Dernièrement, j’ai pris quelques minutes pour m’adresser virtuellement à ma fille, qui grandit à la vitesse de l’éclair, dans le post Ma fille j’aimerais que tu saches. En vérité, j’ai aussi deux garçons…. Et tout autant de choses à leur dire!
Deux garçons tellement différents. L’un enflammé, l’autre plus posé. Un qui ne craint rien, qui fonce, qui détruit et construit avec intensité. L’autre plus craintif, pourvu d’une sage prudence. Un pour qui vivre est urgent. L’autre qui semble avoir plus de patience que sa mère n’en a jamais eu…
Et pourtant, malgré le contraste de leur identité, il existe bien un certain nombre de choses que je rêve de leur faire savoir, à tout les deux.
Mon fils, j’aimerais que tu saches que….
1. Il n’y a pas d’âge pour les câlins.
Bien sûr, un jour, ton orgueil te dira le contraire. Pour l’apaiser (et le faire taire), tu pourras te dire que les câlins qu’un petit garçon fait à sa mère son essentiellement pour lui. Il en a besoin pour se sécuriser, se valoriser, se donner du courage. Mais les câlins qu’un grand garçon ou un adolescent offrent ne sont pas pour lui. Ils seront pour moi. Moi la maman qui aura besoin, quand la distance commencera à se faire sentir entre nous, de me sécuriser, de me valoriser, de me donner du courage….
2. Ta première moustache ne sera pas digne d’être appelée une moustache!
On l’appelle le « pinch mou » ou « l’affreuse ». Elle n’a aucune raison d’être. Dès que tu la verras poindre : COUPE-LA!!! Inutile de l’assumer ou de la nier. Juste la raser, ce sera parfait!
3. Un homme ne doit pas forcément sentir mauvais.
Tu as le droit de choisir une superbe flagrance de déodorant. Tu as même le droit de te dénicher un parfum bien viril. La douche est ton amie, ton alliée, ton arme secrète. Ne la néglige jamais.
4. Une fille, c’est plus précieux que la plus hot de tes bébelles. On ne se la procure pas impulsivement : on prend le temps de magasiner (pas besoin de toutes les essayer par contre…). On réfléchit, on investit. On la protège, on s’assure de ne pas la briser. On prend une assurance en s’engageant. Contrairement à ton Iphone ou ta télé, elle n’est jamais passée date et tu ne trouveras pas le bonheur en achetant le dernier modèle. Quand tu l’auras trouvée, cette fille qui est pour toi, prends en soin plus que tout l’or du monde. Je suis certaine qu’elle te le rendra….
5. Les émotions, ce n’est pas dangereux. Ça fait peur un peu. Mais il ne faut pas les fuir, de toutes façons, elles te rattraperont. Laisse-les être. Laisse-les même paraître, parfois. Un homme qui ne ressent plus rien n’est plus vraiment un homme….
6. Il n’y a pas de mauvais métier. Ce que tu fais n’est pas ce que tu es. Peu importe la voie que tu choisiras, sois fiable. Sois honnête. Sois loyal et dépasse-toi! Je serai fière de toi, quoi qu’il arrive. (Mais essaie de ne pas choisir un truc qui t’obligerait à vivre à quelques continents d’ici ok? Il y a de très bons emplois à Québec. Il y a un beau fleuve, des festivals, un château… )
7. Quelque chose me dit qu’un jour, tu devras faire un choix entre la vraie vie et les jeux vidéos….Vraie vie? …. Jeux vidéos? La vraie vie est TOUJOURS un meilleur investissement. Point final.
8. Un jour, tu t’apercevras (si ce n’est pas déjà fait), que nous, tes parents, ne sommes pas parfaits…. Que nous avons failli quelque part. Que nous avons manqué de plusieurs manières. Alors tu auras le choix de ruminer le reste de ta vie nos erreurs OU alors, de devenir meilleur que nous. Sois meilleur et accepte, toi aussi, de te planter parfois. L’homme le plus fort est celui qui peut admettre qu’il a besoin.
Je pourrais continuer plusieurs heures encore. J’imagine que le reste, je leur dirai à mesure… Si je peux avoir le bonheur d’exister encore à leurs yeux! J’ai beaucoup d’admiration (pour ne pas dire d’envie) quand je vois ces mamans qui ont su garder le lien avec leur adolescent. Quand un de mes petits vient se blottir contre moi, je m’imagine mal qu’il pourrait un jour ne plus avoir besoin de moi. Mais en même temps, si nos fils grandissent et deviennent des hommes à part entière, indépendants et capables de prendre soin d’eux-mêmes, nous aurons le droit d’être satisfaits, non?
… J’aurais envie de croire qu’un garçon a toujours, au fond de lui, besoin de sa maman….
isabelle rousseau dit
J’adore ton écriture et ce que tu écris, je veux te suivre a chaque nouvelle création. Je vais l’acheter ton nouveau bébé…
Julie dit
Merci beaucoup Isabelle! Tu me donneras des nouvelles de mon bébé!
Linda Aubé dit
Oh Julie, j’ai pleuré et j’ai été surprise que tu sois dans ma tête ou plutôt dans mon coeur, pour écrire cette joyeuse catastrophe !
J’essai sans succès de faire comprendre à mon beau fiston…de 21 ans et maintenant MARIÉ à (Sara Gauthier ) 🙂 que les calins c’est important encore aujourd’hui et tu m’as donné l’outil pour lui dire. Et j’ai compris et tu as confirmé que c’est moi maintenant qui as besoin de ces calins. Alors merci. Une joyeuse catastropheuse, doublé d’une mélancolie joyeuse !!
Claudine D. dit
Mon fils a 20 ans, j’ai failli à bien des niveaux et son père, de qui je suis séparée depuis la grossesse, n’en parlons pas. Il y’a malheureusement longtemps que j’ai du oublier les câlins, snif, mais c’est un jeune homme qui a une belle sensibilité et qui saura j’en suis pas mal certaine respecter les femmes. Il lui reste à cesser de ruminer son malheur, vivre au moment présent et foncer pour faire mieux que son père et moi. Ayant aussi une fille de 24 ans, je trouve que les jeunes garçons l’ont moins facile de nos jours, est-ce que je me trompe?
Julie dit
Bonjour Claudine.
20 ans, c’est encore jeune… Je suis certaine que les câlins reviendront et qu’il arrivera un jour à faire la paix avec les moments plus difficiles et à reconnaître ce que vous lui avez donné… C’est vrai que la vie semble dure pour les garçon. Peut-être parce qu’ils refoulent davantage? Merci d’avoir partagé….
Claudine D. dit
Je continue de croire qu’un jour va s’allumer une étincelle dans ses yeux, et qu’il apprendra à apprécier le voyage… C’est difficile pour une maman de voir un de ses enfants aussi malheureux et d’être impuissante. Merci pour ton blogue, toujours intéressant à lire. Je suis dans le domaine de l’enseignement (suppléance primaire) et j’ai aussi 2 jeunes garçons de 8 et 9 ans (DPJ) donc je me sens souvent interpellée dans ce qu tu écris.