Nos vies sont trop pleines. Sur-meublées d’ambitions, surpeuplées de relations sans profondeurs. Remplies d’obligations que l’on dépoussière chaque jour et de rêves qui eux, croulent sous les particules qui s’accumulent.
Comme Gaston… (me réconcilier avec mon corps)
Il était adossé contre moi sur la banquette la première fois que notre ressemblance m’a frappée. Les yeux presque fermés, les pattes repliées sur sa petite bedaine poilue, il s’était installé à l’endroit où les rayons du soleil frappaient les coussins avec le plus de force.
J’avais maintenant une vie de chat.
Ce fut une brutale constatation.
[Lire plus…]Lâcher prise à la dure…
Je me suis égrainée.
Je contemple sur le sol les miettes de moi que j’ai laissé tomber. Chacune d’elle m’a déjà paru importante. Je me suis débattue pour toutes ces miettes, pendant si longtemps.
Mon travail, mon rôle d’enseignante. Être présente pour mes élèves, entretenir les amitiés, gérer efficacement les tâches ménagères et familiales… Les plate-bandes, les commissions, mon apparence. Planifier les vacances, n’oublier aucune réunion, m’impliquer dans la communauté.
Ne rien manquer. Ne rien oublier.
Être belle. Bien mise. Jolie. Utile.
Avoir l’air confiante.
Faire découvrir la vie à mes enfants, dans l’action, dans la variété, dans les sorties.
Tonifier mon corps. L’entretenir, le muscler. M’assurer qu’il soit en bon état afin qu’il puisse me porter jusqu’à mes vieux jours en me faisant honneur et me gardant libre.
Utiliser chaque petit trou de temps pour savourer un paysage, une relation, une nouveauté.
De moi-même, je n’aurais jamais pu laisser aller aucune de ces choses.
[Lire plus…]Aux bons soins de la nature
Le créateur a caché bien des choses dans la nature. Des trésors qu’Il nous laisse découvrir à notre rythme, selon nos saisons. Dans la nature, il a caché pour moi du réconfort.
Je la vois. Plus que d’habitude. Elle me saisit et m’obsède. De mon hamac, j’écoute les oiseaux avec une attention nouvelle, j’observe leurs déplacements, que rien ne dérange.
Le soleil est une caresse, on peut presque sentir dans son aplomb un geste intentionnel de bienveillance. La chaleur qu’il dépose sur mon corps m’imbibe et se rend jusqu’à mon cœur.
[Lire plus…]Le brouillard de la covid-longue
Note : J’ai beaucoup hésité à publier cet article. Pas que ça me gêne, seulement cela va à l’encontre de l’un de mes désirs les plus intenses ces temps-ci, soit celui d’être invisible ! Je ne souhaite pas recevoir plus d’attention ou m’attirer davantage de compassion, je suis déjà bien entourée et bien suffisamment « sur le spot ». Mais j’ai choisi de le faire quand même pour 2 raisons. D’abord, par authenticité, une valeur sur laquelle j’ai toujours misé. Je sais bien que l’authenticité n’interdit pas les jardins secrets, mais je sais aussi que d’exprimer sa vulnérabilité est souvent très aidant pour ceux qui la lisent et la reçoivent. Et en 2e lieu, parce que j’entends autour de moi parler de très nombreuses personnes affectées par le syndrome post-viral de covid longue et que je sais que plusieurs souffrent de ne pas être compris par leur entourage. Peut-être que certains ne trouvent pas les mots pour exprimer comment ils se sentent. Même dans mon brouillard, les mots sont venus à moi, et je serais bien heureuse de savoir que certains me les auront empruntés pour mieux se faire comprendre… Alors voilà.
Dans mes pensées, il fait 0 ressenti -20. Je sais qu’il faut rester positive. S’accrocher.
Je le sais avec ma tête. Mais mes émotions n’ont pas eu le mémo.
Plongée dans ce brouillard depuis plusieurs mois, je me cherche. Je cherche celle que j’étais. J’essaie d’entrevoir celle que je pourrais devenir.
Je sais qu’il est possible que l’une et l’autre ne se ressemblent plus jamais.
[Lire plus…]Le clan des « pas-fâchés »
Voilà maintenant 2 ans que je cherche mon camp.
J’observe le virus qui répand sa fièvre dans les corps et les cœurs.
Qui fracasse les habitudes et enflamme les discours. Discours qui finissent par se ressembler tous dans leur ton et leur amertume.
J’ai écouté ce que les noirs avaient à dire et je n’ai pas pu m’identifier à eux.
J’ai écouté ce que les blancs avaient à dire et je m’y suis presque reconnue. Jusqu’à ce qu’ils se fâchent contre les noirs et les insultent. Alors, ça ne me ressemblait plus.
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