Devoir se serrer la vis, ça arrive à tout le monde! Ou presque…
Côté finances publiques, on nous a habitués à beaucoup, j’en conviens. Nos services sont nombreux et généreux depuis longtemps. Trop longtemps peut-être.
En tant que pourvoyeurs d’une sublime famille de cinq, il arrive que mon Bel Adonis et moi devions nous serrer la ceinture. Étant au chômage tout l’été, telle une cigale qui danse et qui chante sans s’en soucier, nos automnes sont souvent synonymes de coupures budgétaires.
Quand la marge déborde et que l’argent fond comme neige au soleil, on comprend que c’est l’heure d’un petit caucus sur le thème des finances.
On détermine d’abord les priorités. Ce n’est pas tellement sorcier à vrai dire. Habituellement, on finit par conclure qu’il faudra éviter les restos, courir les activités « gratuites » , magasiner au Village des valeurs pour nos vêtements et couper nous-mêmes les cheveux des enfants.
En quelques mois, on redonne de la vigueur à notre compte en banque et on reprend un rythme de vie plus confortable.
Mais imaginez un instant que notre sens des priorités se mette à perdre les pédales!
Que je poursuive mon magasinage chez Smart Set mais que je laisse tomber l’épicerie?! Que je m’offre pédicures et massages à volonté alors qu’on viendrait se saisir de ma maison impayée?
Je connais trois petits lurons qui auraient tôt fait de crier famine!
Vous me voyez venir? Suis-je la seule à penser que le gouvernement a complètement perdu les pédales côté priorités?
Bien sûr, je conçois aisément que la gestion des finances publiques est autrement plus complexe que mon petit budget familial de quelques milliers de dollars. Mais j’ai envie de croire qu’ils ont en main le nécessaire pour prendre des décisions intelligentes!
Ceci dit, afin de les aider à remettre leur sens des priorités sur les rails, voici une petite liste bien simple des principes de base quand vient le temps de faire des coupures en éducation .
Ça va comme suit :
En éducation, tu ne couperas PAS :
- Le personnel de soutien.
Les mots le disent. Un professeur sans personnel de soutien, c’est un professeur non-soutenu, voué à l’effondrement. Et le malheur, c’est qu’il risque d’entraîner des élèves avec lui dans sa chute… Pour ma part, le soutien le plus concret que je reçois dans ma classe est celui des éducatrices. Alors PAS TOUCHE!
- Les services aux élèves.
On ne le dira jamais assez, ils sont déjà tellement insuffisants! On nourrit nos élèves au pain et à l’eau et on pense couper le pain en deux et rationner l’eau!!!!
- Les dépenses pour la sécurité des enfants.
Bref, des champignons dans les murs, des trous dans le plancher, des cours d’école mal clôturées, des portes qui se débarrent tu-seules : NO WAY!
- Les postes des enseignants.
Le ratio élèves-enseignants est un facteur tellement important sur la qualité de l’enseignement. À toutes les mamans de trois ou quatre enfants, pensez-y un instant : vingt-huit enfants de six-sept-huit ans! C’est beaucoup trop.
Si nécessaire, en éducation tu couperas :
- Les cossins super cool.
Bien sûr que les Tableaux blancs interactifs et tout le tralala, on aime ça! C’est génial, stimulant, intéressant. Mais entre un TBI et une éducatrice, je pense qu’on choisit tous l’éducatrice sans hésiter…
- Les postes de paperasses et de poussage de crayon.
En vérité, le travail de tous ceux qui côtoient directement les élèves ne devrait jamais être remis en question. Ce sont les postes de ceux qui n’ont pas vu un seul petit nez morveux depuis des lunes qui devraient être réévalués. Ils sont sans doute utiles, mais indispensables?
- Les manuels scolaires.
Étant conscients de la situation financière, je pense que les enseignants sauraient s’armer de créativité et réutiliser leurs vieux manuels quelques années si cela s’avérait nécessaire. Franchement, avec un peu d’imagination, on peut souvent faire beaucoup plus qu’on le pense… Surtout si on collabore et qu’on met nos idées en commun (les réseaux sociaux, c’est tellement merveilleux pour ça)!
- Et si on s’éloigne un peu de l’éducation, je pense qu’on connait tous des histoires de fonctionnaires qui se font payer la traite de manière parfois outrageuse! Quel scandale de se voir ensuite confier trente enfants sans soutien dans nos écoles quand les partys de Noël d’un bon nombre sont encore souvent payés par les contribuables!
Bref, à vous les décideurs, j’espère que ma petite liste saura vous aider lors de vos « caucus » sur les coupures en éducation. Et si votre sens des priorités montre à nouveau des signes inquiétants d’aliénation, croyez-moi, nous serons plusieurs à vous rappeler à l’ordre.
Ah! Et n’hésitez pas à nous demander notre avis, nous ne sommes pas très loin et, contrairement à d’autres, NOUS CONNAISSONS LES BESOINS!
Bonnes réflexions.
À voir aussi : Quand les coupure portent des noms
Ainsi que l’article de Régys Caron: Couper dans les services aux élèves ou creuser leurs déficits.
Les 6 plus grands ennemis de nos enfants
Ces enfants que l’on voudrait normaux
P. Joy Webster dit
En tant que Technicienne en documentation scolaire, j’étais contente de lire votre commentaire sur l’utilité du personnel de soutien.
Franchement, à chaque année, nous les « docs », on se fait couper nos heures et, petit-à-petit, nos tâches sont confiées aux profs. Comme si vous n’aviez pas assez à faire comme ça!
Le gouvernement ne semble pas comprendre que ça prend une formation pour gérer une bibliothèque. Les parents bénévoles font de leur mieux, mais les bibliothèques ne son pas à jour, donc les élèves ne lisent pas assez, donc ils réussissent leurs etudes moins bien, mais très peu de monde voit le lien.
Si un élève ne lit pas assez, il aura de la difficulté pas seulement dans ses cours de français et d’anglais, mais aussi dans les cours de maths et des sciences ou il faut bien lire pour bien suivre les instructions d’une experience scientifique ou pour bien comprendre comment appliquer une formule mathématique.
Rachel dit
Oui merci Julie de nous ramener à l’ordre. Le gouvernement ne semble pas se soucier du bien-être des élèves ces derniers temps. Je ne suis pas enseignante mais éducatrice en service de garde scolaire, et il n’est pas rare que je rencontre nos chers éducateurs(trice) spécialisés venir faire du remplacement chez nous pour compenser leur manque d’heures par semaine. Pourtant leur travail est indispensable. En plus si on parle de budget, je viens de changer de comission scolaire pour me rapprocher de chez moi et optimiser le temps que j’ai a passer avec mes enfants à la maison. Et je constate que d’une école à l’autre le budget change énormément. J’ai passé d’une école de 400 quelques élèves dans un secteur aisé à une école de 500 élèves dans un autre secteur aisé…..Pourtant la différence est énorme. Une école possèdes à peine le budget pour payer un nouveau jeux de société par année et l’autre nous donnerait la terre pour qu’on monte un beau projet avec les élève. Cette dernière est aussi munies de caméras haute technologies dans tous les corridors de l’école. C’est à rien n’y comprendre. Pourquoi les commission scolaire ne gèrent pas les budgets afin de les redistribuer de façon égale?!!
Nadine dit
Chère Julie, encore une fois tu dis tout haut ce que je tais tout bas. Nous élevons la société de demain. Y a-t-il seulement les enseignants qui le comprennent ? Les pousseux de crayons ne savent pas de quoi est réellement fait le milieu scolaire et quel est le concret de nos journées. C’est révoltant ! Dans un hôpital, les patients ne peuvent sortir tant qu’ils n’ont pas un diagnostic précis ou tant qu’ils ne sont pas pris en charge par d’autres médecins. Pourquoi, nos élèves sortent de nos écoles sans diagnostic précis, sans prise en charge et sans soutien ? C’est totalement inacceptable ! Les enfants, c’est la plus grande richesse d’une nation. Si on ne s’occupe pas de notre richesse, force est d’avouer que l’hypothèque sera élevée… et que notre société s’appauvrira. Et si tous les enseignants écrivaient une petite lettre personnelle au Ministre de l’Éducation, histoire de lui permettre de comprendre réellement notre réalité ?
Dominick Doyon dit
Vous avez entièrement raison, mais les enseignant ne devrais pas juste envoyer une petite lettre au ministère, toute la population devrais faire sois une lettre ou tout court créer une pétition pour faire comprendre au gouvernement le besoin que les élèves dépende pour les aider! Moi, je suis TDA/H non diagnostiqué (pas les moyens, et trop longue liste d’attente). Si j’avais pas eu l’aide de ma TES que j’admire, car elle se casse la tête pour aider le plus possible les élèves, elle m’a pratiquement sauvé la vie, car j’étais en dépression (à cause que je réussissais pas et je n’avançais pas dans mes matières)
Si elle ne m’aurais pas aider j’aurais certainement lâché l’école, mais grâce à elle, j’avance dans mes études je suis sur le point de finir mon secondaire et je souhaite aller à l’université si possible. Je pense qu’il serait temps de ne pas juste écrire sur internet ce qui nous déplais, mais bien d’agir et de le montrer que ce système est « Défectueux », car si on continue comme ça nous allons perdre des milliers de personne qui aurais pu avoir un avenir meilleur si ils avaient eux l’aide nécessaire.