Nos vies sont trop pleines. Sur-meublées d’ambitions, surpeuplées de relations sans profondeurs. Remplies d’obligations que l’on dépoussière chaque jour et de rêves qui eux, croulent sous les particules qui s’accumulent.
Comme Gaston… (me réconcilier avec mon corps)
Il était adossé contre moi sur la banquette la première fois que notre ressemblance m’a frappée. Les yeux presque fermés, les pattes repliées sur sa petite bedaine poilue, il s’était installé à l’endroit où les rayons du soleil frappaient les coussins avec le plus de force.
J’avais maintenant une vie de chat.
Ce fut une brutale constatation.
[Lire plus…]Lâcher prise à la dure…
Je me suis égrainée.
Je contemple sur le sol les miettes de moi que j’ai laissé tomber. Chacune d’elle m’a déjà paru importante. Je me suis débattue pour toutes ces miettes, pendant si longtemps.
Mon travail, mon rôle d’enseignante. Être présente pour mes élèves, entretenir les amitiés, gérer efficacement les tâches ménagères et familiales… Les plate-bandes, les commissions, mon apparence. Planifier les vacances, n’oublier aucune réunion, m’impliquer dans la communauté.
Ne rien manquer. Ne rien oublier.
Être belle. Bien mise. Jolie. Utile.
Avoir l’air confiante.
Faire découvrir la vie à mes enfants, dans l’action, dans la variété, dans les sorties.
Tonifier mon corps. L’entretenir, le muscler. M’assurer qu’il soit en bon état afin qu’il puisse me porter jusqu’à mes vieux jours en me faisant honneur et me gardant libre.
Utiliser chaque petit trou de temps pour savourer un paysage, une relation, une nouveauté.
De moi-même, je n’aurais jamais pu laisser aller aucune de ces choses.
[Lire plus…]Le clan des « pas-fâchés »
Voilà maintenant 2 ans que je cherche mon camp.
J’observe le virus qui répand sa fièvre dans les corps et les cœurs.
Qui fracasse les habitudes et enflamme les discours. Discours qui finissent par se ressembler tous dans leur ton et leur amertume.
J’ai écouté ce que les noirs avaient à dire et je n’ai pas pu m’identifier à eux.
J’ai écouté ce que les blancs avaient à dire et je m’y suis presque reconnue. Jusqu’à ce qu’ils se fâchent contre les noirs et les insultent. Alors, ça ne me ressemblait plus.
[Lire plus…]Au diable la performance !
— Alors Mme marcotte, quels sont vos objectifs pour la prochaine année ?
C’était l’heure de mon renouvellement au gym et j’avais droit à l’incontournable rencontre annuelle avec l’entraîneur.
— Être en santé physique et mentale !
Je n’ai pas hésité trop longtemps avant de lui fournir cette réponse, tout à fait sincère et dont j’étais fière. Pourtant, il n’a pas semblé impressionné.
— Vous n’avez pas d’objectifs de perte de poids ?
— Non
— Alors vous aimeriez peut-être plus de masse musculaire ?
— Non, pas vraiment.
— Améliorer votre rythme cardiaque ? Perdre quelques centimètres de hanches ?
Devant son insistance, j’ai réitéré mon objectif.
— Je veux juste m’entraîner pour être en santé. C’est tout. [Lire plus…]
Les enfants magiques (mon fils est un désastre au soccer)
À première vue, c’est un désastre. C’est sans équivoque, une véritable catastrophe. Mon fils, mon garçon spécial, dans l’équipe de soccer…
Je ne saurais pas dire ce qui est le plus pénible : avoir à encourager chaque fois son anti-performance, ou devoir constater qu’il est complètement inconscient de son propre désastre. Parce que lui, il est fier, il se trouve bon ! Il me dit « Maman, j’ai bien joué, hein ? » et je secoue la tête à l’oblique, pour que ce ne soit ni un oui, ni un non. Une ambiguïté nécessaire pour préserver son estime fragile. [Lire plus…]