Nos vies sont trop pleines. Sur-meublées d’ambitions, surpeuplées de relations sans profondeurs. Remplies d’obligations que l’on dépoussière chaque jour et de rêves qui eux, croulent sous les particules qui s’accumulent.
Comme Gaston… (me réconcilier avec mon corps)
Il était adossé contre moi sur la banquette la première fois que notre ressemblance m’a frappée. Les yeux presque fermés, les pattes repliées sur sa petite bedaine poilue, il s’était installé à l’endroit où les rayons du soleil frappaient les coussins avec le plus de force.
J’avais maintenant une vie de chat.
Ce fut une brutale constatation.
[Lire plus…]Aux bons soins de la nature
Le créateur a caché bien des choses dans la nature. Des trésors qu’Il nous laisse découvrir à notre rythme, selon nos saisons. Dans la nature, il a caché pour moi du réconfort.
Je la vois. Plus que d’habitude. Elle me saisit et m’obsède. De mon hamac, j’écoute les oiseaux avec une attention nouvelle, j’observe leurs déplacements, que rien ne dérange.
Le soleil est une caresse, on peut presque sentir dans son aplomb un geste intentionnel de bienveillance. La chaleur qu’il dépose sur mon corps m’imbibe et se rend jusqu’à mon cœur.
[Lire plus…]Le brouillard de la covid-longue
Note : J’ai beaucoup hésité à publier cet article. Pas que ça me gêne, seulement cela va à l’encontre de l’un de mes désirs les plus intenses ces temps-ci, soit celui d’être invisible ! Je ne souhaite pas recevoir plus d’attention ou m’attirer davantage de compassion, je suis déjà bien entourée et bien suffisamment « sur le spot ». Mais j’ai choisi de le faire quand même pour 2 raisons. D’abord, par authenticité, une valeur sur laquelle j’ai toujours misé. Je sais bien que l’authenticité n’interdit pas les jardins secrets, mais je sais aussi que d’exprimer sa vulnérabilité est souvent très aidant pour ceux qui la lisent et la reçoivent. Et en 2e lieu, parce que j’entends autour de moi parler de très nombreuses personnes affectées par le syndrome post-viral de covid longue et que je sais que plusieurs souffrent de ne pas être compris par leur entourage. Peut-être que certains ne trouvent pas les mots pour exprimer comment ils se sentent. Même dans mon brouillard, les mots sont venus à moi, et je serais bien heureuse de savoir que certains me les auront empruntés pour mieux se faire comprendre… Alors voilà.
Dans mes pensées, il fait 0 ressenti -20. Je sais qu’il faut rester positive. S’accrocher.
Je le sais avec ma tête. Mais mes émotions n’ont pas eu le mémo.
Plongée dans ce brouillard depuis plusieurs mois, je me cherche. Je cherche celle que j’étais. J’essaie d’entrevoir celle que je pourrais devenir.
Je sais qu’il est possible que l’une et l’autre ne se ressemblent plus jamais.
[Lire plus…]La cabane vide
Parfois, un tout petit geste se transforme en une grande histoire. Une belle histoire cette fois-ci. Aux allures de conte de Noël. Vraie du début à la fin.
Je choisis de la raconter d’abord parce que je sais qu’elle saura faire vibrer d’autres cœurs que le miens. Parce qu’elle porte un message d’espoir. Et aussi parce qu’elle pourra nourrir l’idée, pourtant répandue mais pas assez souvent racontée, que chaque petit geste compte.
Nous avions pris l’habitude d’aller nous promener dans le sentier linéaire à quelques pas de chez nous. La Covid ayant fait des promenades une activité des plus en vogue, nous y allions souvent, seuls ou accompagnés. Chaque fois, nous passions devant cette petite cabane, cette montagne de branches qui attirait inévitablement la curiosité de nos enfants. J’ai pensé qu’un papa pouvait l’avoir construit pour son fils. Puis j’ai pensé, en voyant les débris de feu, que des adolescents pouvaient s’y réunir à l’occasion. Jusqu’à ce qu’un soir, alors que nous marchions à la brunante, la cabane fut occupée. Quelqu’un était à l’intérieur. Avait laissé son chariot à la porte et étendu ses vêtements sur la corde, attachée entre deux arbres. [Lire plus…]
La Covid-triste
Ça aura pris 19 jours. 19 jours à ma solitude pour devenir triste.
Et quand je parle de solitude, ce n’est pas que je sois si seule… Mon toit abrite aussi 4 autres êtres grouillants et pétillants. L’homme et la progéniture.
C’est plutôt que, comme le dit si bien Daniel , nous sommes seuls ensemble.
J’aime la solitude et son ami silence. J’aime ce lieu où l’esprit s’égare sans interruption, sans invasion.Et pourtant, après 19 jours, le besoin de l’autre est devenant plus grand que l’amour de la solitude.
Cette solitude qui, en temps de pandémie, a perdu son équilibre. Les familles confinées avec de jeunes enfants en manquent. Les gens seuls en ont tellement qu’ils ne savent plus quoi en faire. Elle est chez les uns trop présente, chez les autres trop rare.
À elle s’attache ma tristesse nouvelle…
La tristesse du manque d’étreintes et de sourires. Celle qui vient avec l’éloignement des proches, de la famille. La nostalgie des bonjours matinaux au travail et des compagnons de dîner. Et celle de nos activités chouchou qui nous ont été enlevées.
Et surtout, je crois même plus que tout, la tristesse d’avoir quitté mes élèves sans leur dire au revoir. Le manque que crée leur absence dans mes journées. Même si je m’adresse à eux quotidiennement, il n’y a plus leurs visages, leurs rires, leurs sourcils froncés et leurs mains levées. Leur énergie pour faire passer les journées à vitesse grand V. [Lire plus…]