Du côté des parents…
Les musts :
- Faire connaissance !
Il m’arrive de rencontrer certains parents pour la première fois en décembre ou pire, en mai ! Si jamais il vous est vraiment impossible de venir à la rencontre en début d’année, prenez la peine de venir vous présenter. Un parent qui ne donne aucun signe de vie envoie comme message qu’il ne se sent pas concerné par l’école et par ce que son enfant y vit.
Pas la meilleure manière de partir du bon pied…
- Répondre aux messages
Malgré les apparences, je peux vous garantir que les enseignants n’ont absolument pas le temps d’écrire des messages ! Alors quand ils le font (souvent le soir de la maison), c’est qu’ils jugent que c’est important. Prendre la peine d’y répondre, ne serait-ce que pour dire qu’on a pris connaissance de la situation, qu’on a quelques questions ou qu’on appuie l’enseignant est vraiment un must !
- Prendre ses responsabilités
Bien sûr, l’école a son lot de responsabilités envers les enfants. Les apprentissages, la sécurité, le bien-être, l’enseignement des aptitudes sociales, etc… Mais il y a aussi un bon nombre de choses qui ne sont PAS la responsabilité de l’enseignant.
- Habiller les enfants selon la température
- Retrouver les jouets et objets qu’un enfant perd à l’école
- Nourrir les enfants
- Assurer l’hygiène (nettoyer des vêtements quand l’enfant fait pipi dans ses pantalons ou nettoyer la confiture sèche qu’il a sur le bord des lèvres depuis 3 jours )
- Laver les boîtes à lunch
Et lorsqu’un jeune se comporte mal, il faut cesser les excuses du genre : c’est la faute de l’école, la faute des additifs alimentaires, de la pollution, des produits chimiques, de sa grand-mère qui l’a couché trop tard… Ces remarques sont souvent irritantes pour les enseignants parce que le plus souvent, ce sont des justifications et non des solutions.
Quand votre enfant se conduit mal à répétition, il est de votre responsabilité de creuser le problème et de faire un suivi. C’est aussi ça la collaboration !
- Jouer dans la même équipe
Il faut toujours se rappeler que l’enseignant ET le parent contribuent à l’éducation et à la formation de l’enfant. Ils ne peuvent pas jouer un contre l’autre. Un parent qui contredit l’enseignant et s’oppose à ses décisions devant son enfant marque carrément un point dans son propre but ! Il joue contre lui-même.
Même si des erreurs surviennent, on doit soutenir notre équipe, se parler, prendre des décisions ensemble, mais surtout pas se retourner l’un contre l’autre.
Jouer dans la même équipe, c’est aussi jouer franc-jeu. Quand les enseignants cherchent des solutions, ils posent souvent des questions :
Comment cela se passe-t-il à la maison ? Fait-il ses devoirs ? Est-il de bonne humeur ? Vit-il des situations difficiles ?
À ce stade, les mensonges ou les cachoteries peuvent nuire énormément à la recherche de solutions…
À éviter absolument :
- Les retards répétés
Si vous saviez… Il est difficile de l’extérieur de comprendre à quel point un retard de dix ou quinze minutes peut créer des remous dans une classe ! Et je ne connais aucun enfant qui aime arriver en retard, manquer la description de la journée, la jasette du matin. Qui aime être sur le spot, sentir qu’il dérange tout le monde, être humilié finalement…
Parce que oui, quand on a sept ans, être le seul à arriver en retard chaque matin, c’est humiliant. Et pour un enseignant, c’est un très grand irritant ! Ça déstabilise toute la classe. Alors si vous souhaitez la meilleure relation qui soit, ajustez vos cadrans comme il se doit !
- Croire tout ce que votre enfant vous dit
C’est sans doute le piège le plus difficile à éviter. Quand notre enfant nous raconte qu’il a été frappé et bousculé devant l’enseignante et qu’elle n’a rien dit ! Ou que tout le monde a ri de lui dans la classe… Bien sûr qu’on s’insurge, qu’on panique un peu. Mais assurez-vous de vérifier d’abord. La perception des enfants, sans être nécessairement mensongère, est très très souvent erronée. Ou incomplète. Et lorsque les parents décident de vider leur trop plein sur les enseignants sans avoir d’abord vérifier les faits, je peux vous assurer que la collaboration en prend un coup…
Pour en savoir plus sur le sujet, je vous redirige vers l’article « Mon professeur est un monstre ! ».
- Mettre en doute les bonnes dispositions de l’enseignant
Oui, j’ai déjà rencontré des enseignants dont je pourrais mettre les compétences en doute. Et bien évidemment, je n’en connais aucun qui soit parfait. Par contre, je n’ai pour ma part JAMAIS rencontré d’enseignant qui désire faire du mal aux enfants. Qui ne les aime pas. Qui souhaite les démolir. Et si j’en rencontrais un, je peux vous garantir que je ne resterais pas les bras croisés ! Alors devant les situations qui vous inquiètent, ne présumez jamais que l’enseignant déteste votre enfant ou lui fait volontairement du mal. C’est très blessant, quand on s’investit beaucoup et qu’on tente l’impossible, de se faire dire qu’on n’a pas suffisamment « aimé » ou « pris soin » de l’un de nos petits protégés. Pour ma part, c’est certainement la présomption la plus insultante qu’on pourrait avoir à mon endroit.
- Demander des rencontres en dehors des heures de travail.
Officiellement, les enseignants sont rémunérés 32 heures par semaine. Hors, la plupart sont présents à l’école au moins 8 heures par jour, ne prennent pas de pauses et dînent au maximum 30 minutes quand c’est possible… Faites le calcul. Et c’est sans compter le travail rapporté à la maison et les réunions le soir. Les heures supplémentaires rémunérées n’existent pas dans notre profession. C’est ce qui en fait, d’une certaine manière, une vocation. Lorsqu’un parent nous demande une rencontre à 7h00 ou à 18h00 parce qu’il ne veut pas manquer le travail, c’est un peu insultant.
Lorsque je prends un rendez-vous avec l’orthophoniste pour mon fils, il ne me viendrait jamais à l’esprit de lui demander une rencontre bénévolement après 16h00 en sachant que la clinique sera fermée… Je n’ai pas le choix de prendre congé pour y aller, même si c’est ben malcommode.
Respecter les heures de travail des enseignants démontre une considération très favorable à une bonne collaboration.
- Texter pendant une rencontre…
Je n’ai pas grand-chose à ajouter. Et OUI, ça m’est arrivé. Un parent qui était sur son téléphone tout au long d’une rencontre, qui hochait la tête de temps en temps pour nous donner l’impression qu’il écoutait… On ne se parle pas souvent et quand on le fait, c’est la vie de votre enfant qui est sur la table ! Est-ce qu’on pourrait éteindre nos téléphones une petite demi-heure ?
Les petits extras :
Si vous maîtrisez déjà bien l’art de la collaboration avec les professeurs et que vous désirez aller encore plus loin, voici quelques bonus. Quelques comportements de parents non-nécessaires mais qui moi, comme prof, me font carrément jubiler :
- Prendre le temps d’éplucher ou de couper les fruits dans la boîte à lunch des plus petits. Je ne vous dis pas le nombre de clémentines que je dois éplucher dans une semaine ! Souvent en faisant dix autres choses en même temps… Alors oui, quand un parent le fait, j’apprécie !
- Laver la boîte à lunch régulièrement. Des fois, c’est vraiment dégueulasse… Ça pue !
- Rentrer de temps en temps dans l’école et venir vérifier l’état du matériel de votre enfant. Certains parents le font et je trouve ça vraiment génial ! Ils ramassent les quinze vestes accumulées sur le crochet, vérifient si les souliers sont rendus trop petits et parfois même, vont jeter un coup d’œil pour voir si le bureau de leur enfant est à l’ordre. C’est clairement de l’ordre du bonus mais, c’est vraiment TOP !
Sur ce, bonne année scolaire à tous les parents et les profs imparfaits !
Et bonne collaboration…
(Merci à tous ceux et celles qui ont pris la peine de m’écrire pour m’aider à alimenter cet article).
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