étiquette « d’enfants problème ». Pour avoir réfléchit souvent à ce dilemme avec eux, je ne peux pas dire que la solution est la même pour chaque parent, tout est une question de valeur… Le problème est que ni les parents, ni les profs ont le soutient nécessaire, ce qui rend tout le monde perdant et frustré. Je crois que le monde idéal n’est pas si loin, des ressources mieux organisées aideraient grandement la situation. Tout les gens impliqués ont le développement des enfants à coeur mais la vie en soi est exigeante. Comment concilié productivité, rendement et intégration, investissement ? Je n’ai pas de réponse mais c’est en réfléchissant ensemble que nous trouverons des solutions. Merci Julie d’avoir ouvert le débat, ça prend du courage !
Catherine dit
Bonjour Milène, Je ne savais pas que ce service existait. Je suis la maman d’un petit garçon de six ans intégré au régulier avec une diagnostique TSA + TDAH. Je pense qu’une partie du secret de la réussite d’une inclusion passe par la coordination des services et la concertation entre les divers intervenants (Hôpital, clinique privée), l’équipe école et la famille immédiate de l’enfant. Comment obtenir ce genre de services pour mon garçon? Je suis en contact avec une Travailleuse Sociale au CSSS. Je pourrais peut-être lui adresser une demande. Je dirais que la communication entre la maison et l’école est la clé du succès. Par contre, il y a souvent des incompréhensions de part et d’autre. merci, Catherine
Milène dit
Bonjour Catherine,
Techniquement, votre travailleuse sociale devrait vous aider dans la coordination de ces services. Tout dépend de sa méthode de travail et du service (moi je suis dans le programme famille-enfance-jeunesse qui est de l’intervention familiale à domicile). En effet, si vous avez besoin d’accompagnement auprès des autres services de votre garçon, je vous encourage à en parler à la travailleuse sociale attitré à votre dossier. Bonne chance !!!!
Marie-Claude dit
Bonjour, je suis TES et j’accompagne 3 élèves dans 2 classes différentes. Donc, je ne suis pas toujours là lorsqu’ils ont besoin de moi car parfois je suis dans l’autre classe. C’est pas toujours facile l’intégration. Moi j’ai un élève avec une phobie sociale, il ne parle pas ou peu, ne fait pas ses exposés, etc et quand on lui dit qu’il va avoir 0 s’il ne le fait pas il hausse les épaules car il préfère avoir 0 que de faire face au stress que cela lui procure, en tout cas pour lui je crois qu’une classe restreindre serait mieux pour lui et pourtant il est très intelligent, il a un QI au dessus de la moyenne mais les classes « normales » ont trop d’élèves, il fonctionnerait mieux dans une petite classe de 8, en tk c’Est mon opinion, je n’ai pas l’impression de l’aider en l’obligeant à rester dans une classe de 24.
En tout félicitation pour votre courage d’avoir partager, cela a du vous soulager même si cela ne règle rien. Alors rêvons tous ensembles et peut-être qu’un jour nos rêves deviendront réalité 😉
Julie dit
Wow! Je n’ai pas de mots pour décrire les intenses émotions que me font vivre vos témoignages depuis les derniers jours…. Parents, enseignants, éducatrices: vous me renversez!!! Je me rends compte que cet article avait encore plus besoin d’être écrit que je le croyais. Vos commentaires lui donnent de la force et une raison d’être! Je vous souhaite le meilleur à tous, dans vos situations pas toujours évidentes. Souhaitons que le ministère finisse par entendre nos voix! Continuez de partager vos histoires, j’aurais envie d’en faire un livre….
Alain dit
Bonjour à vous Julie,
Si vous en faites un livre contactez-moi…Je serais honoré de faire partie de ce beau projet; collaborer en y apportant mes aptitude et en faire quelque chose qui aurais un impact positif pour tous: Les enfants, les parents et les enseignants. Les enfants c’est précieux et c’est l’avenir…tous sans exception ont quelque chose d’unique à nous enseigner en tant qu’adulte et ce bien plus souvent qu’on puisse se l’imaginer. Très souvent ce sont ceux que l’on nomme ‘différents’ qui ont le plus à nous enseigner. Vous savez voir les choses avec les yeux du cœur et ça se ressent…
Et en passant, Merci pour ce beau texte et beau témoignage que vous avez fait. Juste le fait que vous ayez d’identifié toute ces petites différences chez les enfants différent et cherchez à comprendre et vous adapter, cela fait en sorte de voir combien vous avez cette conscience du cœur. Plutôt que d’essayer à éteindre ces caractéristiques chez eux et tenter d’en faire des enfants qui font partie du moule ‘normal’, vous savez bien les reconnaissant pour qui ils sont tout en tentant avec tout les moyens que vous possédez d’en arriver à fonctionner dans tout ça.
Bravo à vous chère Julie ! Vous pouvez être très fier de vous. Pour ma part je suis honoré de pouvoir vous écrire ces quelques phrases.
Bon courage ! Vous avez la force du cœur et celle-ci est la plus puissante de toute.
En attendant une réponse de votre si tel est votre choix,
Merci de m’avoir lu !
Je vous salut bien !
Alain
Julie dit
Vos encouragements me font du bien Alain! Merci! Je ne suis pas encore certaine que je vais concrétiser un projet de livre à ce sujet mais ce n’est pas impossible! Si c’est le cas, je vous recontacterai. Dites-moi, êtes-vous un enseignant? Un parent? Un intervenant?
Alain dit
Re-bonjour Julie,
Pour répondre à vos question, Je répondrai oui au 3 questions. Par contre, ces 3 rôles, que j’ai le plaisir de m’y identifier je les porte au travers mon rôle de parent. Donc, en tant que Parent j’enseigne la vie et encore plus à mes enfants. Ainsi ce rôle me donne l’occasion d’être un enseignant. On peut ainsi affirmer que je suis enseignant; un enseignant qui diffère de la définition que l’on peut donner normalement. Lorsqu’on a le privilège d’être parent on devient aussi l’étudiant d’un certaine façon car les enfants nous enseigne beaucoup sur nous-même. Pour ce qui est du rôle d’intervenant, j’ai eu l’occasion de jouer aussi ce rôle à plusieurs reprise en écoutant ce que vivent mes enfants qui ont des caractéristiques que l’on pourrait qualifier de différent selon différente définition. Au sujet de ce rôle d’intervenant, votre article et sa lecture m’a donné le goût de m’impliquer au niveau des écoles afin d’apporter de l’aide et une vision de compréhension et celle du cœur afin d’aider à ce que les gens comprennent mieux ces enfants différents et aider tout le monde à avoir des outils simple…Au plaisir de communiquer de nouveau !
Alain
Marie-Noëlle Coutu dit
OSEZ….!!!!!! C’est le peuple qui fera changer les choses pour le mieux…mais le peuple doit être fonceur. Seul on va vite, à plusieurs on va loin! Bonne journée!
Guylaine Longpré dit
Je suis tellement contente que quelqu’un ose écrire un tel article! Voici mon parcours et celui de mon fils, 16 ans, diagnostiqué à 7 ans avec le syndrome d’Asperger. Au primaire, nous exigions que notre fils soit intégré en classe normal. Oh que notre opinion a changé en 4e année! Mon fils se faisait continuellement ridiculisé, laissé seul par ses pairs, jamais choisi pour un travail d’équipe ou un groupe en éducation physique, jamais invité à une fête d’un ami quand presque toute la classe y était et en parlait le lundi matin. Vous pouvez très bien imaginer l’estime de soi qui était rendue dans le tapis! Bref, jusqu’à ce que mon mari et moi sommes allés visiter une classe TED, avec 8 élèves. Nous sommes allés à 2 reprises et avons passé 1 heure à chaque rencontre avec la classe. Dès la 1ère rencontre, nous étions convaincue que la place pour notre fils était bel et bien dans une de c’est classe! Un professeur formé pour chaque spécialités de chaque élève, une éducatrice spécialisée en tout temps dans la classe. Vous imaginez? 2 professeurs pour 8 élèves!! Chacun va à son rythme, personne ne ridiculise personne, au contraire, tous parlent entre eux de leur différence et de leurs besoins spéciaux! Nous avons dû se battre pendant 8 mois avec la Commission Scolaire pour faire valoir notre point de vue et les convaincre que la place de mon fils était dans une de ces classes. Jamais la C-S n’avait eu se genre de demande de parents, habituellement c’était le contraire: la C-S qui voulait transférer l’élève et les parents étaient contre. Et bien il y a une première fois à tout! Leur argument était que mon fils avait de très bonnes notes en classes. Quand on leur a expliqué qu’on ne regardait même pas le bulletin car les notes nous importes peu, que c’est son estime de lui qui nous importe le plus, ils nous ont presque traité de mauvais parents. Mon fils est entré en classe TED à partir de la 5e année et c’est la meilleure décision que l’on a fait de notre vie! Des amis appelaient à la maison pour lui, pas juste pour son frère, non non! Pour LUI! IL avait des plans avec des amis pour la fin de semaine, IL était invité à des fêtes ou des évènements et tout ça en continuant son cheminement académique comme prévu. Aujourd’hui il a 16 ans, il a fait son secondaire en classe TED depuis le début, et encore aujourd’hui on se félicite de notre décision. L’intégration à tout prix? À quel prix? Oui c’est vrai, les parents doivent faire un immense deuil lors de ces décisions mais quand on a que le bonheur et le bien-être en tête pour notre enfant, les choix deviennent faciles…
Henri dit
Bravo pour ton courage Julie, le courage d’avoir écrit cet article et le courage d’être une enseignante de nos jours. Une enseignante avec un coeur, avec des yeux qui voient loin et profondément jusque dans le coeur des enfants..
Le monde et ses enfants sont beaux. En vieillissant on ne vient pas gâcher cette beauté.. on finit par l’oublier ou on préfère regarder ailleurs.
Les enfants sont de petits anges tous différents, tous extraordinaires. Ne désespère pas et continue de les guider malgré tout du plus profond de ton coeur. Je crois sincèrement qu’ils sont entre bonnes mains 😉
Marie-Noëlle Coutu dit
(je n’avais pas terminé…c’est sensible un clavier de portable 😉 ) ….qui fonctionne ou pas. Alors merci pour ce partage! C’est à mon avis très important de le faire pour les enfants, l’évolution, l’amélioration……Moi aussi je rêve avec vous d’une société plus humaniste! Bonne continuité! Ps : Peut-être que vous ne comblez pas tous les besoins de ces enfants différents, mais je suis certaine que de les prendre en considération est déjà beaucoup…
Marie-Noëlle Coutu dit
Bonjour, je suis éducatrice spécialisée, j’ai travaillé 12 ans dans le milieu scolaire. Je débute ma première session de BAC en adaptation scolaire. Ce que je constate après seulement 6 semaines de cours c’est que personne ne semble penser détenir la vérité. Il y en certainement quelques-uns qui le croient. Je pense que notre système scolaire est encore dans sa tendre enfance. Il ne me semble pas solide sur ses pattes, ils trébuchent, se relève, se blesse et en blesse d’autres par le fait même. Alors c’est pour cette raison qu’il faut oser parler, noter nos observations, ce q
Isabelle dit
Je suis maman d’une merveilleuse petite fille de 4 ans qui a différents troubles dont, entre autre chose, la dysphasie. Elle débutera l’école en septembre prochain. J’ai peur pour elle puisqu’elle a besoin d’accompagnement dans la majorité des sphères de sa vie. Mais elle n’aura peut-être pas la « cote » pour avoir accès aux classes spécialisées.
J’ai lu votre blogue avec intérêt et surtout, avec quelques larmes aux yeux. Vous voyez le beau dans la différence, le merveilleux… mais également les défis. J’aimerais crier mon besoin à ma commission scolaire d’avoir une classe spécialisée pour mon trésor mais je doute que j’y aurai une place. Votre cri du coeur pour nos enfants devrait être entendu par tous.
Ma priorité pour ma fille, ce n’est pas sa réussite scolaire à proprement parlé; le succès (tel que défini par le bulletin) n’est pas dans son plan de vie. Mon SON succès, oui. Et pour moi, son premier succès sera au niveau de sa capacité à socialiser avec les autres, à se faire des amis, à bâtir et surtout maintenir une estime de soi qui fera en sorte qu’elle aura la force nécessaire pour repousser les montagnes qui se dresseront devant elle. Je pense comme vous : son succès passe véritablement par une classe adaptée pour elle. Au diable les conventions et le paraître. Mon deuil ne sera jamais complètement fait… mais en tant que parent, mon devoir est de l’aider à cheminer entre le point A et le point B… SON point A et SON point B… et non celui imposé par la société.
Votre texte devrait être envoyé au ministre de l’éducation et aux responsables de nos commissions scolaires. Un premier pas vers la sensibilisation aux besoins criants de nos petits anges différents.
Bravo et merci d’avoir eu le courage et la force d’écrire ce texte.
Josée dit
Je crois que tous les enfants doivent être considéré sur le même pied d’égalité peu importe leur état, leur différence, leur difficulté d’apprentissage. Ce qu’il faut ce demander plutôt, c’est ou sont les sous pour ces enfants?? Ce sont aux parents, au direction d’école de mettre leurs culottes et d’établir les priorités aux bonnes places. Combien d’argent sont investis auprès de ces enfants, où sont les services?? Je suis bien d’accord que ces enfants n’ont pas le support qu’ils devraient, puisque le retour d’argent ne se fait pas à la bonne place dans les commission scolaire. Celles-ci (commissions scolaires) n’investissent pas à la bonne place. Elle crée des postes de DG, de direction adjointe à la supervision de je ne sais trop quoi… des postes de fonctionnaires qui ne répondent aucunement au besoin des jeunes, quand l’argent devrait aller directement dans les écoles. Ce sont aux parents de prendre leur place et d’exiger ce à quoi ils ont droit pour leur enfant. Ce sont aux directions d’école de prendre l’argent qui leur revient et de l’investir à la bonne place. Ce sont aux commissions scolaires de diminuer leur dépenses en terme de fonctionnaire et de remettre leurs priorités éducatives aux bonnes places. Ce n’est pas aux enfants de quelconques origines qu’il soit, de quelconque maladie qu’il soit, de quelconque état qu’il soit à en payer le prix!!
Après tout, la loi sur l’institution public le mentionne dans son premier article:
« 1. Toute personne a droit au service de l’éducation préscolaire et aux services d’enseignement primaire et secondaire prévus par la présente loi et le régime pédagogique établi par le gouvernement en vertu de l’article 447, à compter du premier jour du calendrier scolaire de l’année scolaire où elle a atteint l’âge d’admissibilité jusqu’au dernier jour du calendrier scolaire de l’année scolaire où elle atteint l’âge de 18 ans, ou 21 ans dans le cas d’une personne handicapée au sens de la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale (chapitre E-20.1).
Elle a aussi droit, dans le cadre des programmes offerts par la commission scolaire, aux autres services éducatifs, complémentaires et particuliers, prévus par la présente loi et le régime pédagogique visé au premier alinéa ainsi qu’aux services éducatifs prévus par le régime pédagogique applicable à la formation professionnelle établi par le gouvernement en vertu de l’article 448. »
Cela étant dit, vous avez tous les services nécessaires pour permettre à ces enfants d’évoluer et de grandir en société et non en marge de la société. Prenez votre courage à deux mains et parlez-en aux parents de ces enfants, foncez pour avoir droit aux services. Vous verrez les choses devraient changer!!!
Christiane dit
Merci de ces bons commentaires. Toutes les ONG veulent implanter ce système en Afrique mais je sais que cela ne marche pas. Vous avez eu juste l’audace de l’écrire et vous venez de me donner des ailes. Je vais continuer a me battre.
Nancy dit
Je suis psychoéducatrice ET maman d’un petit garçon autiste en classe TED style TEACH… et je ne suis ni contre ni pour l’intégration, car à mon avis, on ne peut pas être dans un camp à ce sujet. C’est du CAS PAR CAS. Ce que vous décrivez n’est pas selon moi CONTRE l’intégration des enfants à particularité. Car oui l’intégration a plein de bons cotés et il faut ouvrir la société, dès l’enfance, à la différence. MAIS il faut que ça soit BIEN fait. Soutien, encadrement, formation des professeurs, des spécialistes ET des accompagnateurs (je suis depuis toujours pour une formation en adaptation scolaire pour TOUS!…car oui les enfants ne sont pas tous « étiquetés » dès leur entrée à l’école et oui plusieurs enfants « normaux » ont aussi des difficultés et des particularités… alors NON l’enseignement des connaissances n’est pas tout et le reste n’est pas qu’un bonus, c’est un tout et il faut apprendre à le recevoir, à le gérer, à être outillé en concéquence.). Oui il faut plus d’aide et +++ d’argent disponible bien sur… et il faut être réaliste aussi. Car certains enfants ne pourront jamais être intégrés non plus et il faut pouvoir l’admettre et leur offrir ce qui répond à leurs besoins. C’est le système qui est vacillant dès la formation des enseignants jusqu’aux services qu’il offre dans les écoles.. ce n’est pas l’outil qu’est l’intégration. Ensuite, ce n’est pas non plus le portrait sombre que vous décrivez PARTOUT. Ma soeur est enseignante dans une école défavorisée de Montréal depuis 20 ans et elle a vu de tout. Elle a une formation en adaptation scolaire et ça a fait bien souvent la différence. Dans l’école que fréquente mon fils, l’intégration est un art. Il y a des classes TEACH, mais aussi de l’intégration totale et partièle avec accompagnement lorsque l’enfant a démontré en classe TED qu’il en est capable! car on ne veut pas qu’il vive un échec, pas plus qu’on ne veut perturber plus qu’il ne faut les enfants de la classe d’intégration… mais ça ne se fait pas n’importe comment et ça ne se fait pas sans outil et sans aide. Un sujet qui aurait besoin d’être réfléchi à la grandeur de la province.
Marie-Noëlle Coutu dit
Moi aussi je me demande pourquoi ce ne sont pas TOUS les enseignants qui suivent la formation universitaire en adaptation scolaire. Au Bac nous sommes 32 en adaptation contre 70-80 en enseignement préscolaire-primaire. Est-ce parce que ces personnes ne désirent vraiment pas travailler auprès des jeunes en difficulté? Pourtant ils devront y faire face à chaque année dans leur classe dite régulière…. Si cette formation devenait la seule, est-ce que cela permetterait à ceux qui ne sont pas certain de vouloir être confrontés aux élèves en difficulté, de changer de formation? Car malgré les classes dite spéciales, il y a toujours des élèves en difficulté dans les classes régulières…(difficultés d’apprentissage, de comportement etc…)
Dyane dit
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le message de Julie et tous les commentaires des parents et enseignants. Je lève mon chapeau aux enseignants et aux parents de ces enfants particuliers qui demandent qu’on leur consacre beaucoup de temps de d’énergie pour répondre à leurs besoins.
Étant secrétaire dans une école primaire à Montréal depuis 25 ans, j’en ai vu passer des enfants spéciaux. Certains « intégrés » dans les classes normales et d’autres dans une de nos deux classes spéciales. Il n’y a pas de recette magique mais, règle générale, un enfant heureux se développe bien et s’épanouit, quelque soit son handicap ou sa déficience.
De quoi a besoin un enfant pour s’épanouir? D’être accepté, reconnu et aimé par ses pairs, de connaitre le succès et la reconnaissance de ses efforts.. Pour certains l’intégration se passe bien, pour d’autres c’est l’enfer. L’intégration favorise l’apprentissage de comportements normaux et favorise la communication, par contre au niveau des apprentissages académique et de l’estime de soi c’est moins bon. Mais la encore tout dépend du handicap et de la personnalité de l’enfant : c’est du cas par cas. J’ai remarqué que les enfants dont les parents ont vraiment accepté la différence de leur enfant et rationnalisé leurs attentes face a leur enfant sont plus serins et mieux armés pour l’aider efficacement. Chose certaine il n’y a pas assez de support dans les classes ordinaires pour ces enfants extraordinaires. C’est aux parents de consulter les professionnels disponibles et de veiller à a ce que la scolarisation de leur enfant se passe bien et dans des conditions les plus favorables possibles à son développement émotionnel, social et intellectuel. Donc de décider ce qui convient le mieux pour leur enfant (classe ordinaire ou spéciale) même si rien n’est parfait hélas….
J’admire votre courage a tous et vous remercie au nom de ces enfants extraordinaires….
Stephanie dit
Bel article!! Bravo!
Karl L. dit
Bonjour,
Je suis enseignant de musique au primaire.
Pour plusieurs élèves intégrés dans les classes, peut-être pas pour tous, c’est leur faire du tort d’essayer de les mettre de force dans une classe régulière. C’est non seulement à eux que cela nuit, mais aussi à l’enseignant (e), aux compagnons de classe et finalement au parents. C’est impératif de donner à ces enfants les ressources dont ils ont besoin: classe adaptée, assistance d’une personne ressource en classe, etc. J’ai même eu un élève intégré qui, même assisté en classe, n’arrivait pas à répondre aux questions demandées. Il n’était pas à sa place.
Les commissions scolaires, si elles veulent répondre correctement aux besoins de ces enfants, vont être obligées d’investir dans ce sens et de s’interroger davantage,
Marie-Eve dit
Bravo! Ces mots sont l’expression de notre réalité d’enseignement avec toutes les personnalités et différences qui habitent nos classes d’aujourd’hui. Et oui! nous sommes humaines aussi avec nos personnalité et différences, nos hauts et nos bas du quotidien.
Merci d’avoir écrit ces mots pour que d’autres comprennent. Ils sont doux et justes.
Alexis dit
Salut! Pour en avoir été un dans ma jeunesse, les »petits marginaux » comme tu les appelles profitent de cette tranche de la vie pour apprendre à leur façon. En tant que tel, ils n’ont pas besoin d’un professeur ou d’enfant normaux car, comme tu l’a souligné, leur potentiel est ailleurs et ils le savent bien. Bref, ces années pénibles du primaire et secondaire passées auprès de la masse excessivement stupide donnent à notre petit marginal quantité d’expériences essentielle au bon développement de sa marginalité! Finalement, la seule chose dont ces enfants ont, à mon avis, besoin, c’est d’amour et d’attention afin qu’ils comprennent qu’il n’y a pas de mal à faire des choix différents. Pour le reste, ont peut leur faire confiance. Marginal rime souvent avec intelligent, c’est juste qu’ils constate bien par eux-même les limites du potentiel accepté d’intelligence, et le rejettent. Ce qui en fait déjà des humains extrêmement courageux et intelligent.
Karine Seguin dit
Le sujet est complexe. Je crois que c’est surtout du cas par cas…. ca depend de l’enfant , de ses besoins et des ressources disponibles. Mais il manque definitivement de soutien aux enseignants pour bien reussir l’integration. Courage aux parents aussi qui doivent se battre pour recevoir les services necessaire aux besoins de leurs enfants.
Bravo a l’auteur de cet article, meme si tous les gens ne sont pas d’accord, ca permet d’ echanger et de mieux comprendre la realite des autres….
Céline Bergeron dit
C’est un sujet délicat en effet. Parce que tout les enfants, peu importe leurs besoins, ont droit à l’éducation. Lorsque j’ai appris que ma fille avait une déficience auditive je fût soulagé. Enfin! Je pouvais comprendre le pourquoi de tout ses comportements qui me faisais m’arracher les cheveux de la tête par moment d’épuisement. Heureusement nous avons été référé à un centre de réadaptation et depuis nous recevons le support d’intervenants plus que compétents, autant pour la famille qu’à l’école. Malgré cela, malgré tout le support que l’enseignante puisse recevoir pour mon enfant dans sa classe, il n’en demeure pas moins un défi de composer avec les besoins de ma fille et des autres enfants, avec ou sans particularités. Je tiens à souligner toute mon admiration pour cette profession que vous occupez, qui demande des ajustements constants à des réalités qui vous dépassent par moment. Comme parent nous souhaitons ce qu’il y a de mieux pour nos enfants, parfois nos décisions sont guidés par nos émotions et cela nous empêche de voir d’autres options qui pourraient être aussi, sinon plus, bénéfique pour ces êtres que nous aimons tant. Que mon enfant ne puisse pas aller à l’école « régulière » ne serait pas une fin en soi, ce serait au contraire la poursuite d’un autre chemin, tout simplement. Parce qu’au fond, c’est nous les parents qui voulons que nos enfants empruntent cette voie, eux ne demande qu’à apprendre de nous.
Je vous souhaite bon courage. Continuez d’être passionné par votre travail, vous aller faire la différence dans la vie d’un enfant, c’est assuré.
Céline
Caroline dit
Bonjour Julie,
Wow! Quel courage de dire tout haut ce que bien des gens pense tout bas parce que ce n’est pas »correct » de le penser. J’ai 32 ans et je n’ai jamais eu à côtoyer des enfants avec des troubles quelconque quand j’étais au primaire et/ou au secondaire. J’ai connu bon nombre de ces personnes qui étaient soit des frères ou des sœurs de mes amis.
J’ai aujourd’hui 3 enfants dont un entre à l’école l’an prochain et je me considère comme TRÈS chanceuse d’avoir des enfants »normaux »(du moins le sont-ils je le crois). J’ai mes craintes de parents à savoir si mon petit homme saura s’adapter à son nouvel univers, s’il sera un bon élève, s’il saura suivre la cadence du programme d’enseignement … Bref, je suis une mère poule qui se pose beaucoup de questions sur ce que sera la vie de mes enfants à l’école. Je suis un peu dépassée par cette »intégration » des enfants avec des besoins particuliers. Je vais surement paraître méchante, mais je ne trouve pas normal que dans votre tâche d’enseignement, vous ayez à répondre en plus à la job d’éducatrice spécialisée. J’espère que mon enfant saura profité d’une certaine qualité d’enseignement et qu’il en tirera le meilleur… Devrais-je l’envoyer au privé pour cela?
Mon beau-père vient tout juste de prendre sa retraite de l’enseignement il y a 2 ans. Il a quitté dans le mois de février, car c’était à cette date qu’il y était admissible sans pénalité. Je trouvais épouvantable qu’il ne finisse pas l’année scolaire dans e but d’éviter aux enfants de s’adapter à un nouveau prof en milieu d’année, mais aujourd’hui … Je le comprend!!!
Valérie dit
Je faisais la lecture des commentaires sans avoir l’intention d’y ajouter quoi que ce soit. Étant à la fois enseignante et maman d’un enfant autiste de haut niveau et TDAH, je comprends les deux côtés de la médaille. Toutefois, je ne peux pas m’empêcher de répondre à ce commentaire… Ce qui est le plus difficile pour les enfants différents et leurs parents, c’est la méconnaissance de la différence. Lorsque je vais au parc avec mon coco d’amour, il m’est arrivé à maintes reprises de voir les parents s’en aller très rapidement avec leurs petits chéris d’amour… il ne faut surtout pas que leur enfant devienne ami avec un »weirdo » comme mon enfant. Lorsque de la rencontre de parents au début de l’année, lorsque l’enseignante a fait la mention qu’il y avait deux petits élèves autistes dans la classe, il y a eu une vague de panique… Et pourtant?!? Quel est véritablement le but de l’école? L’apprentissage de la vie en communauté. Ceci implique d’apprendre à vivre avec les différences des autres, d’apprendre l’entraide plutôt que le repli sur soi et aussi d’apprendre à travailler avec toutes sortes de personnes. Ce qui fait véritablement le succès scolaire des enfants normaux, c’est l’investissement des parents à la maison. Les enfants qui font de la lecture avec leurs parents dépassent généralement les attentes académiques de l’année en cours. Avoir un enfant différent a changé ma façon d’enseigner. Je suis plus flexible. Mes élèves performants travaillent sur des projets pendant que je fais du rattrapage avec des petits groupes d’élèves qui en ont besoin. Mes élèves performants ou sans défis n’ont pas besoin de m’entendre enseigner pendant des heures alors qu’ils ont déjà compris. Ainsi, tout le monde est gagnant. Pour ma part, j’ai la chance de changer la vie des mes élèves différents… et ces derniers ont la chance de changer le coeur des enfants normaux et, si possible, de leurs parents.
Gabrielle dit
Bonjour Julie, j’ai lu votre article avec beaucoup d’intérêt, jusqu à ce que ma vision se trouble et que je n’y voie plus clair. J’ai été extrêmement touchée » d’entendre » votre appel au rêve. Je rêve aussi beaucoup, mais de mon côté, je suis la mère de ce petit garçon. Ce petit enfant des étoiles. Mon fils a 4 ans et son intégration scolaire doit se passer cette année. Mais il n’y aura pas d’intégration scolaire. Nous explorerons le monde à son rythme, à notre rythme, au rythme de notre bonheur à nous trois. Nous avons choisi l’éducation à la maison et je suis maintenant plus que convaincue que c’est la bonne chose à faire. Nous avons retiré notre fils autiste de la garderie en août dernier et ses progrès sont fulgurants.
Son stress étant resté à la garderie, nous avons fait germé plein de belles et nouvelles idées qui prennent la forme du bonheur dans ses yeux, dans son sourire et même dans ses mots. Qui étaient très rares dans le temps de la garderie disons-le!……Alors, nous gardons le regard focussé sur le présent pour lui offrir le plus bel avenir où il saura être lui-même, dans ses forces et ses faiblesses……..comme tout le monde.
à notre bonheur!!
Annie dit
Je me présente, Annie, enseignante de mathématique au secondaire et mère de deux enfants dont une autiste léger +TDA.
Personnellement, j’aime les élèves avec des besoins particuliers. Je veux les TED, les dyspraxique, les name-it. Je demande même à ma direction de les mettre dans mes groupes. C’est reconnu dans ma tâche et mes classes sont moins nombreuses. Les services viennent avec. Par exemple, si j’ai un ted dans ma classe, j’aurai une classe de 26 au lieu de 29. J’ai une TES pour m’aider. Je connais ma convention collective, je connais les services auxquels j’ai droit.
Je crois qu’il faut faire confiance aux spécialistes et c’est ce que j’ai fait pour ma fille. La psychologue a conseillé une classe régulière pour ma fille. Elle est heureuse, son enseignante aussi (elle a 17 enfants au lieu de 19 dans sa classe, une éducatrice spécialisée 10 heures semaine et une orthophoniste). Le jour qu’elle ne sera plus heureuse en classe régulière, elle ira en classe relation sans problème et sans hésitation. Je fais confiance aux spécialistes pour mes enfants.
Mais il y a une chose qui me dérange: les parents qui refusent de voir que leur enfant est différent. En refusant de voir la réalité, vous enlever à votre enfant tous les moyens que nous pourrions mettre en place pour l’aider. Je considère avoir, dans une classe de 30 élèves, 6 à 7 déficit d’attention, mais seulement 1 ou 2 sont suivis. On peut ajouter à ça les dyslexiques, dysphasiques, les name-it non diagnostiqués. On demande à ces élèves l’impossible et c’est là que leur estime de soi disparaît. Ils ne comprennent pas pourquoi ils n’arrivent pas à suivre le groupe…
Une enseignante qui aime les enfants spéciaux et exceptionnels,
Annie
Mélissa dit
WOW!
Je vous admire beaucoup d’avoir écrit cet article, je vais le distribuer à mes parents qui se demandent bien si ma classe (soutien émotif) correspond aux besoins de leurs enfants. Vous décrivez exactement ce qui se passe dans notre société.
Josiane dit
Je suis enseignante en 2e année et j’ai adoré vous lire .. Vous mettez des mots sur notre réalité et quelle fluidité ! Ce texte se lit comme un pain chaud prêt à être dévorer ! Vraiment … BRAVO 🙂 Continuez à boire des tisanes .. Vous nous réchauffer nous aussi!
mel dit
Étant une professeure-ressource au primaire depuis plus 4 ans et titulaire de classe pendant 9 ans, je peux vous affirmer que ce que l’auteure de l’article dresse comme portrait est très réaliste. En tant que professionnels, nous voudrions tellement avoir toutes les ressources possibles pour aider de manière ciblée et adéquate chaque élève. Par contre, la réalité est autre lorsque dans une classe de 25 enfants il y en a presque la moitié qui a différentes problématiques de toutes sortes allant de la dyslexie à l’autisme(c’est une vraie classe dans laquelle j’ai travaillé en tant que spécialiste de français langue seconde.)Malheureusement, les formations et les ressources allouées sont déficientes. Notre équipe de professeurs-ressource dont une professeure à temps plein et deux à temps partiel peine à arriver à pouvoir aider tous les élèves qui nous sont référés pour l’instant et nous savons qu’il y en a d’autres qui vont s’ajouter durant l’année scolaire. Je ne suis pas contre l’inclusion mais à raison d’un cas ou deux par classe, cela peut être enrichissant pour tous. J’ai eu un élève autiste dans ma classe, il y a quelques années alors que nous n’étions pas encore débordés par trop de cas élèves ayant des besoins particuliers et ce fût une très belle année scolaire autant pour la classe que pour mon élève. Par contre, la réalité est telle que maintenant, c’est à raison de 4-5 et même plus d’élèves et c’est là que la situation se corse…
Line Babin dit
J’ai beaucoup aimé votre texte; ça confirme ce que je pense… tellement!
Je suis orthopédagogue et j’ai vécu des situations très proches de celles que vous décrivez et ça me parle énormément et c’est vrai qu’on ne peut pas changer grand chose et qu’il faut prendre son courage à deux mains et peut-être qu’un jour…
Merci de votre témoignage!
Line Babin
Maman de Joshua dit
Bravo ! 🙂 maman de Joshua d’un enfant différent TED non spécifique qui a maintenant 16 ans je voulais qu’il soit dans une classe normale en maternelle ce fut le cas mais combien l’année a été difficile pour tout le monde, consciente de votre réalité et de la réalité de mon fils qui avait peu de support!!! Nous avons exploré les classes en adapatation scolaire et ce fut le bonheur 🙂 mais en tant que parent on doit faire des deuils et ce n’est pas toujours le cas pour tous!!! J’espère que des parents vont réaliser leur situation suite à ton beau message! Bonne continuité et félicitation pour ton beau travail 🙂
Mireille dit
Ce qui tu as écrit rejoint tellement ma pensée moi qui suit enseignante en adaptation scolaire. J’ai aussi comme monde idéal que nos jeunes colorés soient dans des classes regroupants d’autres belles couleurs que des enseigantes comme moi puissent aussi les connaître et faire le bout de chemin que vous voudriez faire avec eux et que malgré toute votre bonne volonté, parce que vous transpirez de bonne volonté, vous ne pouvez faire parce que vos classe sont bondées et que chaque petit loup a besoin de son petit temps avec son ensignante. Je vous lève mon chapeau les filles « du régulier » car vous avz tant à gérer avec si peu de moyens. Je rêve du jour où quelqu’un du ministère observe et comprenne par lui -même que oui pour certains l’intégration a du bon mais que malheureusement, cela ne s’applique pas à tous. Non pas à cause de l’enseignante mais à cause des besoins en soi, à cause du manque de ressources dans nos écoles.Moi aussi j’y crois à la classe d’adaptation scolaire, aux écoles spécialisées.
Annie dit
J’ai mis un certain temps à écrire ici, par manque de temps mais par réflexion aussi.
Le jour où j’ai lu cet article j’étais ravie parce qu’il représente un portrait problématique de la scolarité des enfants différents présentement au Québec.
Toutefois, après avoir partagé l’article j’ai vu que les réactions n’étaient pas dans le même sens que moi. Certains parents ont été vexés de cette lecture croyant qu’on leur disait que leur enfant n’a pas sa place dans le système scolaire « normal ».
Pour ma part, je l’ai vu comme une dénonciation d’un problème, mais ce sujet est tabou et difficile à aborder.
Il y a quelques mois il y a eu un débat sur un forum de discussion, une dame demandait « pourquoi »? Pourquoi un enfant a besoin particulier est là dans la même classe, alors qu’il dérange les autres qui eux arrivent difficilement à se concentrer et doivent rattraper leur retard le soir avec leur parent. Les parents ont été blessés de lire ce message qui se voulait pourtant tout à fait pertinent.
Malheureusement, il n’y a pas de réponse juste. Il n’y a pas de recette miracle ni de classe miracle.
J’ai 4 enfants tous à besoins particuliers. D’un côté, je vis la réalité de la classe régulière avec une enfant TDAH de type mixte, trouble du spectre del ‘autisme et trouble anxieux. De l’autre, je vis l’école spécialisée pour les cas « sévères ». Une école où tous les services sont là pour les enfants, et pourtant je peux vous dire que ça ne répond pas totalement à nos attentes non plus.
Le problème avec les enfants a besoins particuliers c’est qu’ils sont si différents un et l’autre qu’on ne sait plus trop quoi en faire ni où les envoyer. Certains peuvent fréquenter le régulier, d’autres seraient bien dans un « entre-deux » qui n’existe malheureusement pas entre la classe régulière et la classe adaptée, d’autres ne peuvent pas fréquenter la classe adaptée mais sont peut-être un peu trop forts pour l’école spécialisée.
Les enfants payent tous à quelque part, même si on fait notre gros possible que ce soit en tant que parents ou en tant que professionnel.
Ma grande fille de 9 ans a sa place à l’école régulière, il n’existe pas d’autre classe fait pour elle et pourtant je peux très bien la reconnaitre dans les discours des enfants « qui dérangent un peu » dans les classes normales. Mais on ne peut absolument rien faire d’autre sinon de sensibiliser les enfants autour d’elle sur sa « personnalité différente » et lui offrir le plus d’outils possibles pour bien cheminer en classe. De ce coté, je peux dire qu’à son école le travail est bien fait avec les ressources qui sont disponibles, ça ne fera pas de miracle mais ça limite les dégats si on peut dire.
De l’autre coté j’ai un garcon autiste « pas vraiment verbal » de 7 ans qui lui à l’école spécialisée, ils ne peuvent pas tout lui offrir. Dans ces écoles, on passe du temps à gérer du comportement, ce n’est pas facile. Le bulletin « adapté » ne l’est même pas pour des enfants autistes donc les attentes ne sont même pas réalistes. Les professionnels sont débordés et font leur 200%, mais malgré tout, pour le moment je n’ai pas l’impression que mon fils en retire grand chose si ce n’est d’être « à quelque part » parce que c’est obligatoire la scolarisation. Il n’est pas autonome et si dans son cas les maths et le français ne sont pas importants, je n’ai même pas l’impression que cette école est la solution non plus.
Les enfants sont trop différents, peu importe où on les envoient, on ne peut que faire de notre mieux.
Ce n’est pas facile pour personne. Le monde scolaire c’est difficile pour les enfants différents.
http://ou-est-tommy.blogspot.ca/2013/02/votre-fils-est-rain-man.html
http://ou-est-tommy.blogspot.ca/2013/02/les-experiences.html
Jennifer dit
Bonjour Julie!
J’aimerais vous demandez la permission d’inclure cet article, ainsi qu’un lien vers votre blog sur mon site de portfolio d’étudiante en adaptation scolaire. Vous avez mis en mots mes propres motivations de mon retour aux études à 28 ans!
Je continuerai de vous lire avec attention, vraiment une belle découverte!
Jennifer
Julie dit
Pas de problème Jennifer, c’est même flatteur… Pouvez-vous me donner l’adresse de votre site, j’aimerais voir?
Jennifer dit
Bonsoir Julie!
Pardon pour ma réponse tardive, je n’avais tout simplement pas vu votre message.
Pour l’instant mon portfolio web n’est pas accessible à tous puisqu’il est en construction. Par contre, j’ai partagé avec mes collègues étudiants votre site !
Merci encore et bonne soirée!
Hélène G. dit
J’ai la preuve vivante que l’éducation spécialisée avec des petits groupes ou l’on exploite les aptitudes, fait en sorte qu’ils deviennent partis intégrante de notre société avec leurs places pour faire des emplois qui les valorisent et qui permet de s’accomplir et s’épanouir… J’ai une belle grande fille de 23 ans maintenant, qui aimait les animaux, faire la cuisine, et les Canadiens de Montréal, elles fait partis des Olympiques spéciaux en soccer, basquet et ski alpin. En étant bien encadré à l’école primaire et à Mont -Bruno par la suite en adaptation scolaire, elle est maintenant avec deux jeunes de son âges « normaux » , » associé » à un service de traiteur de Ste-Julie, le Quartier Gourmand, ils ont un site internet et Facebook, à voir !!! elle fait la cuisine, desserts, barres granola,mayo,service au table et même la caisse…qui aurait pensée…On est tellement fier , c’est des boites à surprise , ils peuvent tellement nous surprendre !!!. Elles est épanouie comme jamais, et intégrée à une vie « comme les autres » et ça, grâce à un enseignement spécialisé qui a su ciblé ses forces et aptitude, et ce au public… Il faut exiger des services , ont paye des taxes et c’est notre droit pour l’avenir de nos enfants. Vive la différence, car on a beaucoup a apprendre de eux et ils ont leurs place dans notre société. Une mère qui est fière de sa fille !!!
Julie dit
Vous avez raison d’être fière!!!
Julie Hebert dit
Mon fils autiste a été depuis la prématernelle en classe spéciale. Durant ces 2 années il n’a pas évolué. J’ai décidé de l’envoyer à l’école Giant Step de montréal qui pronait l’intégration scolaire. Il y a été pour 1 année et a été inclus en classe normale 4 jours semaine avec une TES. Wow quel changement chez mon fils. Etre avec des amis et non pas juste des élèves qui ont des problèmes de communication ou autres comportements a tout simplement fait voler mon fils sur beaucoup d’apprentissage et surtout cela l’a remis a niveau avec son groupe d’âge. Il devait avoir au moins 3 ans de retard coté développement. La classe normale lui a apporté un bien fou. Oui il a une cote et maintenant il est intégré à 100% dans une classe normale. Il est supposé avoir de l’accompagnement en classe, ce que je doute fort. Même que le TES que je vois de temps en temps dit que la professeur est suffisante pour ses besoins… chose que je doute car la période de nouveaux apprentissages n’est pas encore arrivé. Peut-etre qu’il a assez grandit pour ne pas avoir besoin de TES plus que ce qu’il lui donne et ce 10h par semaine pour 2 ans la classe. Il est la 35h par semaine. Ils voulaient le renvoyé dans une classe spécialisée… ce n’est pas la solution. Dans la vie lors d’un travail, la personne devra faire affaire avec tout le monde. Ce n’est pas en les isolant qu’on les aide et surement pas en les mettant tous ensemble. Les classes spécialisées ont peut-etre du bon mais mon fils était dans une classe mélangée… maternelle, 1ere, 2eme et 3eme année ensemble. Quand ont-ils de l’enseignement? Quand tu es en maternelle tu ne peux avoir l’enseignement de 3eme? Que fait-il lorsque le prof est avec ses 3eme? Rien! Il attend en espérant qu’il ne dérange pas trop. Il faut avoir PLUS DE SERVICES EN CLASSE NORMALE. Pourquoi pas avoir un TES en classe avec le prof, ce serait bénéfique à tous les élèves. Et donner de l’orthophonie à ces petits autistes. Même s’ils sont intégrés ca ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de difficultés et qu’ils n’ont pas besoin d’orthophonie. Si on veut qu’ils continuent à suivre il faut leur donner les bons outils. La solution n’est pas la classe spécialisée mais plus de service dans les classes normales: C’est ca qu’il faut pousser! Ce n’est pas de les séparer du monde et leur apprendre à être différent. C’est de les intégrer et de leur apprendre qu’ils font parti du monde avec leur grande force et de les accompagner et leur apprendre a mieux gérer leurs petits défauts. (Ici je ne parle pas d’autisme sévère qui mettrait en danger la vie des autres élèves)
Julie dit
Je pense sincèrement qu’il faut intégrer ces enfants dans les classes régulières car ils sont une richesse pour les autres. Le monde parfait n’existe pas. N’est-ce pas une belle leçon de vie pour les enfants et enseignants…Je comprends qu’il faut davantage de ressources mais pas juste pour ces enfants mais pour la classe au complet. C’est notre système qui est déficient et pas les enfants qui sont différents car à mon avis ils sont tous différents et c’est la richesse d’une société. Qu’est qu’on doit vraiment apprendre aux enfants? Le respect des différences est certainement plus important qu’un monde parfait.
Isabelle Ouellette dit
Tout simplement MERCI.
Je suis une maman d’enfants colorés.
J’ai été heureuse de vous lire ce matin. Il y a de l’espoir et surtout des êtres exceptionnelle comme vous se dédient quotidiennement à nos amours et à aider à bâtir notre société future avec tout leur coeur et les moyens qu’Ils ont à leurs disposition.
Julie dit
Merci beaucoup Isabelle. Il est parfois difficile d’aller au front pour les enfants, les encouragements sont les bienvenus!!!
Maryline dit
Je suis enseignante au primaire depuis maintenant 10 ans. Et à plusieurs moments, je me suis demandé pourquoi je continuais. Mais l’amour que j’ai pour mon métier à toujours pris le dessus. Il y a deux ans, j’avais dans ma classe de 5e année, 2 élèves TSA intégrés, et un en cours d’évaluation (dont les ressources ne sont données que lorsque le ministère aura approuvé qu’il mérite bien sa cote). De plus, j’avais un élève dysphagique, 4 ou 5 élèves sont médications pour un TDAH et plusieurs élèves avec un retard considérable au niveau académique. J’avais 11 élèves avec une particularité, dont 7 plans d’intervention à tenter de mettre en place.
Ouf! Quelle année! Mais, comme a tenté de l’exprimer Julie, on les aime et on veut les aider à tout prix. Et je crois qu’il y a beaucoup d’incompréhension de la part de gens qui ne sont pas dans le milieu. Ce n’est pas parce qu’on veut absolument les envoyer en classe spéciale, c’est plutôt le manque de ressource. Bien souvent, je me suis sentie seule, à ramer à contre courant dans un système qui ne voit les enfants qu’avec des yeux d’$. Ah! oui j’avais droit à une TES… qui était présente en classe que 4 heures par semaine. Je me suis aussi sentie frustrée et incompétente… Wow! beau portrait pour mon estime de moi.
Et j’ai compris, en parlant avec un de mes élèves TSA et c’était une révélation pour moi. Il m’a dit : Je sais que je suis différent des autres. Il vivait lui aussi beaucoup de frustration et jamais de succès. Alors, pourquoi continuer! Il ne voulait plus vivre cette situation, il était en dépression.
Alors, je m’adresse aux parents qui ont un deuil à faire… Ne le voyez pas comme un échec personnel si votre enfant prend un parcours différent. Sortez de votre égo et réagissez avant qu’il ne soit trop tard. Personne n’est ici pour juger, mais plutôt pour dénoncer une situation que ne convient qu’on coffre du ministère. Tout le monde est perdant, mais tout le monde voudrait le mieux pour ces futurs citoyens, pour qu’il soit heureux dans notre société!
Catherine Perron dit
Jour après jour j’envoie mon fils de 6 ans à l’école du quartier. Il a un double diagnostic de Trouble du Spectre Autistique et de TDAH. Ce n’est pas toujours facile. Certains matins je pleure parce que j’ai l’impression de l’envoyer dans la fosse aux lions. Je suis très consciente que le manque de ressources affecte son fonctionnement au quotidien. Son professeur confirme qu’il participe bien lorsque la TES qui l’accompagne 8 heures par semaine est présente en classe. On s’entend que 8 heures par semaine c’est peu…Suite à une coupure de poste, il n’y a pas de TES dans l’école les jeudis PM ainsi que les vendredis. J’ai cru comprendre que la psycho-éducatrice et l’orthopédagogue tenteront de palier à ce manque de ressources en se relayant dans la classe les jeudis PM et les vendredis. Cette semaine, le professeur de mon garçon m’a demandé pour quelles raisons je souhaite que mon fils soit intégré dans une classe régulière. Je souhaite continuer à envoyer mon fils à l’école du quartier pour différentes raisons. L’inclusion dans l’école du quartier veut également dire la participation à la vie sociale du quartier. Maintenant, mon fils reçoit des invitations aux fêtes d’anniversaires. Il a aussi des amis avec qui jouer dans la ruelle d’à côté ainsi qu’au parc à deux coins de rues. Il est en train d’apprendre à lire, à compter, à parler en anglais et à chanter des comptines. Le soir, à la maison, en plus de pourchasser son chat, il invente des phrases avec ses mots étiquettes. Je sais qu’il dérange parfois ses camarades de classe. Je sais aussi qu’il a du mal à retenir sa langue et qu’il a la bougeotte. J’ai vu qu’on avait ajouté un petit bureau juste pour lui dans sa classe. Les autres amis sont en équipe de quatre autour d’une table. J’ai à nouveau eu du mal à retenir mes larmes lorsque’à la vue de ce bureau en retrait, j’ai réalisé que mon garçon était à la fois inclus et exclus… Lorsque je lui ai demandé ce qu’il pensait de son petit bureau pour lui tout seul, il semblait très heureux…Il voit ça comme un avantage, un petit coin juste pour lui. Fiou!!! Je souhaite continuer à envoyer mon fils dans une école régulière parce qu’il est en train d’apprendre les comportements sociaux qui lui permettront de développer son autonomie, qui lui permettront d’être un citoyen à part entière. Je souhaite que les ressources nécessaires soient investies pour permettre aux enfants différents de se tailler une place au soleil. Ils le méritent. Pour conclure, je vous dirais que mon fils, je ne le voudrais pas normal. Je ne peux même pas l’imaginer autrement. Je l’aime de tout mon coeur. Je le trouve charmant, fonceur, drôle et enjoué. Il sait comment se faire aimer et je sais que son professeur va penser à lui en rentrant à la maison le soir…J’ai une réunion demain matin à 7h30 à l’école pour discuter des stratégies à mettre en place pour favoriser l’intégration de mon garçon. J’aimerais qu’on ajoute d’autres petits bureaux séparés pour donner l’illusion que mon fils n’est pas le seul dans son équipe. J’aimerais qu’on lui permette d’aller chaque jour au gymnase en fin de matinée lorsqu’il a trop la bougeotte pour rester assis. J’aimerais qu’il puisse apporter des bandes dessinées pour l’aider à s’occuper pendant les transitions. Je me demande comment va se passer la rencontre. Je me demande si mes idées seront bien reçues… Je pense qu’il serait utile d’avoir une personne ressource, possiblement une travailleuse sociale, qui travaillerait à coordonner les ressources pour chaque enfant inclus en milieu régulier. La collaboration n’est pas toujours facile à établir entre les divers intervenants de l’équipe école, les parents, le CSSS, les ressources de l’hôpital et les intervenants des cliniques privées. Il y a parfois des malentendus et des guerres de pouvoir et de territoire. Je suis convaincue que le partenariat pourrait s’établir plus efficacement. L’enfant bénéficierait d’une meilleure communication entre les intervenants. Je n’ai qu’un souhait à formuler: Travaillons en collaboration pour trouver des solutions adaptées à chaque enfant. Oui pour l’inclusion avec les ressources nécessaires pour la mener à bien.
Rachel Lajoie dit
Oh Wow!!!! Que j’aime ce témoignage. J’y vois beaucoup d’espoir, d’implication et d’acceptation.
Quand on veut, on peut. « Le vouloir c’est le pouvoir. »
La motivation nous pousse vers l’avant. C’est certain que sur le chemin nous aurons à franchir des obstacles (comme le manque de ressources) mais il ne faut surtout pas retourner dans notre zone de confort. Vaudrait mieux selon moi, s’asseoir ensemble et chercher des solutions (comme dans ce beau témoignage).
« Tout est possible à celui qui croit. »
P.S. Je ne vous demande pas d’être parfait mais je demeure dans l’espoir, qu’en tant que société, que nous puissions continuer d’avancer.
Josée dit
Votre témoignage me touche énormément! Vous êtes très impliquée dans le choix d’une solution et l’on ressent tout l’amour que vous avez pour votre enfant… Bravo!
Stéphanie Desjardins dit
Je me reconnais tellement dans votre commentaire. Je suis la maman d’un petit garçon de 4 ans TSA mais aussi éducatrice spécialisée. Mon fils est en maternelle pour enfants ayant des besoins particuliers. Je le regarde se développer, revenir chaque jour avec son petit bagage de bonheur et d’apprentissage dans sa pratique de la grande école. Je déplore en tant qu’éducatrice le manque de ressource pour accompagner nos enfants. Le gouvernement coupe les ressources financières, les commissions scolaires coupent dans les services directs aux élèves et ce sont nos enfants qui en souffrent. J’ai peur pour l’avenir scolaire de mon fils, peur que le manque de ressources hypothèque l’adulte qu’il deviendra. Il faut en tant que parents suivre de près ce qui est offert à nos enfants et ne pas prendre pour acquis que l’école se débrouillera avec la différence de notre enfant. Je crois qu’il est de notre responsabilité de parent de s’assurer que tout soit mis en oeuvre pour que l’intégration de notre enfant lui soit bénéfique…donc pas à n’importe quel prix. Professionnellement, je suis débordée car j’ai plusieurs élèves en accompagnement et peu de temps à accorder à chacun. Je me sens plus un pompier à éteindre des feux urgent qu’autre chose. Je rêve d’un monde idéal, d’un accompagnement personnalisé répondant aux besoins spécifiques de chacune de ces petites boules d’amour. En attendant, je pleure mes deuils, j’accueille les victoires et les progrès et je croise les doigts! 🙂
Mélanie dit
Merci d’avoir publié cet article, je vais partager et garder espoir. Je fais partie des enseignantes qui songent à décrocher. Je suis aussi mère d’une petite qui a un retard général de développement et qui entrera à l’école l’an prochain. Je connais trop le scénario. Sera-t-elle scolarisable? Est-ce vraiment mieux pour elle de se retrouver dans une classe pour enfants différents? Quels comportements apprendra-t-elle? Se laissera-t-elle aller à la facilité? Puis dans la vraie vie, elle devra entrer en contact avec des gens normaux, serait-elle mieux en classe régulière?
Je sais très bien qu’elle ne pourra pas suivre le programme régulier, mais elle pourra observer les autres et tenter de les imiter. Ouf, quelle dure décision en tant que parent! Et devinez quoi…à la commission scolaire on me dit qu’il y a une place pour chaque enfant. Si c’était vrai, les enseignants auraient beaucoup plus de soutient.
Dans un sens j’ai de la chance que le handicap de ma fille soit évident, il est plus probable qu’elle obtienne du soutient tôt. Je suis tellement déçue de voir tous les petits qui sont dans nos classes et qui ont besoin de services sans en avoir.
Le Québec a besoin de se mettre les yeux en face des trous, nous avons un gros problème social. Exigences toujours plus élevées, moins de temps pour les jeunes, moins de services extérieurs et plus de médication pour cacher les problèmes.
Je garde espoir qu’un jour notre société fasse des changements pour le bien de ses enfants. Merci d’avoir partager ta réalité avec nous.
Marie-Claude Bouchard dit
Jacinthe dit
C vrai que ca ne doit pas etre evident et que du support serait necessaire. Par contre, moi qui est maman d’un TED de 20 ans, je peux vous dire que si Manuel n’avait pas ete dans une classe reguliere, il ne serait probablement pas autonome aujourd’hui. Alors de la, je ne peux que vous remercier d’avoir fait votre gros possible 🙂
Marise dit
Superbe témoignage poignant de vérités ! J’ai enseigné en classe spéciale au début de ma carrière et je peux confirmer que nous sommes davantage en mesure d’aider ses enfants différents ! Avec moins d’élèves par classe et l’aide d’une éducatrice, on peut arriver à respecter les besoins particuliers de ces enfants. Dans une classe régulière, même avec le travail acharné d’une enseignante, l’enfant différent ne fait que survivre à mon avis, il ne se développe pas à son plein potentiel. J’ai eu de ces enfants dans mes classes régulières et j’ai toujours eu le sentiment de ne pas les servir adéquatement et comme vous le dites, je ne pouvais que faire de mon mieux pour les aider… Pas toujours évident avec la charge de travail qu’on s’impose pour le bien de nos élèves. C’est malheureusement ça qui mène bien des enseignants à l’épuisement… Difficile de se préserver lorsqu’on voit devant nous un enfant qui a besoin d’aide, d’adaptation et d’attention !!!!!!
Gygy dit
Je suis tellement d’accord avec toi 🙂 c’est bien dit! merci!!
karine dit
Bonjour ! Vous n’avez pas idée comment votre texte m’a touchée… Je suis maman dun garcon de 10 ans qui est non-voyant de puis sa naissance.Il a également été diagnostiqué TDAH..( eh oui il a le package deal !!).Nous habitons Granby,tandis que son école spécialisée est à Longueuil… Il doit voyager ce trajet 2 fois par jour 2 heures matin 2 heures le soir… Nous pensons sa arret à le faire transférer dans une école de notre secteur afin quil puisse bénéficier d’une vie un peu plus normale…. (partir à l’école le matin à 6h30 et revenir à 5h30 le soir ce n’est pas une vie) Il ne faut pas oublier qu’il a des devoirs et lecons malgré ces heures de fou… Certains diront : » Ben déménage plus proche !!! » L’option a été envisagée.. mais comme nous avons 3 enfants,nous avons besoin d’une maison et les maisons dans ce coin ne sont pas abordables pour nous malheureusement.. Il y a aussi nos familles qui sont près de nous pour nous aider …Avec 3 enfants,cest super important d’avoir un réseau proche de nous… L’école ne semble pas comprendre pourquoi on veut l’intégrer dans une école normale… mais mon cœur de maman rêve du moment où il y aura un établissement adapté plus près pour mon fils…Sincèrement votre texte m’a ébranlée et est venu me chercher au plus profond de moi.. Il remet tellement de choses en question…. Quelle est la meilleure décision… Ce que je peux vous dire c’est que votre texte est touchant et a remi beaucoup de choses en perspective ! Merci pour ce partage
Julie dit
Merci pour votre commentaire. Je souhaite que, collectivement, on puisse remettre les choses en questions et vous faire sentir, à vous les courageux parents concernés, que vos enfants comptent et sont importants! Ils méritent mieux que ce que on leur offre présentement! Bon courage.
Lucia dit
Merci de partager votre perspective -sincèrement. Je ne comprends pas non plus, pourquoi, la plupart des gens pensent que l’intégration en classe régulière est primordial pour les enfants avec défis particulières. Il y a du travail a faire pour sensibiliser la population en général et les parents en particulier, des besoins réelles des enfants avec des handicaps. Il n’y a pas que l’école « régulière » qui n’est pas « user friendly » il y a les bibliothèques (je pense à la petite Amanda qui chante), les salles de cinéma, les musées, les restaurants, les avions…la liste est longue. Nos enfants ont des besoins et des configurations différents, pour développer leur plein potentiel. Pour ma part, je fais l’instruction à la maison, car je n’ai pas trouvé l’école qui pourrait lui offrir ce dont elle a besoin. Mon enfant est dans le spectrum à tous les niveaux: parfois elle a trois ans, parfois quinze, parfois sept… de fois elle ne peux pas faire une phrase complète et de fois elle apprend le Japonais, compose de la musique ou écoute un documentaire sur l’évolution de l’homme. Quel école pour un enfant comme ça?. À ce jour j’ai pas encore rencontré ni école, ni éducatrice ou éducateur spécialisé pouvant faire un travail d’instruction et développement qui correspond aux besoins de mon enfant. Les écoles dont les spécialistes en éducation sont formés n’enseignent pas un approche centré sur l’enfant, c’est l’enfant qui doit s’adapter à la façon de leur méthode, c’est à l’enfant de faire comme les autres, comme si l’autre était le MODÈLE, le « bleu print », en dehors de ça, il doit à tout prix être intégré -c’est insensé.
Marie-Claude Harton dit
Bonjour Julie,
J’ai lu ton texte en diagonal, je connais la chanson, je suis enseignante au secondaire… Enfin, je me sens moins seule. Je vais parler de moi d’abord. Bref, depuis l’intégration, je me sens d’une incompétence magistrale. Je ne possède pas les outils pour aider des enfants avec des besoins particuliers. Même si je suis prof de français, je n’ai pas les connaissances pour aider un élève dyslexique ou autre, et il n’y a pas de professionnel à mon école pour pallier les manques de mes classes. Donc, je me sens incompétente sur une base régulière. Je me sens aussi incompétente vis-à-vis des élèves doués, parce que qu’on le veuille ou non, quand les enfants aux besoins particuliers demandent plus de temps. On a beau avoir de l’imagination pour garder occupés nos élèves performants, parfois, ce que ces enfants veulent, c’est plus de matière. ll y a une limite à ce que je peux faire comme planification. Pour 5 classes, je ne peux planifier pour les élèves aux besoins particuliers, les élèves à la progression moyenne et les élèves performants. On me demande aussi de préparer des activités pour lesquelles l’usage du Ipad est de rigueur. Il faudrait bien que j’apprenne à l’utiliser comme il faut avant. Quand je dis « comme il faut », je pense au fait que le Ipad devient un outil pédagogique. Donc, cela implique de trouver une application signifiante et d’être capable de l’exploiter avec un groupe. Et crois-moi, le fait que tous les jeunes savent utiliser un Ipad est totalement faux. Il savent jouer avec un Ipad, mais travailler avec celui-ci: mythe. Bref, je me sens incompétente au quotidien. Je n’ose imaginer l’enseignant inexpérimenter qui doit faire face à ce défi. J’ose espérer que son entrain des premiers jours l’aidera à persister dans le milieu. De mon côté, je suis en sabbatique après un beau 16 ans d’expérience. Je renonce pas, mais je réfléchis. J’adore enseigner, pas question pour moi de me diriger vers l’administration scolaire, mais j’ai des choix à faire.
Pour ce qui est des élèves, il faut le dire, ils ne sont pas fous. Je remarque souvent que le fait de les intégrer ne fait que pointer davantage le projecteur sur eux. Leur faiblesse, leur différence ressort davantage au sein d’un grand groupe. Pour certains, l’affirmation de soi se fait positivement. En classe, ouvertement, ils affirmeront qu’ils ont des besoins spéciaux et cela ouvre un dialogue chez des élèves qui progressent normalement (la norme). Pour d’autres, s’ils pouvaient creuser un trou et s’y enfoncer le plus profondément possible, ils le feraient. C’est la pression au quotidien, à chaque minute, à chaque seconde. Ce sont des heures et des heures de travail et d’études supplémentaires pour tenter de rester de niveau avec les autres. Les parents font appel à des tuteurs, l’enfant peine à vivre sa vie d’ado. Résultat: ces jeunes se mettent à angoisser, c’est l’enfer. Quelle vie!
Alors, ton billet m’inquiète et me rassure à la fois. Je m’affirme: non, je ne suis pas pour l’intégration. Malheureusement, encore une fois, on a généralisé. Je crois que certains jeunes peuvent être intégrés, mais la plupart ne devraient pas l’être. C’est du cas par cas. Ce qui me désole dans tout cela, c’est que notre jugement professionnel ait si peu de valeur. Le ministère fait ce qu’il veut de nous. Avons-nous déjà été consultés sur la manière d’évaluer des élèves après 3 bulletins différents en moins de 5 ans? Les parents ont réussi à ravoir leur bulletin chiffré, on a réussi quoi de notre côté? On ne fait que ce qui nous est demandé, et quand ça ne fonctionne pas, on nous pointe du doigt. Oui, je suis un peu amère et triste. Je travaillerai là-dessus cette année et je vais prendre des cours en adaptation scolaire, à mes frais. Si je suis pour avoir des élèves avec des besoins spéciaux dans mes classes jusqu’à la fin de ma carrière, je veux pouvoir les aider correctement et me sentir compétente, parce que si ça vaut pour les élèves ce sentiment, ça vaut aussi pour les profs. Quand on se sent poche, on abandonne. À quand les classes à 25 élèves au secondaire? Ça règlerait bien des choses?
Diane dit
J’aime beaucoup votre commentaire et bien que je ne sois pas enseignante je comprends ce que vous vivez et je suis contre l’intégration à tout pris pour tous…je crois aussi que ça doit être du cas par cas.
Une réaliste dit
C’est exactement ce que je vis après 15 ans d’enseignement. Je suis toujours appréciée de mes élèves mais je suis en remise en question depuis au moins 3 ans. J’ai l’impression de ne pas pouvoir faire mon métier, je me sens incompétente parce que je ne sens pas que j’arrive à bien enseigner à ces « multi » classes qui sont aujourd’hui le lot de notre quotidien.
Quand vous allez chez le médecin, allez-vous toujours remettre en question ce qu’il vous dit? J’espère que non. Alors pourquoi on ne reconnait pas notre expérience: ce sont nous les enseignants qui enseignent. Pourquoi on ne nous écoute pas? Pourquoi cerains parents remettent systématiquement en question ce que l’on dit?
Pourquoi est-ce qu’on juge notre travail sans arrêt et sans connaissance de cause? Qui je suis pour dire au spécialiste en informatique qui me dit qu’il doit changer ma carte-mère que ce qu’il dit c’est n’importe quoi. J’ai lu tout plein de belles choses dans les réponses mais aussi des choses qui m’insultent comme professionnel. Par exemple: « Les écoles dont les spécialistes en éducation sont formés n’enseignent pas un approche centré sur l’enfant, c’est l’enfant qui doit s’adapter à la façon de leur méthode, c’est à l’enfant de faire comme les autres ». J’ai juste envie de dire: « Et bien bravo madame, si vous pensez faire mieux, je vous invite à prendre ma place, juste pour une semaine… on verra bien ce que cela donnera’. Ce sont des affirmations faciles à faire par des gens qui ne connaissent pas cette réalité parce qu’ils ne la vivent pas chaque jour. Comment enseigner à 32 élèves au secondaire et enseigner à chacun différemment comme il a besoin? Vous pensez faire ça comment vous?
Marie-Claude Bouchard dit
Je comprends votre désarrois, mais il faut cesser de penser intégration et se tourner en mode INCLUSION. Mon fils est autiste, il est en 2e année et il fréquente une école dite normale. Pour son cheminement c’est ce qu’il y a de mieux vous savez. LA question nous nous la sommes posée a mainte reprise et avons tourné et retourné le problème dans tous les sens imaginable. Nous ne voulions pas que notre enfants si particulier soit en contact avec un monde parallèle, mais plutôt qu’il soit INCLU et qu’il chemine dans un univers tangible et aussi normal que possible. La et seulement là, s’il ne peut cheminer nous lui offrirons autre chose, parce que à se moment précis, ce ne sera plus ce qu’il y a de mieux. Mais il faut essayer de l’inclure, tenter de lui donner la meilleur normalité possible, parce que c’est ça la vie… la vrai vie se passe avec la normalité. Mais pourquoi diable voir l’arrivé d’un enfant particulier comme un fardeau? et vouloir a tout prix l’intégrer??? La magie se passe dans l’INCLUSION et non pas l’intégration. Avec l’aide d’un plan clair, d’éducatrice spécialisé et du crdi alors sachez que tout est possible. J’ai offert a mon fils ce que je croyais fermement être le mieux pour lui ( oui oui, le mieux pour lui à ce moment précis de sa vie) et il nous le rend au centuple, Et vous savez quoi? je ne le regrette pas, des dictées à 100% un bulletin extraordinaire, mais une chose est certaine, l’enseignante NE DOIT PAS ÊTRE SEULE FACE A CES SITUATION D’INCLUSION. Ces enfants particulier se doive pour amener a bien leur potentiel d’avoir des éducatrice spécialisé avec eu point.
Marie-Claude Bouchard dit
J’ajouterais que nos enfants nous ne les voulons pas normaux, comme plusieurs se plaisent a le penser, Nos enfants nous les aimons tel qu’ils sont avec toute leur subtilité. Nos enfants, nous les voulons simplement inclus , aimé et respecter dans toute leur grandeur et leur beauté.
Marie-Claude Bouchard dit
JE vous invite tous a visionner cette vidéo qui explique très bien l’inclusion et sa raison d’être.
isabelle dit
Merci Marie-Claude! Votre point de vue fait du bien à lire.
lise dit
Bravo! Pour cette magnifique intégration… Émile vit une expérience unique. Dans une école de la région de Montréal, il y aurait beaucoup plus d’enfants… Si j’observe bien la photo de groupe, ils sont treize enfants et deux adultes. Donner cette quantité d’élèves à tous les enseignants du Québec et verriez moins d’épuisements se propager à une allure effrayante chez mes consoeurs et confrères. La réalité d’une TES pour un enfant, n’existe pas dans mon milieu. Fermez les yeux et imaginez seulement 30 secondes: Émile intégré à un groupe de 24 élèves dont quelques enfants ayant une problématique spéciale et une TES qui pourrait lui offrir 45 minutes de présence par jour. Une vision d’horreur pour tous… Je souhaite que le gouvernement se réveille et commence à penser aux enseignants qui vivent des situations très alarmantes. Vous vivez une situation idéale, j’en suis très heureuse pour Émile qui mérite le meilleur de ce monde.
Diane dit
Très bon article. La meilleure place pour eux c’est dans une classe spécialisée et je suis à 100% pour cette optique. Mon enfant a toujours eu de la difficulté à suivre le « groupe » dit normal de sa classe. On a jamais pu mettre un nom sur son problème qui ressemblait à de l’autisme. J’aurai tant voulu qu’il intègre une classe juste pour lui, une classe adaptée à son problème. Il aurait, j’en suis sur, réussi beaucoup mieux. Aujourd’hui , on est sur le point de mettre un nom sur ce qu’il a….syndrome d’asperger….. Je suis a 100% pour les classes spécialisées pour ceux « qui sont différents ».
Chantal Marois dit
Bonsoir,
Qu’entendez-vous tous par enfant différent? Parle-t’on ici d’un handicap léger, modéré, lourd? Est-ce qu’une banale dyslexie permet de cataloguer un enfant dans la famille des indésirables? Un trouble de langage écrit, un trouble à l’oral? Quand tire-t’on la ligne?
Julie dit
Justement, je pense aussi que « l’étiquetage » des enfants ne se fait pas présentement d’une manière suffisamment « humaine ». Pour moi, s’il y a consensus entre les parents et l’enseignant pour dire que la classe régulière ne rencontre pas les besoin de l’enfant, cela devrait être suffisamment crédible et avoir suffisamment de poids pour obtenir du soutien. En partant, si un parent doit faire de nombreuses adaptations dans la vie quotidienne de l’enfant et à la maison, on peut s’attendre à ce que les besoins d’adapter le cheminement soient doublement présents à l’école… Mais de façon générale, je ne parlais pas de dyslexie mais davantage de déficience, TED, troubles anxieux importants, etc… Encore là, tout dépend de l’enfant!
Chantal dit
Bonjour,
Je n’ai nullement dit que « l’étiquetage » des enfants ne se fait pas présentement d’une manière suffisamment « humaine ». Je regrette mais le seul étiquetage que je vois c’est celui fait dans le présent blogue… Votre témoignage porte à réflexion…
BROCARD dit
Je viens de lire votre artcicle, que je trouve très bien. Vous vous interrogé quand au Pourquoi intégrer un enfant différent dans une classe ordinaire, alors qu’il neparle pas, et n’est pas capable de faire des devoirs… Je suis maman d’un enfant autiste, est pour moi de le mettre au milieu des autres est importants. il n’arrive pas à suivre, c’est sûr! Le travail réèl pour lui se dait à la maison, avec des outils adaptés qu’il peut comprendre. maintenant, il va plus à l’école pour le sociale que pour l’apprentissage en lui même. c’est vrai il ne parlait, pas, il met trois ans pour apprendre ce que fait un enfant en une année. Par contre le contact avec les autres le tire en avant, vers le haut,même si vous croyiez qu’il ne se passe rien, cela fait son bonhomme de chemin. Quel satisfaction pour un parent de voir son enfant faire la ronde dans la cour au bout de quelque années avec avec les autres, chose impensable et inimaginable! ou lorsqu’il se met à parler d’un des enfants de la classe. Je trouve en plus que de biens les encadrers à l’école, permets d’offrir une ouverture d’esprit aus autres,la différence, la tolérence, le partage, le respect. n’est ce pas ce que l’on doit apprendre à l »école??c’est dommage que celle ci ne soit pas assez ouverte pour aider les parents et les enfants. il manque d’accompagnants. pourquoi ne permet-on pas aux parents de laisser intervenir leur propre éducatrice qui travail quotidiennement avec l’enfant à la maison à l’école? Pour ma part, à un moment on a condammé mon fils: ils ne parlera pas, etc. au bout de plusieurs années de travail et de prise en charge adapté jour et nuit, il parle, s’exprime correctement et a plus de vocabulaire qu’un enfant de son âge. il y a encore du chemin. j’ai trouvé une école privée qui aaccepté de le prendre à mi -temps accompagné par la personne de notre choix, et tout se passe très bien. maintenant il commence à me parler d’un enfant de sa classe. son premier camarade. en milieu ordinaire, il n’aurait toujours pas repris l’école par manque d’AVS. Je ne regrette pas d’insister, car je pense que d’ isoler un enfant n’est pas la solution et ne fait que renforcer le statut de « monstre », « de peur » . »Les enfants autistes, exclus, oubliés, marginalisés, deviendront des adultes exclus, oubliés, marginalisés… dépendants et à la charge de la société. » Par contre, je pense qu’ils doivent être accompagné correctement. C’ est très important. la seul chose que je reproche au système scolaire, c’est de ne pas avoir le temps d’enseigner, c’est de remplir les enfants de la même façon que l’on met de l’eau dans un vase. oui, un remplissage. compris ou pas compris. pour moi, je ne vois pas les choses comme cela. je pense que se système est dépassé et qu’il aurait besoin d’une mise au goût du jour.
Julie dit
Merci pour votre commentaire. En fait, ce que je remets en question, c’est l’intégration « sans soutien ». Un enfant accompagné et soutenu comme semble l’être le votre peut facilement devenir une richesse pour un groupe, surtout si lui se sent bien dans cette situation. La rigidité du système qui nous contraint à évaluer les enfants uniformément est aussi à la source de ma remise en question (par exemple pour un enfant qui ne parle pas). Notre système est en effet dépassé….
Caro dit
En fin de compte, c’est un peu comme comparer le système scolaire au système de santé; dans un monde idéal, on voudrait passer tout de suite quand on va à l’urgence, on voudrait que notre culotte d’incontinence soit changé au premier pipi et qu’il soit changé tout de suite après le numéro 2, on voudrait que notre médecin prenne le temps de nous écouter, on voudrait que nos parents en centre d’acceuil soit respecter dans leurs rythmes… Ces enfants seront ceux qui nous soignerons aussi quand nous seront malade, seront les proffesseurs de nos petits-enfants, seront nos garagistes ou nos éboueurs… Oui on a tous une place dans la société mais on est aussi tous différents. Si nous ne prennons pas le temps de les traiter avec le respect et l’attention dont chacun à besoin, nous leur transmetterons la valeur que tous doivent être traité uniformément sans exeption. Besoins spéciaux égal attention spéciale et plus grande. On doit le dire haut et fort qu’on veut plus de budget dans l’éducation! Merci de ton texte!
Rachel Lajoie dit
Bon! Comment je pourrais dire? Ton blogue me hante. Depuis que je l’ai lu, il y a de cela deux jours déjà, je ne cesse d’y penser, d’y revenir. J’ai d’abord eu une grosse réaction. J’ai passé par toute une gamme d’émotions. Mais je vais essayer de m’exprimer sans méchanceté.
Tout d’abord, je vais comparer une classe à une équipe de travaille. Chaque équipier doit s’adapter à ses pairs pour produire une équipe homogène capable d’avancer dans l’accomplissement d’un but commun.
Deuxièmement, je dirais que nous ne demandons pas aux enfants d’entrer dans une boîte de conformité mais que chacun sois respecté dans son unicité.
Troisièmement, je te donne un exemple: Quand on part en randonnée en gang, que faut-il faire pour se rendre du point A au point B pour que cela soit agréable pour tous les randonneurs? C’est ça, il faut prendre la vitesse du plus lent.
Quatrième et dernière chose, Mme Pauline me manque.
N.B. N’oublie pas qu’à l’école où tu enseignes, ils sont très ouvert au bénévolat. Donc, je crois que tu peux demander de l’aide et du soutien.
Sur ce, je te souhaite une bonne année scolaire.
Julie dit
Merci Rachel, malgré tes émotions, d’avoir pris le temps de mijoter avant de répondre! Puis-je te rassurer en te disant que je suis d’accord avec l’entièreté de ta réponse! S’adapter aux autres et faire équipe, nous le faisons constamment. Nous enseignons et manifestons du respect (et l’amour) à chaque jour. Nous nous adaptons autant que possible au rythme de chacun.
Mon article concerne des enfants qui ne semblent pas profiter de cette intégration parce qu’elle est faite sans soutien et que je ne suis pas en mesure, malgré toutes mes bonnes intentions, de les aider et de répondre à leurs besoins. Parfois, cette intégration me semble un « préjudice » pour eux et c’est là que ça devient un problème pour moi. C’est difficile de les voir vivre cette réalité qui les « magane ».
Pour ce qui est du bénévolat, c’est un bon point. Nous avons essayé l’an dernier mais, si les enseignants ne sont pas suffisamment formés pour s,occuper de ces enfants, rares sont les bénévoles qui le sont! Nous n’avons trouvé personne qui soit en mesure de le faire….
J’espère que cela t’apaise un peu, je ne voudrais pas te « hanter » plus longtemps!
Rachel Lajoie dit
Merci Julie, Ta réponse me convient. Il est vrai que sans les ressources, sans l’appui et l’implication volontaire de toute l’équipe école, ça devint très vite une avenue sans issus.
Ma consolation sera de garder l’espérance que cet article qui nous permet de se pencher sur la question, trouvera un élément pour être lancé vers l’avant.
Frankie Dee dit
Pas cette même Pauline qui m’a arraché une oreille parce que j’avais osé commencer un travail par le bas, qui a balancé un élève par dessus 3 bureaux parce qu’il avait échoué un test de lecture, qui humiliait les enfants en les faisant mettre à genoux devant la classe en demandant à la classe de dire tout ce qu’il trouvait de mal chez cet enfant et qui frappait régulièrement les enfants à coup de duo-tangs? On s’ennuie tous de cette charmante Pauline!!!!!!!!!
Rachel Lajoie dit
Bonjour Frankie, je ne te connais pas mais je suis tellement désolée. J’espère de tout cœur que ce n’est pas la même parce que moi, la Pauline que je connais était très exigeante mais pas méchante.
Finalement, je pense que je te connais… Si c’est toi, j’aime et j’apprécie beaucoup ton épouse, Caro.
Alors, je ne vais pas faire du dénie, je regrette que tu es été blessé par ma meilleure amie mais maintenant je vais te proposer de faire une chose pas facile mais tellement libératrice, pardonne-lui et laisse-la reposer en paix. Et de ton coté, laisse le Seigneur soigner tes blessures.
Love you Frankie et Caro!!!! <3
C. Lebalnc dit
On les aime….. mais je pense comme elle. Pas facile l’intégration. Ça limite des classes et des élèves à avancer à leur rythme ainsi que ça limite les enfants différents. Je suis en accord avec des intégration en classe, mais ça serait plus bénéfique pour TOUS, selon moi, pour des activités auxquelles ces enfants¨différents¨ peuvent adhérer selon leurs capacités. Leur couleur est essentiel à notre société de tolérance, d’entre-aide et de compréhension mais eux aussi doivent malheureusement accepter que les autres aussi ont leur propre couleur……. On les aime, on les prend dans nos bras….. on les console, les rassure, et les fait rire……. on veux les aider, on pense à eux après l’école, on jojotte….. mais des fois l’énergie nous manque devant nos 24 petits et dans notre vie personnelle. On continu d’aimer le soleil et les couleurs de l’automne…… Bonne année scolaire à tous mes petits ainsi qu’à tous les profs passionnés! 🙂 🙂 😉
CarolineCordeau dit
Toutes ces réponses m’ont faites beaucoup réfléchir. Je suis ni enseignante, ni maman ayant un enfant avec un handicap diagnostiqué. Je suis par contre une éducatrice spécialisée et une maman de 3 petits enfants, dont un qui a des comportements pouvant être interprétés comme anormaux… Je travaille aussi au service de garde de l’école primaire de mon quartier, à temps partiel. Mes yeux sont trop souvent témoins d’enfants spéciaux, à besoins particuliers, qui vivent déceptions, frustrations, colères à n’en plus finir. Pourquoi? À chaque jour, pour ces petits, s’additionnent des besoins non comblés, tant au niveau physique, psychologique, affectif et cognitif. Les éducatrices/éducateurs n’ont souvent pas les formations requises pour le faire. Ils tentent, du mieux qu’ils le peuvent, de répondre adéquatement à ces enfants mais malheureusement, ce n’est pas suffisant. Il y a vraiment des adaptations à faire pour offrir un service de qualité à ces enfants pour qu’ils se retrouvent dans un milieu éducatif profitable pour eux. Tant au niveau de l’environnement, des méthodes d’intervention, des exercices académiques et j’en passe pour qu’il y est satisfaction d’une part comme de l’autre. En tant qu’enseignante, qu’éducatrice, que surveillante, on se doit d’adapter nos attentes à chaque enfant, particulièrement aux évèles handicapés.
Je comprends l’enseignante qui se sent impuissante, débordée. Je comprends aussi le parent qui s’attend à un service optimal et de qualité de la part de l’établissement scolaire. La réalité est qu’on ne peut obtenir suffisamment de soutien pour leur offrir ce dont ils ont besoin. C’est aussi très frustrant, en tant que parent, de constater toutes ces lacunes, ces manquements et ces »maladroites » interventions (même si tout le coeur y est) faite à son enfant à besoins particuliers. Je changerai peut-être mon fusil d’épaule lorsque viendra le temps que mon fils fréquentera l’école. Il y a tellement de »ça dépends… ».
andrée dion dit
J’avoue être bouleversée et révoltée en lisant cet article. J’aurais tellement à dire sur le sujet mais je vais me limiter.
Premièrement les classes adaptées, cheminement particulier et autres sont au mieux très rares et au pires des placards où l’on case les enfants dont personne ne veulent. IL y a peut-être des exceptions mais sans plus.
Si vous voulez seulement des enfants normaux dans votre classe, qui deviendra le grand juge qui détermine ce qui est normal ? Un enfant à l’intelligence normale mais qui est en chaise roulante, fait du bruit en respirant, manque souvent pour cause d’hospitalisations fréquentes, cet enfant vous dérangerait sûrement….Voyez-vous votre façon de penser me fait penser au début du mouvement nazi. Au début ce sont les gens qui ont des problèmes de santé mentale, puis ceux qui sont malades, un jour peut-être que certains ne seront pas assez blancs pour vous ? Mais qu’est-ce que la normale ? Et qui êtes-vous pour en décider ?
Vous croyez que les enfants normaux ont le droit d’aller à l’école dans un environnement asseptisé ou seulement les « normaux » ont accès. Comment cela les préparera-t-il à la vraie vie ? Celle où leur patron sera peut-être en fauteuil roulant, où leur belle sœur sera épileptique et où leur propre enfant sera peut-être différent?
Vous voulez qu’on plaigne les professeurs qui ont une grosse tâche de travail…y a plein de gens qui travaillent vraiment fort, le monsieur qui fait des toitures à40 degré, la barmaid qui fait des 12 heures debout sans s’ asseoir, la femme de ménage etc…on appelle ça la vie. Si ça ne vous choque pas je vais plutôt garder ma compassion pour Jimmy qui toute sa vie devra marcher à contre courant parce qu’il est né avec un chromosome en moins, ou Laura qui a mis 6 ans avant d’apprendre à parler.
Les commissions scolaires accordent des allocations supplémentaires pour ces enfants qui ont des besoins particuliers. Si votre école fonctionne différemment le problème est la gestion des ressources, pas l’enfant. Voulez-vous former des enfants privilégiés, hyperperformants qui n’ont pas la moindre idée à quoi la vraie société ressemble ou voulez-vous former des enfants qui apprennent à aimer, à donner, à partager et qui comprennent qu’ils sont bien chanceux d’avoir une tête et un corps qui fonctionnent normalement ? Des enfants performants et égoïstes qui connaitront le succès et la prospérité ou des enfants qui auront compris l’essentiel et qui sont près à changer le monde ? Steeve Jobs ou Mère Thérésa ?
Andrée Dion
France dit
Une telle frustration émane de votre message… Je trouve dommage que vous n’ayez accroché que sur la partie ou elle parle des méfaits de l’intégration à tout prix. Il est très difficile de gérer une classe avec autant d’enfants à besoins particuliers. Les enseignants ont besoin de soutient pour que l’intégration fonctionne. Il ne s’agit pas de parler de ségrégation, mais de s’assurer que l’intégration de ces enfants se fasse pour leur bien et de façon convenable.
Ariane dit
Je suis choquée de votre interprétation du texte (et de votre agressivité)
On parle ici qu’il faut évaluer les besoins de chacun des enfants afin de les orienter vers le type de classe qui leur conviendra. Par manque de ressources, ces évaluations ont plus ou moins lieux et les professeurs qui se retrouvent avec des enfants atteints de différents troubles ne sont pas équipés pour y faire face! Le problème, ce n’est ni les enfant, ni les professeurs… c’est le manque de ressource! Vive l’intégration lorsqu’elle est bien effectuée et ce, avec le personnel et les ressources nécessaires! Maintenant, imaginez que votre monsieur n’ait pas assez de bardeaux pour faire son toit et que la barmaid n’ait pas assez de verre…mais qu’ils doivent quand même le faire….
Marceline Nolin dit
Je crois, Mme Dion, que vous n’avez pas bien interprété l’opinion de Julie. Avec toute réserve, j’en comprend, on parle ici de «gestion d’enfant et d’objectif annuel chez l’enseignant ». Il est très difficile pour l’enseignant de CE DONNEZ à tous les élèves pour le meilleur de leur dévelloppement. Mme Julie voudrait donner tout le temps qu’il faut à chacun des enfants de sa classe mais le ministère de l’éducation lui dit: «ce qui est important c’est de PASSER À TRAVERS cette matière et D’ÉVALUER» On ne prends pas en considération la dynamique de la classe et tout ce qui entoure la transmission de la matière. Revoyez votre point de vue, c’est pour le meilleur des enfants. Aussi, on veut les intégrer ces enfants mais il faut aussi les équiper…. ils ne sont peut-être pas tous au même rythme…. et j’ai une idée comme ça, et si on parlais simplement de RYTHME de classe…. Je vois déjà le portrait où les gens jugeront mon idée: « il y aura ainsi des classes lentes! » MAIS si c’est ce que ces enfants on besoins pour ce dévellopper à leur maximum…!?!? bref.. faut s’adapter en fonction des besoins…
Caro dit
Comme on dit, «Si le chapeau te fait, ben mets-le!». Je pense que vous aller un peu loins en parlant d’Hitler! Le but a atteindre ne serait pas d’enlever tous les enfants aux besoins spéciaux seulement pour le bien des autres mais plutôt de considérer, cas par cas, ce qui serait le plus bénéfique pour cet enfant aux besoins spéciaux (estime de soi, rapidité d’enseignement, environnements physiques mieux adaptés…) ainsi que pour les autres. Je pense que votre esprit est trop fermé pour pouvoir vraiment jugé du bien de ce Jimmy ou de cette Laura!
melyssa gravel dit
Et quand ces enfants différents veulent être comme les autres ont fait quoi?? Plusieurs savent qu’ils sont différents, mais refusent d’être marginalisé…ma fille est intégrer , mais elle refuse d’être traitée différamment des autres…. oui elle a des lacunes en français, en mathématique et elle a une éducatrice….à temps partielle….elle est autiste de haut niveau, elle en bûche un coup, elle vit des échecs….mais également de belles réussites. il y a une place pour ces enfants et ils sont fière de pouvoir aller à la même leurs frères et soeurs.
Julie dit
Très bon point Mélissa. Encore une fois, ce qui ressort c’est l’importance d’évaluer la situation de chaque enfant et de lui donner le soutien nécessaire!
Cindy Gagnon dit
merci merci merci
Josée dit
Mon fils n’ayant pas été diagnostiqué avant le secondaire 1, a fait sa scolarité dans des classes « normales ». Je ne me suis pas battue, j’ai accepté de voir mon enfant être ridiculisé par ses pairs, traité de paresseux par ses professeurs, car je ne savais pas moi-même ce qu’il avait. Je me suis par contre battue afin d’aider mon fils du mieux que je pouvais, afin qu’il réussisse ses études. Il a été diagnostiqué seulement en secondaire 1 d’un handicap assez rare : la dispraxie (souvent appelé le handicap invisible). Mais, ça n’a rien changé car je n’ai pas réussi à obtenir de l’aide pour lui, ni à l’école ni à l’extérieur.
Intégration ou non… je ne sais pas ce qui aurait été le mieux. Tout ce que je sais, c’est que mon fils qui a une intelligence au-dessus de la moyenne n’a pas réussi à aller au-delà du secondaire. Et durant toutes ces années, il a vécu beaucoup de pression pour réussir, autant à l’école qu’à la maison.
Après avoir vécu plusieurs échecs dans sa vie, après avoir vécu des périodes importantes de dépression, il est toujours en marge de la société et dernièrement, il a trouvé plus de sérénité auprès d’autres personnes en difficultés, dans un travail adapté où il a trouvé des amis (marginaux comme lui) avec lequel il vit beaucoup moins de pression.
Un enfant handicapé ce n’est pas une situation idéale pour personne de toute façon. Je comprends que pour les professeurs ce n’est vraiment pas évident de composer avec cela. Dans notre société de coupures budgétaires, quoi faire? Une classe adaptée serait-elle une meilleure solution?
Peut-être…
Julie dit
Josée, ton témoignage me touche beaucoup parce que j’ai été témoin du cheminement de ton garçon… Je suis contente de savoir qu’il a trouvé un travail où il est bien. Clairement, ce fut un chemin ardu pour vous et pour lui. Merci de l’avoir partagé!
Fanny Carrier dit
Et voilà le deuil de chaque parents d’enfants différents vivent depuis le diagnostique…
Imaginé maintenant toute la complexité qui s’ajoute à notre deuil quand les écoles ne s’adaptent pas à notre enfant…
Maternelle mon fils a passé l’année dans le bureau du directeur pour mauvais comportement. Premiere année il a fini ca dans une classe TC sans guere d’academique. Et malgré tout ca inscrit pour sa deuxième année dans une classe E.s.i. et il réussi avec mention. L’importance des classe spécialisé est primordial non seulement pour leur ration mais aussi pour leur priorité. L’enfant dont le besoin deapprendre reussira parmi cest difficulté à trouver sa place. Et celui qui possède d’autre force sen sortira avec les intervenants dont il a besoin pour cheminer.
Après ce début scolaire eclectique et sachant ce que je sais, il me semble qu’il y a tant de besoin. Malgré l’absence de classe spécialisés ne devraient-ils pas y avoir un perfectionnement pour ses proffesseurs ayant des enfants différents dand leur classe? Si seulement j’avais su à l’époque différents éléments qui aurait peut être juste baissés l’anxiété en classe. Seigneur que j’aurais aidé mon fils et ses professeurs.
Étienne Desjardins dit
Salut Julie. Je t’écris pour t’expliquer mon cheminement sur le sujet. Dans ma classe, il y a un de ces enfants « coloré ». Outre le fait qu’il soit un vrai rayon de soleil pour moi, il force, malgré lui, les autres jeunes à trouver en eux un début d’altruisme (c’est un peu violent mais très instructif sur le comportement humain). C’est un peu comme si un couple égocentrique (genre, les Bobos) avait un enfant. Il serait forcé à se « donombriliser ». Je trouve donc que l’intégration de ce jeune est une bonne chose pour tout le monde..
En fait, je crois que la pression que nous ressentons (les profs), vient du fait que les parents des enfants « normaux », veulent à tout prix que leurs enfants réussissent et même dépassent les attentes. En fait, nous le voulons aussi car nous voulons être de « bons » profs. C’est exactement là que ça chie (sans excuses) puisque prendre soin de plusieurs enfants particuliers tout en permettant aux vingt autres de se dépasser, de performer et de réussir devient quasi impossible (à moins de n’avoir qu’une douzaine d’élèves et ça n’est pas rentable économiquement). À cette étape du raisonnement, nous pouvons comprendre qu’un sacrifice s’impose: soit les élevés « normaux » se contentent de passer, soit les élevés en difficulté sont laissés à eux-mêmes ou presque.
Cette décision est moralement difficile à prendre pour quelqu’un qui est moralement équilibré. Il soulève d’ailleurs un problème social qu’il faudra un jour déterrer: se peut-il, pour cette fois-ci, que ce soit à moi, à nous, à payer pour que les autres puissent en profiter? Je crois que oui.
Je t’invite à réfléchir sur le point suivant: il est vrai qu’une heure d’effort accordé à vingt enfants « normaux » donne une progression visible supérieure à la même heure consacrée à un seul enfant en difficulté. Le choix peut donc paraître évident puisqu’il te donnera l’impression, dans ce monde ou la performance et la compétence priment, d’être une bonne enseignante. Mais du point de vue humain, qu’en est-il? Du point de vue de la justice, qu’en est-il?
Ceci dit, les motifs incitant les parents d’enfants en difficulté à être intégrés dans une classe régulière sont souvent aussi moralement discutables. C’est chacun d’examiner ses motifs.
Bravo pour ton article. Le Québec a besoin de réfléchir sur ce sujet.
Nicolas dit
Une intégration dans le système normal, je suis « pour mais… ».
L’idée oui. Chaque enfant a ses propres traits et différences. Certaines, regroupées sous le nom de « handicap », sont plus marquées et parfois plus complexes à prendre en charge. Leur place dans le système « normal », oui c’est une bonne chose, à condition qu’ils puissent suivre et que cet enseignement leur apporte quelque chose.
Je ne connais que très peu le circuit administratif du dossier de l’enfant, mais je doute de la réelle efficacité du système actuel…
Certains enfants bénéficient, à juste titre et cela leur sera profitable, de cet enseignement. Mais pas tous…
Je me répète, mais je ne sais pas qui s’occupe des places pour ces enfants : famille ? MDPH ?
J’espère au moins que les critères suivants sont pris en compte :
* nombre d’enfant « avec handicap » dans la classe
* la nature du handicap
* la déficience intellectuelle
* présence ou non d’un(e) AVS, éduc spé, moniteur-éducateur,
C’est avec une commission, incluant la famille, l’enseignant (ou le directeur d’établissement), un psychologue scolaire spécialisé dans le handicap (voire avec un orthophoniste et/ou un médecin spécialisé serait bien selon les enfants), et sans pression économique que devrait être fait ce choix.
Pas pour objectif de dire « non, on en veux pas » ou « oui, il faut comme les autres l’intégrer ».
Mais pour dire « oui, nous pouvons l’accueillir dans cette classe, il y sera seul (ou avec un autre camarade différent, mais avec une AVS en temps plein pour eux deux), et nous pouvons lui apporter des choses, tant scolaires que sociales ». ou « non, en l’état actuel des choses, l’intégration en système « normal » n’est pas recommandé. Les aspect sociaux seront mieux travaillés ailleurs (classes adpatées, création de nouveaux centres spécifiques…) et les apprentissages scolaires ne sont, pour votre enfant, pas la priorité aujourd’hui. »
Cela demande à toute cette commission décrite en exemple d’être réaliste. Certains me diront « cruelle ». J’insiste, réaliste.
A l’Etat de donner les moyens aux établissement de permettre l’accueil de ceux qui pourront bénéficier du système dit classique. Et d’augmenter le nombre de classes adaptées, ou centre éducatifs (autre que les IME ou autre, bien qu’ils soient important aussi pour d’autres publics), qui privilégieront d’autres choses que le scolaire.
zhakyra dit
Oui je veux des Maths et du français pour mon fils ‘trouble non-spécifique’.
Des études démontrent que ‘ces enfants’ comme vous dites, nous devons absolument les mettre dans des classes ‘normal’ et absolument les intégrer. C’est pas parce que mon fils a des difficultés qu’il na pas le droit a l’éducation et je crois que ce serais mauvais pour lui d’être mis dans une classe spécial qui ceci dit serais majoritairement avec des enfants avec déficience intellectuelle (dans la réalité présente) quand mon fils a une intelligence au dessus de la moyenne. Je comprends que vous êtes peut-être ‘dépassée’ par le nombre grandissant d’élèves avec des besoins particuliers dans vos classes mais c’est la réalité car il y a de plus en plus de cas diagnostiqués et la société va devoir s’adapter.
Karine Tremblay dit
J’ai une fille qui a des difficultés d’attachement qui entrainent des problèmes de comportement. Elle est en 2ième année et a dû changer d’école à la fin de sa première pour une classe adaptée. Contrairement à vous, j’ai toujours eu beaucoup de compassion pour la prof qui devait la « gérer » en première, au travers de 21 autres dont 6 autres avec des besoins spécifiques. Malgré le fait que je ne pense pas que la prof avait la même attitude que Julie et qu’elle aurait gagné à changer certaines interventions, je suis convaincue que le changement d’école a été bénéfique pour elle. Je ne crois pas que tous les parents d’enfants spéciaux veulent l’intégration à tout prix. Au contraire, la mienne est tellement plus heureuse à cette école. Cette année, ils sont 4 dans la classe avec une prof et une éducatrice spécialisée, elle revient TOUS les jours avec des bonhommes verts, quand à l’autre école, elle était sortie de classe 4 périodes sur 5 à la fin… Pour l’estime de soi, on repassera!! Ma fille est super intelligente, j’avais peur que justement elle passe à côté de l’enseignement dont elle a besoin dans ces classes mais c’est tout faux. Elle s’applique comme jamais et a des réussites tout le temps.
Je lève mon chapeau à tous ces enseignements qui vivent à tous les jours de telles réalités. Je suis certaine qu’il n’y a aucune exagération dans la description. Pour ma part, je suis heureuse que ma fille ne soit plus la « petite bip bip » qui empêche les réguliers à faire leurs apprentissages. J’en ai 3 autres qui fonctionnent bien et je trouve ça triste pour elles de voir qu’elles aussi peuvent perdre du temps à cause des autres… Les classes ont à s’adapter, oui, mais pas à tout prix… d’ici le jour où le ratio sera de 15 enfants par enseignant, ce qui permettrait vraiment à chacun d’y trouver son compte, je pense que l’intégration à tout prix, ce n’est pas la solution, ni pour l’enfant lui-même dont l’estime est mise à rude épreuve, ni pour le groupe qui ne peut pas se faire scolariser à fond, ni pour les enseignants qui finissent en burn-out faute de formation et de ressource.
Il y a toute sorte de classes adaptées. Et non, les enfants ayant une déficience intellectuelle ne sont pas avec ceux qui ont des difficultés d’apprentissage ou de comportement…
Kim dit
Une classe d’adaptation scolaire ne signifie pas aucun apprentissage… Cela signifie seulement plus de temps pour se consacrer aux élèves, car les classes sont plus petites. Souvent, plus de services sont aussi offerts!
L’an dernier, j’ai travaillé dans une classe ayant 8 élèves diagnostiqué TED. Je devais leur enseigner le programme de formation, de la première à la sixième année. Ce n’est pas vrai qu’ils ne font pas d’apprentissage!
J’aime mon métier et je ne voudrais pas faire autre chose!!! Je souhaiterais seulement une ouverture d’esprit afin que tous comprennent que nous choisissons notre travail pour venir en aide à ces petits anges. Que nous voulons tout faire afin qu’ils se développent le plus possible! Trop souvent, c’est la faute du prof…
Kim, enseignante en adaptation scolaire
Sophie dit
Oh que je te comprends! Je connais les deux côtés de la médaille, ayant enseigné pendant dix ans et étant moi-même maman d’un enfant différent. Il n’était encore qu’au CPE que je redoutais déjà l’entrée à l’école. Et maintenant, ce que je vois, c’est que même si on a fait tout notre travail de parent, qu’on a fait évaluer notre fils, qu’on lui a donné accès à des thérapies (et j’en passe), on n’a pas tant que ça le choix d’envoyer notre enfant au secteur régulier… Les fameuses cotes, elles n’ont pas de pitié, pas de demi-mesures, alors si l’élève n’est pas assez « handicapé », il aura des miettes comme services… Alors pour bien faire, la direction place le plus de petits enfants spéciaux dans la même classe pour augmenter les « services à l’élève »…mais quelle tâche pour l’enseignante! Je déplore la fermeture d’un grand nombre de classes spéciales au cours des dernières années… Et oui l’intégration au régulier serait géniale pour tous…à condition que chaque enfant puisse bénéficier des services d’une TES à temps plein (ce serait une beau monde utopique).
Stéphanie dit
Je suis contente de lire ton texte Julie car ça nous fait voir le côté de l’enseignant qui n’est pas plus facile que celui du parent. J’ai 3 enfants avec TDAH, à différent niveaux et je peux te dire que je connais ça me battre avec les enseignants et la direction pour qu’il y ait une plus grande ouverture, une autre façon de fonctionner… mais je comprend que le système est rigide et fait pareil pour tout le monde. Alors quand ma petite fille de maternelle revient tous jours avec un 🙁 dans son guide, moi je ne m’attarde pas à ça, je la félicite pour ce qu’elle à pu réussir à faire et je passe à autre chose. J’ai bien tenter avec le prof d’avoir une autre alternative avec ma fille, rien à faire, elle ne veut pas changer son 🙁 au guide qui laisse de plus en plus de trace négative dans l’humeur de ma fille… :'(
Courage Julie, je rêve avec toi…
Elaine dit
Je suis la maman d’une enfant de 3 ans atteinte d’amyotrophie spinale (type de dystrophie musculaire) et éducatrice spécialisée.
Pourtant, dans la réalité de notre système scolaire actuel (et dans ma réalité régionale) rien ne correspond à mes attentes… Je ferai donc l’école à la maison.
On me parle d’intégration et de créer des relations sociales avec les pairs…
Mais voici la réalité qu’on me propose
Autobus scolaire : elle sera déjà à l’écart des autres puisqu’elle devra prendre un taxi adapté.
L’école : elle n’ira pas à l’école de son quartier car celle-ci n,est pas adaptée pour recevoir une chaise roulante. Ma fille ferait donc 25 minutes de taxi supplémentaires pour aller à l’école.
Éducation physique : elle ne serait pas avec les autres car elle ne pourrait pas participer, donc elle les regarderait ou irait avec l’orthopédagogue.
Heure de diner : elle ne dinerait pas avec les autres, car étant donné sa faiblesse musculaire, manger prend près d’une heure. Elle resterait toute la période du diner avec un adulte (accompagnateur, TES).
Elle devrait être régulièrement retirée de sa classe pour aller faire les exercices de physiothérapie et d’ergothérapie essentiels au maintien optimal de ses capacités motrices. Elle prendrait en plus du retard sur la matière que je devrais reprendre le soir en plus des devoirs.
Et cela, sans compter tous les rendez-vous médicaux en cours d’année qui la mettraient en retard. Sans compter qu’on la confinerait dans une chaise roulante alors qu’elle peut encore se déplacer à 4 pattes. Sans compter la méchanceté des autres enfants qui auront des impacts sur son estime et sa confiance en elle.
Sans compter que ma fille a une tendance à la constipation, qu’elle doit aller à la salle de bain au moment où l’envie se pointe et qu’en classe, elle se fera dire d’attendre la récré et par conséquent ce système alimentera sa constipation.
L’intégration à tout prix ! Non merci pour moi de ce système. Je n’y crois pas.
Pas à tout prix, cela peut même être nuisible pour notre enfant.
Je ferai l’école à la maison, l’inscrirai à un club de lecture, elle ne prendra pas de retard puisqu’on ira à son rythme avec ses rendez-vous, exercices, massages, ergo, physio… elle conservera de façon optimale ses capacités motrices et son autonomie parce que je ne la confinerai pas à un fauteuil roulant. Elle aura aussi moins de douleurs, moins de plaies de pression.
Elle aura droit de vivre en toute quiétude, et je lui ferai vivre des expériences sociales autrement.
Ce n’est pas toujours une question de préjugés. Pour les enseignants, ça devient parfois ingérables au quotidien, l’enseignement ne se fait plus.. il ne reste que la gestion de classe. Je suis d’accord avec l’intégration quand on donne les moyens réels de le faire (ce qui n,est nullement le cas dans le système scolaire actuel). Je suis d’accord avec l’intégration quand cela ne nuit pas à l’enfant «différent» ni aux autres. Soyons ouverts, chaque enfant a des besoins, les nôtres bien qu’avec des besoins particuliers sont tous aussi uniques. Je crois qu’il serait temps que le ministère permette les moyens (financiers, humaines, matériels) pour que chaque situation soit évaluée dans sa spécificité. Qu’on établisse pour chaque enfant se qui serait le mieux pour lui ET pour les autres autour de lui. Arrêter de faire de l’intégration l’unique possibilité sans aucune réflexion.
Tina dit
Élaine , vous êtes une Maman extraordinaire …
Nancy dit
Bonjour Élaine,
École a la maison pour nous depuis deux ans, pour toutes
ces bonnes raisons si bien énumérées.
Deux options qui nous convenait pas…Régulière ou spécial
potentiel intellectuel ou confiance en soi a sacrifier…Malgré les excellentes personnes pleine de bonne volonté et malheureusement aussi des gens moins informé et outillé. Nous sommes heureux de notre choix.
Bon courage et chapeau aux enseignants qui navigues comme ils peuvent dans le système.
Lucie dit
Wow ! Élaine je suis muette devant ta force et ton courage en tant que maman. Je suis aussi maman d’une fille différente, quoique physiquement chanceuse. Elle a aucune difficulté physique. Elle est autiste avec trouble d’anxiété extrême. J’ai longtemps rêvé de faire l’école à la maison pour respecter son rythme. Elle a été longtemps dans une école qui fonctionnait juste pour les côtes et l’argent relié à celle-ci. J’ai à mainte reprise demandé qu’elle double et la direction me disait que je connaissais mal ma fille et que je comprenais pas le système scolaire. Supposément qu’à l’école elle ne vivait rien de se que je décrivais. En quatrième année, elle a été changé d’école pour une dérogation. Au début je me suis inquiété parce que je croyais que de lui imposer un changement allait la rendre encore plus nerveuse, mais ça été pour moi ENFIN une libération. ENFIN on a écouté mes cris et respecté ma fille. Elle a eu sa première année de 4ème pour intégré et ensuite on s’est occupé, quand elle a recommencé, de son niveau scolaire. J’ai été chanceuse de tomber sur un directeur qui m’a expliqué les côtes et le revenu que ça apporte (par tête d’enfant côté) pour reprendre son expression. Qui m’a fait frissonner.
Donc , dsl je m’emporte, je vous trouve extraordinaire d’être réaliste. Bravo parce que peu de parents ont ce courage de dire : mon enfant est différent et pis!!!!! Il sera heureux là où il sera encadré et pas nécessairement au régulier. Je me crois ouverte d’esprit parce que régulièrement je dis à ma fille que peut être qu’au secondaire elle ira en adaptation et peut être qu’elle sera en classe régulière ou simplifié et je suis certaine qu’ainsi je lui évite de voir cet étape comme un échec mais comme une ouverture à la vie différente.
encore une fois bravo…. et courage pour votre vie de famille.
ANDRE dit
Qu’appeler vous une classe spécial ? Car mon fils de 13 ans est en ULIS et en intégration en 4ème dite « normal ». Et je persiste à dire qu’il a sa place également car il est autiste mais n’a aucune déficience intellectuel. Donc la société doit le mettre à part ???? De quelle classes spéciales parlez vous ? Les IME ? Car si j’écoute les spécialistes mon fils n’a sa place nul part, soit il est trop handicapé soit pas assez.
Ceci dit, ton texte m’a beaucoup émue. J’ai eu les larmes aux yeux
Lorie dit
Votre fils à sa place mais nous ne sommes pas nécessairement qualifié pour leur venir en aide au meilleur de leurs besoins donc nous devions avoir l’aide d’intervenants spécialisés dans nos classes. Mais on nous laisse seul à nous même.
isabelle dit
J’ai lu et relu votre texte. Il est bien écrit et est très convaincant pour ceux et celles qui n’ont pas à vivre au quotidien avec un enfant avec des besoins spéciaux. C’est bien évidemment que votre texte est caricaturé… 3 ou 4 élèves avec des besoins si grands comme ceux relatés dans votre classse de 24 élèves, c’est plus qu’étonnant! Au Québec, ces enfants que vous décrivez ont une « côte » et par conséquent comptent parfois pour 3 élèves « normaux ». Vos enfants dits « normaux « , qui sont-ils exactement?
Je suis un peu surprise par vos propos car vous ne relatez pas le positif de l’intégration des enfants avec des particularités. Si vous saviez, ne serait-ce qu’un instant, l’importance de les intégrer. Il faut faire attention avant de porter un jugement et croire qu’il vaut mieux les isoler du milieu scolaire régulier. Il faut plutôt faire la lutte aux ressources et au soutien afin de maximiser leur intégration. J’ose espérer que notre société est ouverte d’esprit.
Isabelle (mère d’un enfant asperger et enseignante)
Julie dit
Bonjour Isabelle.
Pour ma part, je ne travaille pas dans un milieu où ces « cotes » sont présentes et j’entends régulièrement des enseignants de différents milieu me dépeindre la réalité de leur classe et, malheureusement, le portrait est assez peu exagéré (voir le commentaire de Mélanie). Et nos enfants « normaux », comme vous le savez surement, ont aussi des besoins grandissants (Tdah, troubles d’anxiété, opposition, etc…)
Ceci dit, la lutte aux ressources et au soutien pour maximiser leur intégration, j’y crois aussi! Un enfant intégré ET accompagné a beaucoup plus de chances d’en tirer profit. Mais pour l’instant, dans le contexte actuel, l’intégration « à tout prix » ne me semble que rarement profitable.
Évidemment, ce n’est que mon point de vue et je ne suis pas experte en la matière (d’où ce sentiment d’être souvent dépourvue). Il ne faut pas oublier qu’absolument RIEN dans la formation régulière d’un professeur ne le préparer à prendre soin de ces enfants. C’est évident qu’il revient aux parents de décider ce qu’ils veulent pour leur enfant. Mais le fait de savoir ce qui se passe vraiment dans les classes peut certainement les aider à prendre une décision éclairée, non?
Bon courage avec votre petit.
Mélanie Villeneuve dit
Bonjour Isabelle,
moi, je suis pour l’intégration d’un élève dans une classe régulière, le problème, cette année, j’ai 5 élèves d’intégrés. Il y a une différence entre 1 et 5… sans compter que les autres élèves ont eux aussi droit à un enseignement de qualité. Pour l’instant, la réalité est qu’on parle d’intégration (enfant placé dans la classe) et non d’inclusion (où le concept que l’enfant doit aussi apporter du positif à la classe). Si nous n’avions qu’un enfant par classe, je pense que l’expérience pourrait être profitable, mais 3-4 ou même 5 pour ma part cette année, c’est de l’abus des directions afin de sauver de l’argent… Ceci dit, mes élèves n’ont pas tous le droit à des services. Honnêtement, je ne crois pas au principe d’avoir une classe d’adaptation scolaire dans une classe régulière… la réalité pour bien des enseignantes… dont 25% quitteront le domaine en moins de 5 ans d’expérience. J’ai 11 ans d’expérience et je songe de plus en plus à quitter. J’ai une passion pour l’enseignement, mais dans de telle condition, non merci.
Jennifer dit
Je suis d’accord avec toi Julie. Je suis spécialiste en anglais au primaire et très souvent les élèves n’ont pas de « cotes » avant 5ieme ou 6ieme année, donc il y a des élèves avec des besoins qui ne le reçoivent pas d’aide à cause de ça. J’ai enseigné dans des classes d’adaptation scolaire et je trouve ça plus facile d’enseigner parce qu’il y a du soutien et pour ma part, je sais que la matière doit être adapté pour eux.
En tant que spécialiste, et encore précaire, je change d’école à chaque année, et j’ai parfois 2 ou 3 école pour compléter ma tâche. Dans les classes régulières, dont je vois les élève une fois par semaine, ça me prends au moins un mois pour connaitre les élèves et encore plus de temps pour apprendre comment m’adapter à eux…. chaque groupe a une chimie différente! Les titulaires ont des collègues à qui se référer (par exemple, l’autre enseignant de première année), mais moi je suis souvent la seule prof d’anglais et je me trouve sans repères, sans aide et sans soutien…
Dans les classes d’adaptation, je me sens bien parce qu’il y a un TES à qui me référer, qui est présent dans la classe pour me donner des « trucs » pour enseigner à ses élèves.
Je suis entièrement d’accord avec toi Julie, parce que pour les spécialistes, c’est encore plus difficile pour nous, parce que ce que tu vis, on le vit aussi!
Elaine dit
Bonjour Isabelle,
nous avons chacune nos façons de voir les choses. Je crois qu’il est parfois important de voir l’autre côté de la médaille, voir le vécu des autres aussi, et parfois même de s’assurer du vécu de l’enfant qui a des besoins. Non, l’intégration n,est pas toujours la solution la plus optimale pour tous les enfants.
Dominique Vézina dit
Bonjour, je suis enseignante de première année et je me suis tout à fait reconnue dans la dynamique de la classe présentée. Ce n’est pas exagéré puisqu’il faut souvent laisser le temps de trouver la problématique en première année et ça prend du temps… Par manque de moyen, les évaluations arrivent souvent tard et les enfants n’ont une cote et un service d’accompagnement qu’en 2e ou 3e année… Donc c’est lourd pour l’enseignante de première année. Je comprends la dynamique de l’extérieur également puisque je suis mère d’enfants différents (syndrome de Tourette avec différents troubles associés) et les classes spéciales du système public ne sont toutefois pas toujours fantastiques. Il faut s’impliquer comme parent et travailler avec l’école, mais il n’y a pas de formule magique. Disons qu’il y a place à l’amélioration même dans les classes adaptées.
Cindy dit
Bonjour, mes propos sont pour Isabelle… malheureusement pour vous, je suis tout à fait en accords avec le texte écrit! Il relate exactement la réalité d’une intégration. je suis une enseignante d’adaptation scolaire pour des jeunes de 15 -21 ans qui ont tous vécu l’intégration et pour qui ce fut une grande erreur. L’intégration est une façon de plaire d’abord aux parents de ces élèves qui ont un grand besoin de soutien et de services de qualité.
Julie dit
Et vous êtes très bien placée pour en parler… Je vous encourage, si le coeur vous en dit, à faire connaitre publiquement ce que vous vivez avec ces enfants. Pour qu’une réflexion collective prenne place, ils faut des gens courageux qui enclenchent les discussions… Je suis certaine que vous auriez des choses très intéressantes à dire!
Zaza dit
Bonjour, aucune caricature… En 1re année, les enfants ne sont pas tous cotés encore. Plusieurs sont en cheminement parents-enseignants, ou en évaluation. Il n’est pas rare de voir autant d’enfants sans cote et sans service dans une même classe. C’est la triste réalité. Certains parents ont besoin de temps pour accepter. Je comprends. Et la réalité des parents avec un enfant aux besoins différents n’est pas plus rose. Par contre, rien ne sert de diminuer la réalité pour s’entraider. Des situations décrites il en existent. C’est en dénonçant le manque de ressource que les enseignants souffleront, que les enfants seront bien accompagnés et que les parents seront rassurés. Il est important de connaître toutes les facettes pour faire avancer le débat plutôt que de vouloir démontrer que c’est exagéré.
Lorie dit
Je suis bien d’accord avec le texte qui reflète vraiment la réalité. Je suis enseignante en arts au primaire dans deux écoles très défavorisées de l’île de Montréal et si je filmais une semaine de ma vie d’enseignante, les gens seraient sous le choc. Il y a tellement de besoins dans les écoles et tellement de jeunes qui souffrent. Les besoins sont criant mais les directions sont souvent sourds. On n’est pas des supers profs mais des êtres humains qui travaillons avec des petits êtres humains dans le besoin. Je ne fais pas de miracle mais je fais de mon mieux pour leurs venir en aide et je les aiment vraiment. La gestion de classe est souvent très difficile quand t’as 5 élèves avec des troubles divers et que le reste de la classe te regarde avec leurs grand yeux désemparés et résignés. Sans compter la violence de certains qui frappent fort sur tout ce qui bouge et les intimidateurs qui sèment la terreur. Ça fait beaucoup de chose à gérer pour une simple enseignante. Faut le voir pour le croire. Faut le vivre pour en souffrir. Alors moi les coupures dans l’éducation demandez moi pas de comprendre le sens. Ça c’est un débat de société. Au nom de tous les enseignants j’appellerais: » À l’aide, au secours!!!! »
Caro dit
D’autant plus que c’est à cet âge que se bâti l’estime de soi! N’oublions pas que les enfants sont souvent méchants entre eux et que les différences ne sont pas toujours synonyme de «sel de la vie» pour eux… L’intimidation est stopper quand elle est vue! Elle ne l’est pas toujours… Et quand les mots sont dis, la blessure est déjà faite! Les excuses sont bien gentilles mais il y a des cicatrices qui ne s’effaces pas qu’avec des simples excuses…
Marie-Eve dit
Je suis également enseignante, et j’ai un groupe d’une quinzaine d’élèves. Sur le lot, 12 ont « quelque chose »….seulement 2 se retrouvent dans ce groupe « d’élèves en difficulté » parce qu’ils ont « simplement » de la difficulté à l’école…pour le reste, combinaison de diverses problématiques. Gilles de la Tourette, dysphasie, TDAH, dyspraxie, dyslexie, trouble du langage, dystrophie musculaire, TC, TGC, réfugié politique récemment arrivé, d’autres encore en évaluations…
Ai-je dit que j’enseigne au…secondaire?
Et oui, les cotes se font de plus en plus rares, faisant en sorte que ces enfants passent à travers le primaire sans pouvoir recevoir l’aide (lire le budget) minimal…
Une réaliste dit
Je confirme que j’ai eu le même genre de classe avant de prendre une pause de l’enseignement: impossible d’ENSEIGNER correctement dans ces conditions. C’est dur sur l’estime!
Mélissa dit
Je suis orthopédagogue en milieu scolaire. Je travaille régulièrement auprès des élèves à besoins particuliers. L’intégration des élèves avec des particularités comme celles décrites par Julie, c’est du cas par cas : parfois c’est gagnant pour l’élève, et parfois non. J’ai connu une jeune autiste qui s’est épanouie le jour où elle a finalement été placée en classe spécialisée. En ce sens, je tiens à apporter cette nuance : l’intégration, c’est intéressant et profitable lorsque les ressources appropriées sont mises en place. Chacun de ces enfants a ses besoins et particularités, et lorsque ceci demande qu’un accompagnateur soit présent en permanence, mais que cette ressource n’est pas disponible, c’est très difficile à gérer pour une enseignante. Je dis bravo à l’intégration si c’est fait avec les ressources humaines et pédagogiques nécessaires… Et malheureusement, la réalité, c’est que les classes au Québec sont en surplus, le nombre d’élèves ayant un trouble d’apprentissage augmente, les fameuses cote 12 associées au trouble de comportement ne valent plus 1.5 élèves (je sais, c’est incompréhensible), et la ressource, elle, diminue. Nos enseignantes et enseignants se retrouvent donc en mode »survie ». Luttons pour les ressources, oui! Mais ayons aussi la capacité de voir lorsque l’intégration rend service à l’enfant ou si elle lui nuit… 🙂
Caroline dit
Bonjour Mélissa, je suis psychoéducatrice en CSSS et je suis entièrement d’accord avec les nuances que vous apportez. J’ai eu la chance d’observer des petits miracles d’intégration! Les apprentissages qui sont faits à travers l’imitation des pairs peuvent avoir des impacts majeurs sur le développement d’un enfant. Biensûr, ceci est possible seulement avec la mobilisation des ressources professionnelles et techniques adaptées aux besoins de l’enfant. L’école pour tous est encore un concept idéal plus qu’une réalité. Je suis très sensible à la réalité de nos enseignants et enseignantes qui font un travail très exigeant mais tellement précieux. Merci à vous! En attendant d’avoir les ressources adéquates (il faut être positif), j’invite tous les parents et intervenants qui côtoient ces enfants merveilleux à travailler main dans la main pour tenter de faire le plus de petits miracles possibles avec le peu que nous avons! La concertation, le travail d’équipe et la créativité sont pour l’instant nos plus grandes ressources!!
Mme. Doris Fleury dit
Personnellement je dois dire que j`ai lu votre texte au moins 2 fois…et a quelques occasions des larmes coulaient sur mes joues…..est-ce que qu`on les aide vraiement nos chers petits a vouloir les integrer dans un milieu qui ne leur est pas du tout familier, a vouloir leur imposer un mode de vie qui est de l`inconnu total pour eux, je suis a me demander si a vouloir les `modeler`dans un moule on leur aide ou on leur nuit…..et tous les autres petits amis qui essaient de suivrent eux…..est-ce que c`est leurs rendre service que de leurs imposer tant de différences….et la je ne parle pas du physique mais de tout l`ensemble….Je comprends tres bien que pour un parent qui a un enfant different, il souhaite et desire que son tout petit soit traiter comme tous les autres….mais il me semble qu`il faut partir a force egale pour avoir une chance d`arriver au fil d`arriver….
Felicitation madame pour votre article….et on voit tres bien que vous avez la flamme de l`enseignante devouee.
Michèle dit
Bonjour Isabelle
Je suis enseignante ET moi aussi mère d’un enfant avec des besoins particuliers.
Cette année, dans ma classe de 2e, j’accueille 18 élèves. 10 d’entres eux ont un P.I actif, parmi ces 10 élèves, l’un a le code 53,un autre le code 50 et deux autres ont le code 34. Quatre élèves sont suivis par l’orthopédagogue donc ont de sérieuses difficultés d’apprentissage et les 2 autres ont le code 12.
Ma classe est une classe dite régulière.
Pour votre information, seuls les élèves ayant le code 50 et 53 sont pondérés de 2+l’élève. Donc. il y a 18 enfants assis dans ma classe, mais ils comptent pour 22 .
C’est une réalité que vous ne pouvez niez. C’est ma réalité, et c’est épuisant. À la fin ce sont tous les enfants qui seront perdants car ils n’auront pas vraiment ce dont ils ont besoin.
Mon enfant différent ( Syndrome Tourette et dyspraxie ) fut intégré au régulier de la 1e à la 6e année. Je devrais dire : » mon enfant fut intégré de la première à la troisième année puis désintégré de la 4e à la 6e »’. Mon enfant fut Désintégré par l’école.
C’est au secondaire, en classe spéciale ( 8 enfant pour 2 adultes) qu’il a pu reprendre confiance en lui, car ses besoins étaient compris et son mode d’apprentissage respecté. Il avait besoin de plus de temps et les classes spéciales ont pu lui donner cette chance.
Michèle
nathalie dit
vous avez entièrement raison, seules les personnes qui n’ont pas d’enfant handicapé peuvent parler comme ça…
Mélanie Villeneuve dit
Excellent article Julie ! Moi-même, ayant travaillé 11 ans en école spécialisée, j’ai dû faire mon deuil de l’enseignement…. cette année, je suis au « régulier » en 2e année du primaire, j’ai 5 élèves sous plan d’intervention (un autiste, un dysphasique, un ayant une déficience intellectuelle légère, un trouble du comportement majeur qui avait été accepté en classe TC et un élève en trouble grave d’apprentissage). Après cela, la direction semble surprise que je sois en mode survie. Je panique de voir la grandeur de la tâche à accomplir et comment vais-je faire pour enseigner aux autres qui ne demandent que leur enseignante soit disponible pour eux… je dois aller au plus urgent au dépriment des autres. Je dois continuer mon deuil de l’enseignement, c’est vraiment une réalité difficile à accepter 🙁
Julie dit
Tu es donc encore mieux placée que moi pour savoir ce qu’il en est! Tu as vu les 2 réalités….Bon courage, je te comprends!
Stacy dit
Ouf, un article pas évident à écrire ni à lire. Il est vrai parfois que nous voulons intégrer nos enfants à d’autres « normaux » et que nous aimerions dont que ça puisse faire une différence. D’un autre côté, il n’est pas toujours évident de traverser la ligne « mon enfant peut être dans une classe normal même s’il ne capte pas tout » ou « mon enfant a vraiment besoin de plus pour son bien à lui ». Parfois, la décision ne vient pas à voir où notre enfant devrait être pour son bien mais bien de prendre la décision de se laisser voir la vrai vérité. Nous ne sommes pas forcément tous rendus à la même place et pour ces parents qui ont des enfants aux besoins un peu plus grand que les autres, je crois que les étapes sont à prendre une par une. Je crois que les parents se doivent d’au moins essayer d’envoyer leur enfant dans une classe « normal » avec les autres enfants « normaux » afin de vraiment voir où leur enfant a besoin de plus et où il fonctionne bien.
Tout ça est bien difficile à gérer de ton côté je le constate, mais je pense aussi que la décision de voir la réalité et aussi l’accepté de la part du parent ne doit pas être facile non plus.
Ceci étant dit, c’est simplement ma pensée sur le sujet. Je ne peux pas dire que j’ai un de ces enfants qui a besoin de plus, mais ayant côtoyé des gens que oui, je ne peux faire autrement que de dire courage à toi et courage aux parents de ces enfants. Continuez tous votre bon travail pour le bien de ces enfants et n’abandonnez pas. Abandonnez pas de lui offrir ce qu’il y a de mieux pour lui… pas pour ce que vous aimeriez qu’il soit ou qu’il fasse… mais pour lui. Car tout ce que vous lui apporterez aujourd’hui, l’aidera à être ce qu’il sera demain.
Julie dit
Merci Stacy. Tu sais, je n’aurais pas écrit cet article si je n’avais pas été « convaincue » du bien que les classes spéciales peuvent faire à ces enfants. Je comprends tout le délicat de la chose, d’où mon hésitation à écrire l’article. Il me semble pourtant clair qu’un professeur d’adaptation scolaire (avec une formation particulière) ayant 7 enfants dans sa classe et une éducatrice à plein temps peut leur offrir plus que ce que moi j’arrive à faire avec vingt quelques élèves et trop peu de soutien. Et je sais que cette réalité est très répandue dans les écoles du Québec. Je ne plaide pas ma cause, je plaide celle des enfants… Ce qu’il y a de mieux POUR LUI… C’est exactement ça….
Stacy dit
Tout à fait… cherchons à faire ce qu’il y a de mieux pour eux… en attendant, fait de ton mieux! Difficile je sais. Mais tiens bon et espérons que notre gouvernement verra qu’à donner plus de ressources pour ces enfants qui en ont de besoin. 🙂
Stacy dit
Bon, je me relis et j’aime pas mon « fait de ton mieux »… ce que je veux dire c’est continue à faire de ton mieux dans cette situation qui t’es imposée! 😉
Isabelle Houde dit
Bravo pour votre article, c’est écris avec délicatesse et démontre un problème énorme dans les classes. L’idée de l’intégration pour les enfants avec trouble d’apprentissage est bonne, mais surtout utopique. Ceux qui en écopent vraiment ce sont les enfants sans trouble de comportements et qui sont prêts à apprendre. J’ai beaucoup trop vu des journées entières gaspillées par un enseignant car la seule chose qu’il arrivait à faire pour ne pas que sa classe ressemble à un zoo était de la gestion de classe… C’est triste pour les élèves qui veulent apprendre… Dans un monde réaliste, il devrait y avoir des classes spécialisées pour les enfants avec difficultés d’apprentissages avec quelques périodes d’intégrations en classes régulière durant la semaine…
Sabline dit
Bonjour, un texte très appréciable pour les parents qui chaque jours se battent pour leurs enfants en difficultés. En effet mon fils atteint d’hypéractivité avec déficit de l’attention et trouble envahissant du développement a suivi le cursus normal de la maternelle au cm2. Croyez moi ce fut une immense souffrance pour mon fils d’être en échec scolaire et de ne pas pouvoir être aidé comme il le fallait. Aujourd’hui il est en 6eme dans une classe ULIS, ou enfin il peut apprendre à son rythme car il ne sait toujours pas écrire car comme vous le dites si bien l’éducation nationale veut à tout prix les intégrer dans les classes normales, avec des professeurs qui ne sont pas formés pour cela et nous partos à la catastrophe. Mon fils commence à peine à s’épanouir au collège car durant toutes ses années il a subit l’école !!!! médecin scolaire et psy scolaire qui ont fermés les yeux, une bataille que les parents vivent seuls. Je dis honte à l’éducation nationale de fermer les yeux. Merci encore pour ce magnifique texte.
Isabelle dit
Je crois que tant et aussi longtemps qu’il n’y aura rien pour protéger réellement l’intérêt de nos élèves, ces situations vont continuer à exister. Un ordre en enseignement est une solution selon moi puisque nous allons baliser ce que les professeurs peuvent faire ainsi qu’approfondir les conditions de travail qui leur permettraient de mieux réussir leur mandat. Nous ne pouvons pas tout faire même si notre patron essaie de nous en convaincre. Pour l’instant, ce sont de longues batailles que je peux faire en collaboration avec mon équipe EHDAA, les parents et les spécialistes de l’école.
Une enseignante passionnée qui a l’action dans l’âme tout en étant convaincue que nous pouvons faire la différence auprès des institutions!
laetitia dit
Personnellement, j’ai un enfant autiste de 5 ans et nous l’avons mis en CLIS l’an dernier et nous avons choisi de l’en retirer.
Vous pensez que vos collègues sont formés pour accueillir nos enfants mais non, le CAPA-SH ne comporte aucun module sur l’autisme.
Et puis, pas de programme dans les classes spécialisées donc notre fils a fait 2 ans le programme de la PS et sans que nous en soyons averti bien sûr.
Alors, je suis contre la classe spécialisée qui maintient nos enfants dans leur handicap, leur offre une éducation au rabais.
Mon fils a plus fait en 1 mois et demi cette année qu’en un an l’an dernier.
Nos enfants ont le droit d’apprendre et d’avoir les mêmes enseignements et la CLIS c’est l’éducation au rabais.
Oui, ils étaient 6 et cette année, ils sont 25 mais pourtant mon fils progresse bien plus cette année car on le pousse vraiment vers le haut.
Non, nos enfants ne doivent pas être mis dans des classes à part mais intégrés et les enseignants formés, tous et non pas ceux des CLIS.
nathalie dit
entièrement d’accord avec vous, il y a un très bon doc qui le montre « le cerveau d’hugo »
Carole Therrien dit
Bonjour Julie,
Je suis tellement d’accord avec vos propos. Je suis moi même enseignante en 5e année et depuis plusieurs année j’ai des élèves intégrés qui ne sont pas de niveau 5e mais 2e, 3e ou 4e ! Je les aime aussi et souvent je les ai même durant 2 ans dans ma classe (les liens sont créés, on évite ainsi toutes les difficultés d’adaptations à une autre enseignante). Oh ils sont accompagnés pendant quelques heures pendant la semaine par une PEH, ces dames pleines d’amour et de bonnes intentions mais qui n’ont aucune formation en enseignement. À chaque jour il faut se rappeler que l’on a fait de notre mieux mais que ce mieux est loin d’être suffisant pour ces enfants et aussi pour tous les autres. Mon sentiment d’efficacité personnel en prend pour son rhume!
Sonia dit
Bonjour,
Je suis une maman de jumeaux marginaux. J étais aussi une de ses enfants avec des difficultés d apprentissage. Je suis pour l aide individualise mais pas pour les évaluations individualises. Vous vous demandez surement pourquoi. Je suis pour les chances égales d accès au cours après le secondaire. Si j avais été évaluée différemment avec des exigences moindres, je ne serais jamais été accepté dans mon programme d éducation a la petite enfance. De plus en vieillissent, il y a des chances que le tdah se résolve ou que nous apprenions a faire avec. Je die a tous les jours a mes enfants que tout est possible pour eux et qu ils doivent simplement travailler fort. Se que j ai fait c est certain qu avec un aide personnel cela aurait été plus facile. Mais si cela m empêche de faire ce que je veux dans la vie ,c est très cher payer. J emploie une enseignante qui vient a la maison une fois semaine. Je m implique auprès de l école et d eux. Je profite de toutes les occasions pour leur montrer des choses intéressantes et académiques. Oui a l aide individualisée et Oui aux mêmes
exigences.
Cindy Demers dit
Bonjour
Tout d’abord je dois te dire bravo d’avoir pris ton courage et d’avoir écris cette magnifique lettre!
Je ne connais pas personnellement un enfant qui à des besoins particuliers mais cette situation me va droit au coeur….
Continue de croire en ton rêve,fait toi confiance et surtout fais confiance en la vie 🙂
Je crois sincèrement que ton rêve ce réaliseras;)
Je t’envoie plein d’énergie positive…Cindy
marie dit
Wowww… Je suis éducatrice à la petite enfance et je vis EXACTEMENT LA MÊME EXPÉRIENCE. Moi je dis: Pas assez de Piaget dans le système…..
Christine Audet dit
Bonsoir,
j’ai moi-même un enfant autiste lég-modéré qui fera son entrée scolaire à l’automne 2014….Je me questionnais déjà concernant ce qui serait le mieux pour mon fils i.e. école régulière avec éduc. spé. ou classe spéciale…Que devrais-je faire pour prendre la meilleure décision, le moment venu ? Visiter des classes, des écoles? Votre article ravive mon questionnement……
Merci !
Christine
Marie-Pier dit
Voici ma vision sur l’inclusion scolaire. J’ai fais ce court travail durant ma formation en enseignement en adaptation scolaire.
La pratique inclusive en milieu scolaire peut avoir des répercussions favorables à l’égard de l’élève EHDAA, l’élève dit «ordinaire» ainsi qu’à l’enseignant. Avant tout, il est important que les parents et l’enfant décident, d’un accord commun, que la classe régulière peut être bénéfique pour leur enfant.
1. Les élèves ayant des besoins particuliers
Tout d’abord, pour les élèves ayant des besoins particuliers, l’inclusion en classe ordinaire peut s’avérer bénéfique. En effet, des effets positifs peuvent être remarqués au niveau de l’autonomie, de l’estime de soi, de la socialisation, et bien plus.
Au niveau de la socialisation, l’élève EHDAA inclus dans une classe régulière pourra créer de nouvelles amitiés. Toutefois, les relations les plus solides seraient créées dans les classes d’adaptation scolaire. La classe ordinaire permet à l’élève d’être dans un milieu plus normalisant. En effet, il aura l’occasion de côtoyer des élèves de son âge qui ont ou non, des besoins particuliers. Cela peut s’avérer très favorable pour l’élève EHDAA, car une classe hétérogène représente davantage la société qu’une classe homogène. L’élève à besoins particuliers ressentira un lien d’appartenance plus fort dans la classe hétérogène. D’autant plus qu’il pourra prendre exemple sur ses camarades de classe quant aux comportements sociaux acceptables ou non. Les élèves de la classe joueront un rôle de modèle pour l’élève à besoins particuliers.
Ensuite, l’estime de soi peut être améliorée, car les attentes académiques et comportementales à leur égard sont plus élevées. En ce sens, le sentiment de compétence est grandement amélioré, car l’élève perçoit qu’on croit en ses capacités et qu’il peut réussir comme tous les élèves de la classe, et ce, même cela nécessite quelques modifications ou adaptations. Ce qui peut enchainer par le fait même une hausse des résultats scolaires. L’acceptation par les pairs peut aussi augmenter l’estime de soi de l’élève à besoins particuliers.
2. Les élèves ordinaires
Les élèves «ordinaire» bénéficient aussi de la présence d’élèves à besoins particuliers dans leur classe. Entre autres, ces jeunes auront une meilleure compréhension des différences, ce qui par le fait même, entraine une meilleure acceptation de celles-ci. Une bonne connaissance des différences diminuera le niveau d’intimidation et de discrimination dans l’école.
Ils vivront d’ailleurs des expériences gratifiantes. L’élève «ordinaire» se verra attribuer de nouvelles responsabilités, par exemple, aider les élèves ayant des besoins particuliers en mathématique ou en français ou tout simplement les aider à apporter leur matériel, si l’élève a un handicap physique. Bref, l’entraide et la coopération seront favorisées, et cela peut avoir des effets positifs dans la vie d’un élève. À titre d’exemple, le sentiment de compétence de l’élève «ordinaire» peut augmenter s’il apporte son aide et son soutien à un élève à besoins particuliers.
3. Les enseignants en classe ordinaire
Pour les enseignants en classe ordinaire, bien que pour certains cela relève d’un défi, la pratique inclusive présente des bienfaits. Dans ces bienfaits, on retrouve le dépassement et la connaissance de soi. L’inclusion permettra à ces enseignants d’apprendre à bien se connaitre en tant qu’enseignant, autant au niveau de leurs forces que de leurs faiblesses. Cela leur permettra d’avancer et de peaufiner leur enseignement pour répondre aux besoins de tous.
Pour la mise en place de pratiques inclusives, plusieurs aspects sont à considérer. Entre autres, les enseignants doivent avoir le support de la direction. En effet, il relève des fonctions de la direction d’offrir un soutien aux enseignants, que ce soit des ressources financières, humaines ou matérielles. Il doit aussi être ouvert et avoir une vision positive de l’inclusion et la faire valoir auprès du corps professoral et de la communauté.
Pour que l’inclusion se fasse positivement, il doit y avoir une bonne collaboration entre tous les acteurs, c’est-à-dire entre les parents, l’enseignant, l’enfant, les divers spécialistes et la direction. Ils doivent communiquer pour s’assurer d’une bonne cohérence et une bonne continuité. Les comportements et attitudes de tous ces acteurs se doivent d’être positifs et favorables pour que l’élève perçoive les bienfaits de cette pratique, car ceux-ci ont une influence directe sur les apprentissages, l’estime de soi, la motivation et la réussite scolaire. Les enseignants et les membres du personnel doivent faire preuve d’ouverture d’esprit et ne pas démontrer de résistance pour que l’inclusion se déroule bien. L’élève doit se sentir accepter de tous.
De plus, il est important qu’une évaluation des besoins de l’élève ait été faite afin de vérifier si la classe ordinaire convient à ses besoins. Il est important de vérifier si elle permettra à l’élève de se développer à son plein potentiel et de vivre des réussites personnelles.
Cela représente un grand défi pour certains enseignants, mais il peut être vu positivement. En ce sens, s’ils ont la formation adéquate, leur sentiment de compétence sera plus élevé. Dans les cas contraires, la crainte de ne pas répondre aux besoins de l’élève peut rendre l’enseignant anxieux et faire diminuer son sentiment de compétence et par le fait même, sa confiance en soi et en ses capacités.