Je ne l’ai jamais vraiment dit.
Déjà près de 10 mois passés à noircir les pages de Joyeuses catastrophes sans même en glisser un mot. Ou si peu.
Je n’ai pas dit où je passe mes dimanches matins. Pas plus que je n’ai parlé de ce qui habite mon cœur depuis toujours.
Pourtant, j’ai usé bien d’autres sujets, pas toujours évidents! Des vomis de mes enfants à ma relation avec mon Adonis en passant par mes péripéties à l’école, mes problèmes de fille et mes nerfs usés de maman.
Pourquoi donc n’ai-je encore jamais parlé de ma foi?
Peut-être parce que la religion fait peur. Parce qu’on vit dans un monde où l’on tente, avec beaucoup d’énergie et de moyens, de la faire disparaître.
C’est sûr, je comprends. Tant de bêtises ont été commises au nom de Dieu. Des grandes croisades sanguinaires aux abus sur les enfants en passant par le contrôle des naissances et des esprits, et j’en passe. De nombreux imposteurs ont embobiné les gens et les ont manipulés à souhait.
Je me suis tue parce que je savais. Je savais que dès l’instant où je prononcerais son nom, vous me croiriez d’une autre époque. Vous auriez tôt fait de m’associer à un paquet de bêtises humaines que je déplore.
Pourtant, dans le secret de ma vie à moi, Dieu a un tout autre visage. Il n’est pas cet être ignoble et passé de mode.
Si je sors du placard aujourd’hui c’est parce que j’ai besoin de faire connaître l’envers de la médaille. D’affirmer que de cette foi en Dieu que l’on tente de bannir peut aussi jaillir du beau et du bon.
Du bon comme chez cet homme que je côtoie depuis longtemps et qui a mis sa vie au service des autres. Récompensé cette semaine à l’Assemblée nationale pour son implication dans la communauté, Michel Godin a passé les vingt-sept dernières années à servir les plus démunis. Directeur de la soupe populaire le Café-Rencontre, je peux vous dire pour l’avoir côtoyé qu’il y a mis ses tripes et ne s’est jamais relâché. Et si vous lui demandez ce qui le motive, il vous le dira; le moteur de ces longues années à prendre soin n’est rien d’autre que sa foi.
J’ai grandi dans une famille pentecôtiste. Oui, oui, ces gens bizarres qui disent tout le temps « Alléluia » et qui tapent des mains en chantant des chansons country, la cravate au cou. Bon dans la réalité, ça ressemble rarement à cela, mais de façon générale, c’est ainsi qu’on nous perçoit. Ceux dont Luc de Larochellière se moque sans pitié dans son hit « Sauvez mon âme ». C’est nous. Pas étonnant que je n’ai encore rien dit!
En vérité, je ne me souviens pas de la première fois que j’ai mis les pieds dans une église. J’étais trop petite. J’y suis toujours allée. Tous les dimanches on se pointait, jamais en retard, à cette grosse bâtisse à l’air insignifiant. À l’entrée, des petites madames souriantes nous accueillaient. Les « Que Dieu vous bénisse! » retentissaient de part et d’autres. À l’intérieur, les gens chantaient. Parfois bien, parfois mal. Mais ils chantaient fort. Ils fermaient les yeux, levaient parfois les mains. Des symptômes de sincérité, rien de plus.
Est-ce que j’ai subi un lavage de cerveau? Sûrement. Comme tous les enfants d’ailleurs. Dans leur plus jeune âge, nos petits sont de véritables éponges. Leur cerveau est à la merci des adultes. Ils croient mordicus tout ce que nous leur présentons comme vrai.
Quand on leur dit que toutes les religions sont bonnes, ils le croient. Tout comme ils peuvent croire que lorsqu’ils mourront, ils deviendront des étoiles filantes ou reviendront sous la forme d’un insipide ver de terre.
Personne ne croit rien. Ne rien croire, c’est aussi croire quelque chose.
Au départ, je n’ai pas choisi. Les choix sont venus plus tard. À l’âge de raison, quand vient le temps de tout foutre par terre et de se faire sa propre idée. Le jour où j’ai compris que « mon ami Jésus » n’était pas ami avec tout le monde, que sa cote de popularité était même plutôt minable, j’ai eu besoin de tout remettre en question.
Dans le grand ménage que je me suis alors appliquée à faire, j’ai mis aux poubelles nombre de choses.
Je n’ai pas adhéré aux formules toutes faites. Je ne serai jamais d’accord avec toute forme de manipulation religieuse. Je ne suis pas membre du club des « cravates et blouses blanches » et je n’aime pas les gens qui crient n’importe quoi sous prétexte qu’ils sont « inspirés par Dieu ».
Je n’approuverai jamais que les gens cessent de réfléchir et je déteste l’intolérance aux autres et à leurs choix.
Mais une fois le ménage terminé, il est resté dans ma vie un nombre inestimable de trésors dont je n’ai jamais voulu me départir.
Une paix. Une paix que je n’ai rencontrée nulle part ailleurs et qui ne dépend pas des circonstances.
De conseils de vie qui m’ont toujours bien réussi. Cachés sous la couverture épaisse d’un livre que tout le monde croit connaître mais que peu prennent le temps d’ouvrir… Quand la vie vient avec un mode d’emploi, c’est tellement plus facile!
J’ai aussi eu le bonheur de voir passer dans ma vie un tas de gens inspirants qui, portés par l’amour divin, donnent sans se ménager. Des hommes et des femmes, des Michel Godin et d’autres, qui se mettent aux services des autres, j’en ai rencontrés beaucoup. Et ils ont été une source inépuisable d’inspiration.
Même si je l’avais voulu, je n’aurais pas pu cesser de croire que ma vie avait un sens. Que j’avais été délibérément fabriquée telle que je suis. Avec mes cheveux frisés, mon humour de matante et mon cœur sensible.
Jamais je ne voudrais croire que nous ne sommes que le fruit du hasard. La splendide composition de notre corps (je sais, c’est relatif…) et la complexité de notre âme, constamment à la recherche de l’invisible, ne me permettraient pas d’adhérer à une si triste vision des choses.
Aujourd’hui, je fais mon coming out. Je n’ai pas honte.
J’aimerais tellement que l’on puissent surmonter les premières impressions.
Pour moi, on a flushé le bébé avec l’eau du bain…
Avec le temps, je me suis habituée à entendre les moqueries. Le mépris est habituel pour ceux qui, comme moi, croient encore que la vie est un cadeau divin. À vrai dire, il y a longtemps que je ne me laisse plus atteindre. Mais je suis attristée à l’idée que toute cette mauvaise presse puisse empêcher des gens d’aller voir plus loin et de découvrir les trésors qui y sont enfouis.
J’assiste au spectacle de notre société qui se« déconfessionnalise » à outrance et je suis triste un peu. Triste qu’on en soit venus à avoir si peur.
Peur de se regarder à l’intérieur. Peur de s’admettre faibles et vulnérables.
Peur d’avoir besoin de plus grand que soi.
Ma foi, c’est la partie centrale de mon bonheur. C’est le pilier de ma famille. C’est l’hormone de croissance de mes enfants.
Comme j’aimerais, aidée des Michel Godin de ce monde, que l’on puisse redorer l’image ternie de cet homme à la croix.
J’encourage mes semblables à partager leurs belles histoires et à faire savoir, haut et fort, qu’il n’y pas de quoi avoir peur.
Pour dire vrai, rien ne me semble plus terrifiant que d’avoir à vivre SANS lui…
Ben Guillot dit
Salut Julie,
Je ne te connais pas, sauf ce que j’ai découvert te concernant sur ton blogue. J’ai déjà beaucoup aimé lire quelques-uns de tes articles et je ne pouvais pas m’empêcher de t’écrire ce petit mot :). Merci pour tous ces témoignages! Je sais comment il peut être exigeant d’écrire, mais deux petits mots: Lâche pas! Ce que t’écrit est encourageant. J’en partage aussi le contenu avec mon épouse (anglophone) à qui j’en fait le résumé en anglais 🙂
Que le Seigneur te bénisse!
Julie dit
Wow, merci BEAUCOUP d’avoir pris une minute pour m’écrire ces encouragements. C’est très apprécié. Joyeuses fêtes à toi et ton épouse!
Mylene Godin dit
Je trouve que tu es extraordinaire et que ce que tu as écrit me touche beaucoup… tu m’a fait pleuré de joie… c’est extraordinaire combien tu es inspirante et à la fois tellement vrai… je te félicite d’avoir trouvé 😉 et moi aussi xoxoxoxo (coeur)
Carole Therrien dit
Chère Julie, toujours fidèle a toi-même, le contraire m’aurait surpris, mille fois Merci pour cet éloquent
témoignage pour le Seigneur! Mon cœur se réjouit de ton audace et de ta bravoure mais surtout pour
le talent que le Seigneur t’a donné et que contre vents et marée tu mets à son service……BRAVO ma
belle Julie et continue dans ton élan car je suis certaine que tu va rejoindre encore plus de gens dans
l’avenir car beaucoup se cherchent et ont peur face à toutes les calamités de notre terre et n’ose pas
en parler…..ton témoignage peut être percutant pour eux! Je t’aime Carole
Maryse Duquette dit
Wowww Julie, pourquoi ne pas exposer haut et fort notre foi en un Dieu Créateur et un Jésus-Christ Sauveur qui a osé affirmé avec autorité. « JE SUIS LE CHEMIN LA VÉRITÉ ET LA VIE, NUL NE VEINT AU PÈRE QUE PAR MOI » EVANGILE JEAN 14:6 .. Pourquoi ne le ferions-nous pas nos exposés sur la vie et nos valeurs aussi librement que tous ceux qui expriment leurs croyances partout sur la place publique et dans les débats politiques . Trafic humain, Irrespect des autorités, Taxages et Intimidations, Suicides , Divorces , Dépressions guerres, crises politiques etc…. SI les hommes et les femmes décideraient de se fier au mode d’emploi humain que l’on retrouve dans une Bible et demanderaient l’aide de Dieu pour accomplir SA volonté sur terre comme au ciel , on goûterait davantage au BONHEUR … Ensemble pour plaire à Dieu , nous ferons la différence dans ce monde sans espérance ….. merci Julie d’avoir ouvert la grande porte
Rachel Lajoie dit
Quel beau « coming out »!!!
Ce soir, je lis ton écrit en même temps que j’écoute Mario Pelchat dire, à Tout le monde en parle, sa crainte d’être critiqué parce qu,il parle de sa foi et de ses valeurs dans un livre qu’il a écrit « Le semeur ». J’ai dit: Amen! Bravo Mario! Je suis fière de ton audace.
Et je te le dis à toi aussi… Bravo Julie!!! Je suis très fière de toi. Et toutes ses personnes qui ont commenté ton texte m’ont vraiment émue.
MIchel Godin dit
Quelle belle surprise ! MERCI Julie pour ton témoignage , sois rassuré , il portera beaucoup de fruits . La FOI, c`est le bien le plus précieux que l`homme (femme) puisse possédé tout au long de son pélérinage sur cette bonne vieille terre . Nous ne sommes que des voyageurs en routent vers notre destiné Céleste et Jésus nous y indique le chemin.
tu es une jeune femme qui m’étonne. continu a ecrire, on t’aime fort Ghislaine et moi
Alexandre Farley dit
Le titre de ton blog ainsi que ce message me font penser au documentaire l’Heureux naufrage de Guillaume Tremblay.
Vous sembler avoir eu aussi des parcours similaires. Très encourageant de te lire.
Alex.
Hélène Simard dit
Quel beau témoignage. Je suis une grand-maman de 61 ans et j’ai décidé de donner des catéchèses chez moi pour mes petits-enfants et leurs amis. Je trouvais importants de leurs laisser cet héritage. Ton témoignage me confirme dans mes choix.
annie T dit
T’es géniale et inspirante !!
c’est vrai qu’on vit dans un monde particulier mais ça n’empêche pas notre foi de briller et faire une tite différence.
Love you
Sephora dit
Merci pour ce belle article empreint de sincérité!!!
Sois bénie,
Sephora
Linda Aubé dit
Wow ! Ça faite B00M. merci Julie. Tu me donne des ailes avec ton coming out. Le bout qui me touche c’est LA PEUR de ceci ou de cela. MERCI MERCI MERCI
Linda une fan
Pash dit
Je te lis et vois un peu mon chemin parcouru. Grandir dans l’église, confronté ses choix à l’adolescence, se demander si on est seul a croire à cette folie. Folie que les gens pointe du doigt car ils croient tous que si cela ne va pas bien sur cette terre cela en ai la cause. Moi c’est à la fin de mon adolescence début âge adulte que j’ai décidé que cette folie sera ma ligne de conduite. J’ai décidé de suivre Jésus. Je parle de folie car c’est de cette façon qu’elle est dépeinte ma foi par notre société. Je me suis joint à cette folie car je sais que mon Dieu est vrai, je l’ai vu agir dans ma vie, dans mon couple et dans mon travail.
Je suis entièrement d’accord avec toi Julie, Michel Godin est un model de folie hors pair. Je suis choyé de pouvoir travailler avec lui à tous les jours et de pouvoir apprendre et être infecté par l’amour qu’il a pour les gens qui l’entoure.
Voici une citation de Jésus: Il vous reconnaitrons à l’amour que vous aurez les uns pour les autres.
Je suis fière de toi petite Julie,
😉
Pash
Annie dit
Je suis fière de toi! xx
yolande dufour dit
Merci JUlie. Je suis une grand-maman de 85 ans bientôt. Je t’approuve à cent pour cent. Continue de nous partager tes belles chroniques..
Desjardins Helen dit
Julie ,,,Julie !!!
A mes yeux tu es une grande dame!!!
Exprimez sa foi haut et fort ça demande du courage!!!
Puissance et courage est synonyme de la grâce de notre grand Dieu !!
Je peux te partager que dans ma dernière année sans cette grâce dans ma vie ???
Je me questionne ou j’en serais!!!!?????
Sûrement pas la ou il me mène dans ce chemin ou je vois encore la lumière de la vie merveilleuse que Dieu me prête !!!!
Avec la foi en notre grand Dieu les épreuves se traversent avec plus de force!!!
Par lui je puis tout !!
Sa grâce me suffit!!!
Merci Julie pour tes beaux et bons partages !!tu es vraiment a la bonne place !!!A ta place!!!!je t’aime xx
Sara dit
Bonjour,
Je suis une lectrice plutôt silencieuse de ton beau site qui me fait à la fois sourire, rire et réfléchir, mais ici j’ai difficile à laisser sous silence ton beau message d’amour de Dieu.
Ton paragraphe ici vient me toucher:
Au départ, je n’ai pas choisi. Les choix sont venus plus tard. À l’âge de raison, quand vient le temps de tout foutre par terre et de se faire sa propre idée. Le jour où j’ai compris que « mon ami Jésus » n’était pas ami avec tout le monde, que sa cote de popularité était même plutôt minable, j’ai eu besoin de tout remettre en question. OUI, on remet tout en question, tu as tellement raison, par peur du jugement des autres je le pense bien, je l’ai vécue moi aussi plus jeune…
J’ai aussi grandi à travers une église alors que j’étais haute comme 3 pommes, nous allions alors à une église baptiste évangélique chaque dimanches. Bien entendu arrivé à l’adolescence on n’a toujours plusieurs choix à faire(qui ce sont avérés mauvais à ce moment la….) mais MON de vie maintenant et pour le reste de ma vie ici sur terre, c’est de faire connaître ma foi en Dieu et à quel point il est merveilleux à mes 3 (bientôt 4) merveilleux enfants car je ne peux pas passer cela sous le silence, ça m’est juste intolérable. C’est comme cacher un cadeau merveilleux et le garder, égoïstement, juste pour soi.
Je suis d’accord avec ton point, oui, moi aussi, rien ne me semble plus terrifiant que de vivre 1 seul jour sur cette terre sans lui, sans lui parler, sans lui confier comment je me sens ou même sans en apprendre un peu plus sur sa parole qui me fait grandir. C’est un long parcours que j’ai vécue rempli de hauts et de bas, de mauvais choix et de bons choix mais je sais qu’en ayant Dieu dans ma vie, ce sera toujours le meilleur choix pour moi et ma famille et que je n’ai pas besoin de m’inquiéter de rien (du moins j’aimerais, dans un monde idéal…on s’inquiète tjrs un peu de tout par manque de foi…c’est un travail de longue haleine!).
Merci d’avoir partagé ce beau message rempli de l’amour de Dieu.
Et continue tes si beaux écrits sur ton beau site!
Sara
Guy et Céline dit
Nous saluons d’abord ton audace et nous nous en réjouissons.
Nous avons été de ceux qui remplissaient ton éponge et nous ne le regrettons certainement pas.
Les années passent mais Jésus demeure tout aussi important dans nos vies, même si nous portons encore parfois la cravate …
Que Dieu te bénisse! Oups ….