Du côté des profs…
La confiance et l’appui des parents, on ne le dira jamais assez, nous sont absolument nécessaires dans notre pratique. Mais comme la confiance est rarement gratuite, encore faut-il savoir la gagner. Alors voici :
Les musts :
- Un sourire
C’est « basic », non ? Et pourtant, plusieurs enseignants trimballent avec eux une « face de bœuf », même dans les réunions de parents. Comme maman, j’ai envie de savoir que mon enfant aura droit chaque jour à un sourire. Accueillir les parents avec un air bête, c’est les encourager à nous soupçonner des pires crimes de la terre. Et je vous promets qu’ils ne tarderont pas à le faire…
- De la transparence
Dans une bonne relation, il y a toujours de la transparence. De l’honnêteté. Vous savez, cette petite chose qui demande du courage… Dire à un parent que l’on croit que son enfant a des difficultés sérieuses, que l’on s’inquiète pour sa santé affective, que l’on croit qu’il ne pourra pas réussir son année… Je pense que les parents, même si ça les blesse, ont besoin qu’on leur donne l’heure juste. Ils se fâcheront peut-être, nous insulteront parfois et claqueront même une porte de temps en temps… Mais nous remercieront en silence quelques années plus tard.
- De la patience et de la sensibilité
Les situations familiales complexes pullulent dans notre société et à leur base, bien souvent, se trouvent des gens écorchés et fragilisés. Pour maintenir une bonne relation avec ces parents plus fragiles, il faut parfois leur laisser du temps. Ils n’offrent pas toujours leur confiance facilement et des marques régulières d’empathie ou de sympathie, additionnées d’une infinie patience, leur permettront parfois de trouver la force de se mobiliser pour venir en aide à leur propre enfant souffrant. Alors, on ne baisse pas les bras trop vite !
- Du respect et de la considération pour chaque enfant.
Je n’ai rien à ajouter là-dessus. C’est la base. Aucun parent ne se rangera du côté d’un enseignant dont la façon d’agir ou les propos humilient et rabaissent des enfants. Aucun. Et avec raison.
À éviter absolument :
- Les réunions de parents interminables et boiteuses
Une des qualités de base d’un enseignant SE DOIT d’être la communication. S’il n’arrive pas à expliquer de manière concise aux parents le fonctionnement des devoirs, comment peut-on penser qu’il arrivera à faire comprendre aux enfants les sciences et la grammaire… Je sais que plusieurs enseignants excellent dans la communication avec les enfants, mais sont de véritables navets quand vient le temps de s’adresser aux adultes. C’est un problème. Et si vous faites partie de ces enseignants moins à l’aise avec les 18 ans et plus, il vaut la peine de travailler pour surmonter vos angoisses et de bien vous préparer aux rencontres de parents. Qui, soit dit en passants, ne devraient jamais se terminer à 23h00… (1h00 max svp !)
- Les épanchements émotifs du type « j’suis pu capable ! »
Oui, des fois on est à bout ! On n’en peut plus des bruits buccaux de Stéphane, des conflits interminables de Léa ou des fuites urinaires de Marc-André. C’est tout à fait compréhensible ! Mais lorsque les parents se présentent, ils ne viennent pas pour nous entendre nous plaindre. C’est nous qui sommes en devoir envers eux, et non l’inverse. Gardons donc nos jérémiades pour nos conjoints et nos amis et accompagnons-les d’un petit verre de vin, ça fait toujours du bien…
- L’instabilité
C’est temps-ci, une nouvelle mode est lancée presque chaque jour en éducation ! La classe inversée, l’intégration des technologies, les ateliers interactifs, etc… Et les accros de Pinterest et de groupes Facebook sont régulièrement tentés de mettre en œuvre dans leur propre classe tout ce qu’ils voient passer sur le net. ATTENTION. Vos élèves ne sont pas des cobayes et leurs parents ne sont pas des girouettes !
Mon conseil : Noter toutes vos bonnes idées dans un fichier et attendre l’été pour en faire le ménage et décider ce que vous mettrez en place l’année suivante. Ça évitera d’étourdir tout le monde !
- Le petit air imbu…
Même si vous en savez parfois plus qu’on ne le croit sur l’éducation, un « show de boucane » ne gagnera jamais la confiance des parents. Il vaut mieux démontrer votre savoir et vos habiletés pédagogiques par vos interventions quotidiennes judicieuses. En rencontre, évitez les grands mots que seul vous comprenez et qui mettent tout le monde mal à l’aise. La vulgarisation, c’est aussi pour les parents.
Les petits extras :
Si vous maîtrisez déjà bien l’art de la collaboration avec les parents et que vous désirez aller encore plus loin, voici quelques bonus. Quelques comportements de profs non-nécessaires qui moi, comme parent, m’ont conquise :
- Des commentaires personnalisés dans lesquels on sent que l’enseignant connait bien notre enfant.
- Me faire raconter les bons coups de mon petit et non seulement ses difficultés.
- Des communications écrites concise et claires : envoyer un seul message avec toutes les informations plutôt que d’en envoyer dix en ligne !
- De l’ingéniosité, par exemple en trouvant des moyens originaux de récompenser ou d’accrocher les élèves.
Sur ce, bonne année scolaire à tous les parents et les profs imparfaits !
Et bonne collaboration…
(Merci à tous ceux et celles qui ont pris la peine de m’écrire pour m’aider à alimenter cet article).
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