AVERTISSEMENT : Cet article fait partie de la catégorie « À prendre avec un grain de sel »…
Cent fois par jour, il me vient en tête des pensées que je ne dis pas. Des messages jamais livrés, perdus dans le courrier de ma vie d’indépendante !
J’imagine que c’est comme ça pour tout le monde…
Heureuse d’avoir maintenant une tribune pour les exprimer, voici quelqu’un des messages (les plus urgents) qui dorment dans ma tête depuis déjà trop longtemps.
À toi qui me fais un show de bébelles quand je viens chez toi. Qui m’expose le prix de tout tes avoirs. Qui me vante le granit de ton comptoir de cuisine et le marbre de ta salle de bain… Il faut que je te dise que si je suis chez toi, c’est que j’ai déjà pour toi de l’affection. De l’intérêt, ou peut-être même de l’admiration. Et tous ces beaux sentiments n’ont absolument rien à voir avec ton comptoir de cuisine…
À toi, ô toi, qui roules en vélo en plein milieu du Boulevard… Et qui te plains ensuite d’avoir frôlé la mort ! Il faut que je te dise que :
- Je comprends tes préoccupations écologiques et je reconnais ta volonté de prendre ta santé en main. Ça c’est la partie gentille.
- Même si j’ai l’air passablement enragée et que je te dévisage gravement après t’avoir dépassé, je ne souhaite pas vraiment ta mort ! C’est juste que je ne souhaite pas la mienne non plus! Et que tu as sérieusement compromis un instant ma sécurité et celle de mes enfants en te prenant pour Rambo.
- Au risque de péter ta baloune, ton bel habit très très cher et presque sexy ne fait pas de toi une voiture.
À toi qui viens fidèlement au gym et qui pèses près de 300 livres. Toi qui regardes le sol, inquiète et honteuse. Voici ce que je meurs d’envie de te dire depuis déjà un moment: S’il te plaît, relève la tête ! Aie le regard fier ! Ce que tu accomplis est admirable. Venir courir, sauter et faire ballotter tes rondeurs devant tous les crinqués du gym et leurs interminables muscles, ce n’est pas une mince affaire. Je le sais. Tu as le mérite d’avoir décidé de prendre soin de toi, d’avoir enfiler des petits leggings en lycra pas exactement faits pour ta shape et d’avoir affronté les regards curieux. Moi, quand je te vois pédaler, je te trouve belle. Je t’admire. Je te comprends.
À toi qui taponnes ton cell pendant que je te parle. Si ton objectif est de me faire savoir que je n’ai pas d’importance, de me faire sentir insignifiante, insipide et inintéressante, BRAVO ! Tu y arrives à merveille.
À toi qui penses que le bonheur n’a qu’un seul modèle. Que toutes les vies devraient être un copié-collé de la tienne. J’ai juste envie de te dire que le bonheur se cache parfois dans des recoins surprenants et inattendus. C’est tout.
À toi qui es naturellement belle et mince. Qui n’as pas besoin de te maquiller parce que ta beauté naturelle illumine le monde dès ton réveil. À toi qui manges ce que tu veux sans te priver parce que ton métabolisme saura tout gérer. Eh bien, je n’ai qu’une chose à te dire : mange de la… sois heureuse ! Tout simplement. Apprécie. Parce que moi, quand j’ai le malheur de croiser un beigne, j’en paye le prix pendant des jours. Et le matin, quand je me lève, j’ai les cheveux en affro et la croûte au coin des yeux….
À toi qui penses être la seule à avoir la vie dure… Qui te répands en jérémiades perpétuelles. Je suis triste pour toi. On n’a pas tous le même lot, on ne part pas tous avec des chances égales. Mais tu sais, parfois, se décoller le nez de notre petit malheur peut changer bien des choses !
À toi qui as le malheur de me côtoyer sur la route. Toi qui me montres parfois ton doigt du milieu, qui me klaxonnes avec beaucoup d’énergie ou gesticules pour me faire savoir que ce n’était pas mon tour de passer. Le plus sincèrement du monde : JE M’EXCUSE ! Tu as raison, je conduis comme un pied…
À toi qui renifles à la bibliothèque. À toi dont je dois supporter les raclements de gorge et l’odieux concert de tes bruissements muqueux. Si tu savais le nombre de fois où j’ai dû me contenir pour ne pas exploser ! Je me suis contentée de lever les yeux au ciel et de soupirer bruyamment en espérant que tu comprennes. C’est que tu vois, du bruit, il y en a beaucoup dans ma vie. Des cris d’enfants, le bruit de 24 chaises qui égratignent le plancher, mon lave-vaisselle et mon échangeur d’air. J’aime la bibliothèque parce que j’y trouve le plus grand trésor qu’une enseignante trentenaire puisse y trouver. J’y trouve le silence.
Je t’en supplie, ne viens pas me l’enlever…
À toi qui crains l’engagement comme la peste. Avec mes 16 années d’engagement derrière la cravate, je peux te dire que ça ne fait pas si mal! Qu’une relation qui dure prend de la valeur avec le temps. Que c’est sans doute une peur que tu gagnerais à surmonter…
À toi, ô mère zélée, qui organises des fêtes d’enfants comme dans les films. Toi qui offres généreusement à chacun des invités une surprise ayant plus de valeur que le cadeau qu’il a apporté… Qui fais venir un zoo dans ta cour et une maquilleuse professionnelle pour peindre les petits minois. Je reconnais ton dévouement et tes efforts, mais il faut quand même que je te dise: Ce n’est pas nécessaire d’en faire autant! Et nous, les mères normales, on apprécierait beaucoup que tu nous aides à faire descendre la pression d’un cran…
À toi qui vas à l’épicerie avec une gastro. Qui fais du magasinage entre deux diarrhées sans t’inquiéter pour tous ceux que tu vas contaminer…. Il faut vraiment que je te dise: S’il-te-plaît, RESTE CHEZ TOI !
À toi qui vois des complots partout. Qui soupçonnes les jouets pour enfants de donner le cancer et la Santé Publique de vouloir empoisonner le petit peuple… Je suis peut-être trop naïve. Je suis sûrement trop naïve. Mais vivre dans un monde où tout le monde est soupçonné d’être perfide ne me dit rien qui vaille. Je préfère encore garder confiance. Profiter de la vie. Préserver mon insouciance.
N’oublie pas, la vie, c’est court de toute façon ! Qu’on mange du Quinoa ou pas. Alors profites-en un peu ! Et pour de vrai, je ne crois pas que le gluten en veuille à ta vie…
Et vous, quels sont les messages que vous avez envie de livrer? À votre tour de les ajouter!
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Sylvie dit
Salut Julie,
Comme j’aime te lire!. Ta simplicité, ton honnêteté et ta grande sagesse, pour une femme dans la trentaine m’impressionne vraiment! Continue, tu nous fais du bien…. Merci encore!
Julie dit
Merci !
Pash dit
À toi qui réussi toujours à me décroché un sourire ou une larme: je te dit merci, merci d’être une source de fuite. Quand mon esprit est en bataille, prendre un 5 min pour te lire me donner envie de sauter et de mordre dans cette vie. Merci Julie, ton blog est pour moi une tape dans le dos, un high five bien placé et un BRO fist from a sister. Je t’apprécie beaucoup et je suis motivé par la façon que tu as d’exprimer tout cela de façon si posé avec des mots, je t’envie
take care
vivement ce livre, il arrive bord&l !!! ahahahah
Caro dit
Rien à ajouter: je t’aime c’est tout!