Joyeuses Catastrophes


  • Accueil
  • Le pourquoi du comment…
  • Catégories
    • Julie la prof
    • Julie la maman
    • Julie et la pression sociale
    • Julie et la vie de couple
    • Julie et le gros-bon-sens
    • Julie et sa petite vie
  • M’écrire
  • Mes livres
  • Ce qu’on en dit

Des raisins dans la toilette (ou l’art de ne pas réfléchir)

8 juillet 2014 par Julie 7 commentaires

Les vacances sont là.  Mon cadet, la tornade ambulante, est à son meilleur!  Il est créatif à outrance.  Intense.  Sa soif d’expériences et de découvertes atteint son paroxysme.    C’est beau.  C’est sublime cette manière de plonger dans la vie sans hésiter.  Mais pour vous dire toute la vérité, nous avons dû imposer, depuis quelques jours, une nouvelle devise  à notre imprévisible garçon.  Rien de bien grave, ni même de très original.  Ça se résume ainsi :

«  Réfléchir AVANT d’agir. »

C’est qu’il lui arrive de pousser un peu la note.  Après coup, il n’est jamais en mesure de nous expliquer ce qui lui est passé par la tête.

« Pourquoi as-tu aspergé le perron avec du lait?  Qu’as-tu pensé quand tu as décidé de remplir ma sacoche de cailloux?  De faire une montagne avec les couches souillées de ton frère? »

Il hausse les épaules.  Il ne sait pas.  Nous en avons donc conclu qu’il ne réfléchit tout simplement pas.  Sinon, comment expliquer qu’il ait embobiné sa cousine dans le fil à coudre de sa mémé?   Et ce, juste après qu’il ait eu la sublime idée de recouvrir la tête de son petit frère et de son cousin d’une épaisse couche de poussière de pierre….

Plusieurs douches douloureuses plus tard, la question reste entière :  POURQUOI?

167065_173964402646993_8253315_nCertains enfants passent d’un délit à l’autre dans le but, évident, de provoquer.  D’attirer l’attention.  Bien sûr, j’ai envisagé cette option.  Particulièrement après qu’il ait décidé de cacher les clés et portefeuilles de tous les visiteurs assemblés chez ses grands-parents….  Voulait-il qu’on le remarque?  Rien ne nous porte à le croire.  En fait, il nous semble toujours plutôt mal à l’aise lorsqu’on le démasque.  Comme si son imaginaire était brusquement exposé au grand jour.  Comme si son intimité était brimée.  Cette intimité dans laquelle le lit est devenu un bateau de pirate et les portefeuilles des gens, son butin.  Il n’avait pas pensé que les gens, ainsi dépouillés, viendraient éventuellement lui demander des comptes….

Comme il ne semble pas y avoir de mauvaise intention ni de crime prémédité contre les personnes, il est parfois difficile de savoir comment réagir.  Bien sûr, il répare ses dégâts.  Il présente des excuses.  Il passe du temps en réflexion.  Mais sa manière impulsive de jouer sans trop penser reprend vite le dessus.

Mon petit dernier, qui commence tout juste à parler suffisamment pour se faire comprendre, est venu me chercher ce matin, paniqué.

–           Maman, raisin BOUM toiyette!

–           Quoi?  Ton frère a mis des raisins dans la toilette!!!

Une grappe toute entière.  Il ne les trouvait pas bons.  Il les a tout bonnement flushés…  Sans penser que quelque d’autre pourrait en vouloir, que la toilette serait assurément bouchée et maman en colère…

Alors que je méditais sur le sujet en l’observant jouer dans son verre dans lait, j’ai tout à coup été frappée par une question légèrement douloureuse.

«  Moi, est-ce que je réfléchis toujours avant d’agir ? »

Est-ce que je réfléchis quand je pars à mon rendez-vous chez l’orthophoniste avec mon petit pas encore propre en oubliant de lui mettre une couche?   Lorsqu’il est sorti de là,  humilié parce que son short était trempé, il vous aurait dit que non, sa mère n’a pas tellement réfléchi!

À son rendez-vous suivant, bien sûr, il avait une couche…et même du linge de rechange!  Mais sa stupéfiante maman a de nouveau goûté à l’humiliation quand est venu le temps de payer et qu’elle avait laissé sa sacoche à la maison!

Est-ce que je réfléchis quand je dépose mon portefeuille sur le toit le temps de payer la gardienne et que je sursaute une fois rendue à la maison parce que je prends soudainement conscience qu’il repose quelque part sur l’asphalte, entre la maison de ma gardienne et mon chez-moi?

Est-ce que je réfléchis quand j’essaie de transporter quatre assiettes d’un coup plutôt que de les apporter en deux fois?   Si je m’arrêtais un seul instant pour y penser, je me souviendrais de mes dix derniers dégâts monumentaux que j’ai dû éponger lors de mes précédentes expériences similaires…

Je ne suis pas une cancre ou une demeurée;  si je décidais d’utiliser mon cerveau, je ne me mettrais pas dans de pareilles situations….

Après coup, je déteste qu’on me fasse la morale.  Je m’en veux déjà.  Quand mon bel Adonis lève les yeux au ciel, prêt à me sermonner, je l’arrête d’un simple geste de la main…

–           Ça va, c’est pas nécessaire, je l’sais, j’ai compris…

Alors, bien sûr, je me demande s’il en va de même pour mon mini-moi de 5 ans?  Est-ce utile de le sermonner ou n’y a–t-il tout simplement rien à ajouter?  Tant qu’il assume les conséquences…

Parce que c’est ce qu’il fera toute sa vie s’il poursuit dans cette voie…  Assumer les conséquences.  Comme je le fais quand je dois annuler toutes mes cartes de crédit et aller à la rencontre de ce monsieur qui dit avoir trouvé mon portefeuille au milieu de la rue…

À force de mots, je commence à y voir plus clair.  Je me rends compte aussi que cette faculté à « non-réfléchir » est parfois un atout.

À la première note de musique, il s’élance.  Il danse follement, ridiculement, passionnément.  Pendant que moi je me questionne sur ce qu’en dira Georges, que je me demande si je suis bien le rythme, si on voit mes bobettes quand je tourne, lui, il danse.

Devant la glissade d’eau de vingt mètres de long (réservée aux douze ans et plus), il s’élance!  Il ne prend pas la peine de se demander si ça fera mal, il sent le plaisir venir à lui et fonce le retrouver sans attendre.

Au restaurant, il ne se gêne pas.  Il file trouver la serveuse et lui demande, poliment (c’est toujours ça), s’il peut avoir du ketchup.  Pas de gêne, pas l’ombre d’une hésitation.  Il charme par sa candeur, par son ingénuité déroutante.

Le plus beau, c’est qu’il aime de la même manière.  Sans se demander si ça fera mal.  S’il sera aimé en retour ou rejeté.  Il s’élance pour serrer dans ses bras ceux qu’il aime.  Là non plus, il n’a pas de pudeur.  Pas honte d’aimer.  Pas peur.

Je ramasse bien quelques grappes de raisins au fond de ma toilette.  Mais finalement, n’est-ce pas là le signe d’une enfance bienheureuse?

Mon fils a l’habitude de pouvoir se lancer dans le vide et d’être amorti dans sa chute.  Il sait qu’il peut compter sur sa famille.  Il apprend, aussi, à compter sur lui-même.

Il apprend.  Parfois sans notre aide, de ses propres expériences, de ses propres initiatives.  Souvent douteuses…

Ma foi, cela vaut peut-être bien quelques raisins…non?

1441458_10152045708231672_1075798774_n

Ça, c’est la fois où il a joué avec mon appareil photo à mon insu…  Il a été rapidement démasqué!

Sur le même thème:

J’ai pas dit « go »…

Les super-héros n’aiment pas la visite…

Une belle surprise.

À la découverte de son corps

Personne n’aime les poilures

Ceux qui leur ressemblent

Partager :

  • Facebook
  • Twitter
  • Pinterest
  • E-mail

Classé sous :Julie la maman, pêle-mêle Balisé avec :agir, discipline, enfance, enfant, impulsif, innocence, passionné, réfléchir, tannant

Qui est Joyeuses Catastrophes ?

Je suis maman, maladroite, enseignante, émotive, amoureuse...
J'ai 40 ans, 3 enfants et plein de choses à dire... Ou plutôt, à écrire, c'est tellement plus facile! Merci de me suivre, de me faire réfléchir, d'enrichir ma vie de vos commentaires...
Pour ceux qui en veulent plus, mon livre de chroniques "Trentenaire sans histoire" ainsi que mes deux romans "180 jours et des poussières" et "180 et le coeur plein" sont disponibles aux Éditions De Mortagne.
Joyeuses catastrophes à tous! En savoir plus...

Commentaires

  1. Valérie dit

    18 avril 2017 à 13 h 15 min

    AHAHAHAHAH!!! Il est trop mignon ce petit!!! C’est un créatif. Un vrai.

    Répondre
  2. caroline dit

    9 juillet 2014 à 13 h 51 min

    J’aime cet article comme tous les autres!! Tu le sais je suis vendue depuis si longtemps! Et cet enfant si précieux, non mais… on l’aime juste à te lire et quand on le côtoie avec sa petite face d’ange on craque. MAIS LE SELFIE À LA FIN!!!! Pour la photographe que je suis s’en est trop: je me roule par terre! xx

    Répondre
    • Julie dit

      9 juillet 2014 à 14 h 04 min

      Ha! Ha! Merci Caro. Tu comprends maintenant pourquoi ta photo était parfaite…le petit qui semble se cacher derrière son monde imaginaire!

      Répondre
  3. Joy Webster dit

    9 juillet 2014 à 9 h 44 min

    Je pense que vous venez de sauver mon couple, parce que le blogue pourrait decrier mon chum. Je said qu’il faut lui permettre l’occasion de voir de lui-même que son plan ne fonctionnera pas, mais c’est tannant parce que je veux que les choses se réglent de façon efficace.

    La prochaine fois que mon amoureux doit apprendre en faisant une gaffe, je vais me dire, « Ça vaut bien quelques raisins, n’est-ce pas? »

    Répondre
    • Julie dit

      9 juillet 2014 à 14 h 05 min

      Je n’avais pas pensé sauver des couples aujourd’hui! Hi! Hi! Mais ça fait bien mon affaire Joy….

      Répondre
  4. Stacy dit

    8 juillet 2014 à 17 h 57 min

    Et boy… on pourrait simplement mettre le nom de mon fils à la place du tien et ça « fitterait » avec ton texte! Je comprend de plus en plus le pourquoi que tu me disais comprendre mon Jeremy. Petits impulsifs d’amour!!!
    La fois où je suis arrivée dans la salle de bain avec un pouce d’eau par terre et des stalactites d’eau qui s’écoulent du plafond… je lui demande qu’est-ce qui s’est passé et pourquoi il a fait ça!!! Et lui, de me répondre « Mais je ne savais pas que ça allait faire ça! » et moi de répondre « Tu me niaises tu… tu éclabousses partout de l’eau et tu savais pas que ça allait faire de l’eau partout?!?! » Et non… il ne le savait pas… il avait agit AVANT de réfléchir. Ou encore toutes les fois qu’il s’est servit de ses ciseaux sans penser ce qu’il était en train de couper… Un chandail d’uniforme, des pantalons neuf d’une semaine, ses propres cheveux et j’en passe!!! Et non, réfléchir avant d’agir de fait pas parti de ce qui vient naturellement chez lui… il devra travailler fort pour arrêter son cerveau afin de prendre le temps de penser avant d’agir! Et, évidemment, il devra aussi apprendre à faire face à ses actes et à subir certaines conséquences. Je suis d’accord avec toi, les conséquences ne sont pas les mêmes sachant qu’ils ne l’ont pas fait par rébellion ou par vengeance… à cause de son impulsivité il aura quand même à aller réfléchir. Il m’est même arrivé de lui faire faire des copies, 50x, à cause qu’il avait jouer avec le feu et il ne savait pas que ça allait brûler les choses!!! Non mais, faut faire de quoi, mais QUOI!!! J’ai donc fait copier 50 x (finalement 60 parce qu’il m’avait défier avant et avait manqué de respect) « JE NE DOIS JAMAIS JOUER AVEC LE FEU »… La conséquence était assez forte, à mon avis, pour un premier année d’écrire 60x la même phrase… et je me suis dit qu’avec un peu de chance, ou plutôt l’aide de Dieu, les 60 phrases feraient leur marque dans son cerveau et agirait la prochaine fois qu’il aurait l’idée de jouer avec le feu.
    Nous nous devons d’être compréhensive avec nos petits intenses… mais comme j’aime aussi son côté à aimer pleinement, intensément, à se donner à fond dans tout ce qu’il fait!!!

    Vive intensément

    Un maman qui te comprend! ;o)

    Répondre
    • Stacy dit

      8 juillet 2014 à 18 h 11 min

      Je voulais dire VIVRE intensément!! Et moi aussi j’ai une photo de Jeremy qui s’est amusé à se photographier avec mon téléphone… on a toujours un fou rire quand on tombe là dessus après coup! 😀

      Répondre

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

SUIVEZ-MOI !

  • Facebook
  • Twitter

MES LIVRES

Abonnez-vous à ce blog par email.

Entrez votre adresse email pour vous abonner à ce blog et recevoir une notification de chaque nouvel article par email.

Rejoignez les 493 autres abonnés

PARTENAIRES

Mammouth3

ARTICLES RÉCENTS

  • Comme Gaston… (me réconcilier avec mon corps)
  • Lâcher prise à la dure…
  • Aux bons soins de la nature
  • Le brouillard de la covid-longue
  • Le clan des « pas-fâchés »
  • Ma première fois
  • La cabane vide
  • L’impossible

Copyright © 2023 · Joyeuses catastrophes, tous droits réservés · Site WEB par Mammouth3

Copyright © 2023 · Metro Pro Theme sur Genesis Framework · WordPress · Se connecter