C’est étrange de me retrouver devant cette page blanche. D’ouvrir un nouveau Word et de m’y mettre à nouveau.
Chers followers, je vous ai clairement négligés dernièrement ! C’est que voyez-vous, j’étais bien occupée.
« Occupée », me direz-vous, « Tu as eu deux mois de vacances ! »
Oui, c’est vrai ! Mais les vacances, c’est prenant ! Surtout quand on décide qu’elles seront vraiment reposantes. Quand on prend la ferme résolution de ne rien faire par devoir.
Je n’ai pas écrit cet été parce que je ne voulais pas le faire par obligation. Par nécessité. J’ai attendu à aujourd’hui. J’ai attendu d’avoir envie de cette page blanche, de ce clapotis sur mon clavier.
J’ai attendu que les enfants arrêtent de se chicaner. En fait pas exactement, sinon j’aurais entendu au moins vingt ans…. Mais j’ai quand même attendu le calme dans ma maison et dans ma tête.
J’ai attendu par souci de cohérence. Depuis déjà un moment, je prêche contre la pression sociale et le surmenage. J’ai exposé dernièrement au grand jour ma surcharge mentale et mon flirt dangereux avec le burn-out… Cet été, j’ai été cohérente avec moi-même. Je n’ai pas écrit un traitre mot parce que ça ne me tentait pas. Point.
Ceci dit, j’ai fait autre chose !
J’ai perdu ma fille sur la plage de Wells et pleuré dans les bras de la jeune lifeguard en maillot rouge qui me prêtait assistance. Puis, j’ai recréé live ce moment dramatique de course au ralenti pour lui sauter dans les bras quand ils l’ont enfin retrouvée !
Cet été j’ai couru. Tous les jours. J’ai laissé les trois enfants dans la maison et j’ai couru. Je me suis surprise à sourire (et à suer bien sûr) à l’idée que je prenais à la fois soin de mon corps et de mon âme. Comme si ma sueur emportait avec elle à la fois les saletés de mon système et les polluants de mon cerveau.
Cet été, j’ai fait du camping. J’ai hurlé pour quelques bibittes dégoûtantes. J’ai égaré mes bobettes quelque part sur les sentiers en me rendant à la douche et me suis désintoxiquée du besoin vital de me maquiller en me levant.
Cet été, j’ai pris soin de mon monde. J’ai rattrapé le temps perdu avec mes amis. Rafistolé quelques déchirures qui nous avaient éloignées. Visité plus souvent mes parents et y ai pris plaisir !
Mais surtout, cet été, j’ai regardé dans les yeux avec soin chacun de mes trois enfants. Les ai gardés avec moi chaque jour de ces deux mois. J’ai pris plaisir à les laisser s’ennuyer jusqu’à ce qu’ils se mettent à créer. Parce que oui, quand on a le courage de les laisser s’emmerder un peu, la magie finit toujours par opérer ! D’un coup, ils ont mille idées ! La cour devient un parcours à obstacles et le sous-sol, un hôtel 5 étoiles. Je me suis félicitée de ne pas avoir cédé à la tentation de les occuper quand ils me le demandaient. Je les aurais privés de tous ces jeux fabuleux directement sortis de leur imaginaire.
Je suis allée voir trois parties de soccer par semaine ! Celles de mon garçon qui est bon et celles de mon petit qui en arrache. J’ai été cette mère qui crie » Frappe-le » (en parlant du ballon bien sûr) et qui a mal dans ses tripes tellement son petit ne semble rien y comprendre.
Cet été, j’ai fait des choses pour lesquelles je n’ai d’habitude jamais de temps ni d’énergie. Genre des collations comme dans les livres (voir photo). J’ai frotté le plancher de ma douche, tressé les cheveux de ma fille. J’ai organisé avec elle un échange de linge pour fillettes. J’ai débarrassé des tonnes de jouets et de meubles qui ramassaient la poussière.
J’ai réglé des chicanes aussi ! En fait non, j’ai un peu arrêté de les régler. Je me suis aperçue que séparer les fautifs est finalement une solution la plupart du temps pas mal plus efficace que toute interminable tentative de résolution. Alors je les ai séparés abondamment, jusqu’à ce qu’ils soient prêts à faire à peu près n’importe quelle concession pour avoir le droit de revenir ensemble. Et je me suis trouvée wise….
Cet été, j’ai mangé de la crème glacée sans me poser de question. Ni sur le nombre de calories, ni sur le prix excessif de l’enrobage et du trempage….
J’ai pris du temps avec mon homme. Du temps pour régler les bibittes qui s’étaient accumulées en cours d’année… La vie qui va trop vite, c’est très propice à la propagation des bibittes dans un couple ! On a fait de l’excavation dans nos sentiments. De la reconstruction, de la consolidation. Armés de vin blanc et de soupers copieux…
Bref, je retourne travailler demain. Sans aucune envie de me plaindre. Avec un sentiment de plénitude et de bien-être que j’espère faire durer un bon moment.
Peut-être même jusqu’aux prochaines vacances ? Je sais, j’exagère…. Vous me le rappelez quand, dans quelques semaines, j’écrirai en panique un article dans lequel je raconterai ma vie de fou et mon surmenage quotidien !
J’espère que vos vacances, courtes ou longues, furent bonnes. Et à tout le personnel des écoles, à tous les parents débordés et à tous les élèves agités, je souhaite une très bonne rentrée.
Parce que oui, c’est un fait, toute bonne chose a une fin.
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Marie-Josée dit
Merci Julie pour ton message de la rentrée. Il m’aide à me rappeler tous les supers moments de mes vacances d’été ( 7 semaines en passant). Souvenirs auprès desquels j’irai me réfugier lorsque les vagues de septembre à juin me submergeront. Comme toujours tu as les mots justes. Je suis toujours fébrile de te lire.
Julie dit
Merci Marie-Josée ! Je te souhaite une belle année scolaire, avec des vagues d’intensité modérée !
Nadine dit
Merci Julie et merci pour cette belle photo de collation ! Mon esprit cogite déjà à reproduire ton oeuvre comme collation spéciale de fin d’année pour mes nouveaux petits loups de cette année que je ne connais pas encore !
Julie dit
Merci Nadine ! Je ne fais jamais ça d’habitude des collations fancy ! Il fallait vraiment que je me sente en vacances… Bonne rentrée à toi !